Le Point d'honneur, ou l'Empire des Graces et de la Constance

Le Point d'honneur, ou l'Empire des Graces et de la Constance, comédie en un acte, en prose, mêlée de chant, de Coffin Rony, musique de Dreuilh, 14 brumaire an 11 [5 novembre 1802].

Théâtre de la Gaieté.

Sur la page de titre de la brochure, à Paris, chez Barba, an 11 [1803] :

Le Point d'honneur, ou l'Empire des Graces et de la Constance, comédie en un acte, en prose, mêlée de chant. Paroles de Coffin Rony, Musique de Dreuilh. Représentée, pour la première fois, sur le théâtre de la Gaieté 14 brumaire an 11.

Courrier des spectacles, n° 2071 du 16 brumaire an 11 [7 novembre 1802], p. 2 :

[L'article commence par souligner le caractère surprenant de la présence d'un opéra dans un théâtre qui ignorait ce genre. Mais cette œuvre inédite a réussi, parce qu'elle joue sur « les grands sentimens », et qu'elle comporte « une scène attendrissante », un enfant qui ramène son père qui a abandonné sa mère à ses devoirs de père. Pas original, mais toujours efficace. L'intrigue est effectivement l'histoire d'une fille séduite naguère, et qui retrouve le père de son enfant. Par la ruse, elle l'amène à prendre conscience de sa faute : « il tombe à ses pieds et obtient son pardon ». Sans aucune transition, le critique dit le bien qu'il pense de la musique de Dreuilh : elle sait éviter le bruit et contient quelques airs agréables. Derrière ces expressions étonnantes, il faut comprendre que c'est une vraie musique de théâtre (et non le tintamarre des opéras italiens...). Les auteurs sont cités.]

Théâtre de la Gaîté.

Un opéra à la Gaîté ! c’est vraiment une nouveauté. Les habitués les plus assidus de ce théâtre et les auteurs de la pièce nouvelle ne se souviennent pas qu’on y ait jamais joué un opéra nouveau ; son début n'a pas été malheureux. Le Point d'Honneur a réussi, et il devoit réussir. Les grands sentimens font fortune dans ce quartier, et l’auteur a eu l’adresse d’émouvoir le spectateur par une scène attendrissante, par la vue d’un enfant dont les caresses convertissent un père volage ; cela n’est pas très-neuf à la vérité, mais combien d’habitués des Boulevards pourroient rendre à César ce qui appartient à César. Il leur suffit de rire à une œuvre comique, de pleurer à un drame , et le succès de la pièce nouvelle est assuré.

Melcour, jeune officier, a abandonne depuis six ans Constance qu'il a rendue mère, et il voltige de belle en belle. Il rencontre dans un bal une femme qui le séduit par sa tournure, et sans pouvoir obtenir qu'elle se découvre à lui, il apprend sa demeure. Cette belle inconnue est Constance elle-meme qui veut ramener l'infidèle à ses pieds et donner un père à son enfant.

Le père de Constance irrité contre le séducteur de sa fille, veut le forcer à une explication, et le trouve au moment même où il se rend près de la maison de son inconnue. Démêlé très-vif entre ces deux militaires. Dolban néanmoins cède la place à Constance qui vient au rendez-vous sous le voile, et qui déclare à Melcour que Constance a succombé au chagrin que lui a causé l’infidélité de son amant, et qu’au lit de la mort elle l’a chargée de tenir lieu de mère à son enfant. Melcour frappé de ce discours rentre peu à-peu en lui-même, avoue sa faute ; on lui présente son fils, il le repousse en s’accusant d’être l’assassin de Constance ; celle ci alors se découvre , il tombe à ses pieds et obtient son pardon.

La musique de cet opéra a été assez goûtée ; on y a remarqué quelques airs agréables ; on doit sur-tout savoir gré à l’auteur d’avoir évité le bruit. Il a été vivement demandé, c’est le citoyen Dreuil ; l'auteur des paroles est le citoyen Rony.

Ajouter un commentaire

Anti-spam