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Le Portrait de Jean-Jacques Rousseau, ou Quelques ridicules du jour

Le Portrait de Jean-Jacques Rousseau, ou Quelques ridicules du jour, à-propos en vaudevilles, de Moreau, Ourry et Lafortelle, 11 octobre 1813.

Théâtre du Vaudeville.

Titre

Portrait de Jean-Jacques Rousseau (le), ou Quelques ridicules du jour

Genre

à propos en vaudevilles

Nombre d'actes :

1

Vers / prose ?

prose avec des couplets en vers

Musique :

vaudevilles

Date de création :

11 octobre 1813

Théâtre :

Théâtre du Vaudeville

Auteur(s) des paroles :

MM. Moreau, Ourry et Lafortelle

Magasin encyclopédique, ou journal des sciences, des lettres et des arts, 18e année, 1813, tome V, p. 440 :

[Compte rendu un peu confus d’une pièce un peu étrange (un homme qui achète les portraits de famille, en espérant que les descendants des portraiturés rachèteront leur ancêtre) qui n’a guère convaincu le public : elle « a été écoutée avec bienveillance », dit-on en conclusion, ce qui doit signifier qu’elle n’a pas complètement échoué, mais qu'elle n'a guère convaincu. Et les détails, qui en font le principal intérêt, ne sont pas tous de « bon goût » : il faut respecter les convenances, au théâtre !]

Le Portrait de J. J. Rousseau, ou quelques Ridicules du jour, à propos en un acte et en vaudevilles, joué le 11 octobre.

M. Désancêtres a découvert une nouvelle branche de commerce : il suit toutes les ventes après décès, parcourt les quais et les boulevarts, et achète à bas prix tous les portraits de famille, pour éviter aux défunts l'affront d'être exposés aux regards des passans, et dans l'espoir que les parens viendront les lui réclamer, et qu'ils les payeront au centuple de leur valeur. Il envoye, en outre, des circulaires aux amateurs d'antiques : aussi son magasin ne désemplit pas d'acheteurs, et surtout de curieux. Toute la maison de Désancétres est encombrée de portraits.

Un sot enrichi a demandé à Désancétres le portrait de J. J. Rousseau. Un artiste perruquier-peintre vient proposer à Désancétres le portrait de Jean-Jacques qu'il a fait avec la chevelure même du particulier. Un marchand de bustes et pagodes en plâtre s'est amusé à défigurer Rousseau, et le propose à Désancêtres. Vient ensuite un pâtissier-sculpteur en miniature, auteur de l’Eléphant Baba et de Cendrillon en sucre ; il a fait un Rousseau qui sort du four, et l'offre tout chaud à Désancêtres, grand connoisseur en croutes. Enfin, on lui apporte un portrait de Rousseau, mais presque effacé et méconnoissable, parce qu'il a passé dans une infinité de mains. Voltaire, Diderot, Grimm, l'ont déchiré, brûlé, abîmé, etc. Le tout est déposé au muséum de Désancêtres.

Un plâtrier s'adresse à Désancêtres pour avoir le portrait de ses parens. L’Enrichi, qui a retrouvé les siens chez l'antiquaire, et qui en rougit, voudroit les faire disparoître en les achetant ; et tous deux reconnoissent en même temps pour leur parente une jeune orpheline, qu'on marie au fils de Désancêtres. Le jeune homme, au lieu du portrait de Jean-Jacques, présente les œuvres de ce grand écrivain, attendu

        Qu'on ne le peindra jamais
Aussi bien qu'il s'est peint lui-même.

L'action de la pièce nouvelle est à peu près nulle ; elle n'est soutenue que par ses détails, qui ne sont pas tous avoués par le bon goût.

La pièce a été écoutée avec bienveillance ; elle est de MM. Moreau, Ourry, et Lafortelle.

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