Le Poisson d'Avril, vaudeville en un acte, d’Émile et Carmouche, 1er avril 1812.
Théâtre des Variétés.
La date du 1er avril est confirmée par le Journal de Paris qui signale la première représentation à cette date.
Émile est le pseudonyme utilisé par Émile Cotteret.
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Titre :
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Poisson d’avril (le)
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Genre
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vaudeville
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Nombre d'actes :
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1
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Vers / prose ?
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en prose, avec des couplets en vers
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Musique :
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vaudevilles
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Date de création :
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1er avril 1812
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Théâtre :
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Théâtre des Variétés
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Auteur(s) des paroles :
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Émile et Carmouche
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Almanach des Muses 1813.
Journal de Paris du 2 avril 1812, p. 4 :
[Le compte rendu s’attarde d’abord à évoquer le joyeux désordre qu’autorise le 1er avril. Le réusmé de l’intrigue est vite fait ensuite : une histoire d’enseigne échangée par un amoureux désireux de tromper son rival, et dont la farce se retourne contre lui : au lieu d’épouser « la douce Elisa », c’est la redoutable Césarine qu’il épouse. La pièce avait d’abord reçu un bon accueil, grâce à « des traits de dialogue piquans, des couplets gais et passablement tournés ». Mais le public s’est brusquement montré sévère, et le critique ne voit que l’effet de « quelques plaisanteries un peu hasardées » que le sujet était loin d’exclure pourtant. Il croit cependant que la pièce a sa place parmi les pièces liées à des fêtes annuelles chômées, premier de l’an, épiphanie, mai.]
THÉATRE DES VARIÉTÉS.
Première représentation du Poisson d’Avril.
Comme les malins, les mystificateurs en titre du quartier attendent ce premier d’avril ! Le plus paresseux d'entre eux est matinal ce jour-là.... Il en est même plus d’un qui ne dort pas pour s’assurer la gloire et le plaisir de jouer le premier un tour à son voisin. Comme on rit aux dépens des attrapés !
Ici, c’est un benêt qui, une fausse adresse à la main, se promène de quartier en quartier pour chercher une rue qui n’existe pas ; là, c'est une jeune servante, nouvellement arrivéc de son village, qui va chez l'apothicaire ou chez l'épicier demander en rougissant une drogue dont elle estropie le nom et dont elle ignore l’usage ; les paysans même s’empressent de devenir complices de l’inventeur de la mystification, et de prolonger la comédie qu'on joue aux dépens de la crédulité. Enfin, ce premier avril a un petit arrière-goût de carnaval, et c’est avec l’indulgence acquise aux pièces qui retracent les tours de cette joyeuse époque, qu’il faut juger la bluette jouée hier Soir au théâtre des Variétés.
L’intrigue roule sur un changement d’enseige [sic] exécuté par un jeune amant pour dérouter son imbécile rival. Il attache l'enseigne de M. Cornu, chapelier, à la porte de M. Bouché, médecin, et celle du médecin à la porte du chapelier. De-là un quiproquo suivi d'une mystification ; le niais tombe dans le piège qu'il avait voulu tendre à son rival.
Emile épouse la douce Elisa, et M. Mincet l’impétueuse Césarine, la demoiselle la plus masculine qu’on puisse voir, et qui dans un pensionnat fameux d’où elle est sortie avec éclat, a appris à nager comme un poisson, à danser comme une nymphe de l’Opéra , à tirer des armes comme un Saint-Georges, à monter à cheval comme Franconi. En un mot, elle a toutes dispositions requises pour faire de son mari le plus grand sot du monde s’il ne l’était pas déjà d’avance avant de l’épouser.
Les deux premiers tiers de cette pièce avaient été accueillis favorablement Des traits de dialogue piquans, des couplets gais et passablement tournés, donnaient lieu d'espérer que le dénouement compléterait le succès de cette bagatelle.
Je ne sais à quel propos le public s’est armé subitement de sévérité. Quelques plaisanteries un peu hasardées peut-être, mais que le sujet semblait autoriser, ont provoqué de légers murmures. L’auteur aura sans doute le bon esprit d’empêcher qu’ils ne se renouvellent, en supprimant les mots qui les ont provoqués.
A la faveur de quelques coupures, le Poisson d'avril pourra prendre place avec les Etrennes, le Gâteau des Rois, le Mai, et autres fêtes annuelles chômées dans le calendrier de Momus.
A.
Magasin encyclopédique ou journal des sciences, des lettres et des arts, année 1812, tome II, p. 428 ;
[Le compte rendu explique la mince intrigue de la pièce, faite d’un quiproquo et d’une mystification sur fond d’intrigue sentimentale. Le constat final : pas de succès...]
THÉATRE DES VARIÉTÉS.
Le Poisson d'Avril, vaudeville joué le premier avril.
L'intrigue roule sur un changement d'enseigne exécuté par un jeune amant pour dérouter son imbécille rival. Il attache l'enseigne d'un chapelier, à la porte d'un médecin, et celle du médecin à la porte du chapelier. De là un quiproquo suivi d'une mystification ; le niais tombe dans le piège qu'il avoit voulu tendre à son rival.
La pièce n'a pas eu de succès.
Mémorial dramatique, ou Almanach théâtral pour l’an 1817, XIe année (Paris, 1817) :
LE POISSON D'AVRIL, vaudeville en un acte, par MM. Emile et Carmouche. (29 mars.)
Cette bluette, qui n'a eu que deux ou trois représentations, n'offrait rien d'assez neuf, d'assez piquant, pour que nous en donnions l'analyse. Nous nous contenterons de dire qu'elle a réussi quoiqu'on en ait sifflé de moins mauvaise.
Le titre seul peut justifier un pareil succès.
On trouve sur Internet la brochure d’une pièce étrangement ressemblante à ce Poisson d’avril, les Poissons d'avril, ou le Charivari de Carmouche et Émile Cottenet, jouée pour la première fois sur le Théâtre de la Porte Saint-Martin le 1er avril 1816 (ce que ne confirme pas le Journal de Paris). Difficile de ne pas y voir une reprise qui ne dit pas son nom.
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