Le Portrait

Le Portrait, comédie en un acte et en prose, 24 nivôse an 7 [13 janvier 1799].

Théâtre de l’Odéon.

L'auteur est resté anonyme.

Titre

Portrait (le)

Genre

comédie

Nombre d'actes :

1

Vers / prose ?

prose

Musique :

non

Date de création :

24 nivôse an 7 (13 janvier 1799)

Théâtre :

Théâtre de l’Odéon

Auteur(s) des paroles :

 

Courrier des spectacles, ou Journal des Théâtres, n° 692, 25 nivôse an VII (14 janvier 1799), p. 2 :

[Les noms de personnages ne sont pas ceux que donne le Magasin encyclopédique, mais sinon le compte rendu est assez proche.

Le sujet de la pièce, c‘est une intrigue amoureuse, un jeune homme qu’on contraint de quitter celle qu’il aime pour épouser celle qu’on lui impose. Les amoureux se retrouvent par hasard, parce que la femme qu’il doit épouser se fait faire le portrait par l’amante de celui qu’elle est sur le point de prendre pour époux. Devant l’évidence de l’amour entre les deux jeunes gens, elle accepte de pousser l’oncle de son fiancé à le laisser épouser celle qu’il aime. La pièce a eu du succès, selon le critique, grâce « à l’indulgence du public et au jeu des acteurs, surtout des citoyennes », ce qui ne suffit probablement pas à en faire une bonne pièce. On peut s’interroger tout particulièrement sur la mention du suffrage des « citoyennes ».]

Théâtre Français de l’Odéon.

Frédéric de Richebourg avoit fait la connoissance à Fribourg d’une jeune personne nommée Henriette ; leurs cœurs bientôt d’accord se promettoient le bonheur, quand l’oncle du jeune homme lui ordonna de partir et de se préparer à épouser Mad. Dolmar. Après le départ de son amant ; Henriette quitta bientôt la Suisse et se retira à Berlin, chez Mad. Mery, auprès de laquelle elle se livre à la peinture. Mad. Dolmar, jeune étourdie, vient se faire peindre, et raconte à Henriette les moyens qu’elle a employés de faire oublier à l’homme qu’elle doit épouser une jeune fille dont il étoit épris. La malheureuse Henriette ne reconnoît que trop que c’est elle-même qui est cette rivale. Frédéric arrive, et prié de dire son avis sur le portrait, il adresse à Henriette des complimens, que Mad. Dolmar prend pour elle.

On engage l’artiste à montrer ses desseins : elle s’y prête avec autant de plaisirs qu’ils représentent, l’un sa séparation d’avec son amant, l’autre les regrets qu’elle a donnés à son absence. Madame Dolmar témoigne de l’intérêt pour ces vicissitudes de l’amour, et desireroit voir leurs aventures se terminer heureusement.

Tandis qu’elle cherche dans le porte-feuille d’Henriette ce qu’elle appelle le dernier tableau de cette historie, Frédéric se jette aux pieds de son amante ; et Mad. Dolmar, naturellement bonne, consent à engager l’oncle de frédéric à les unir.

Tel est le sujet du Portrait, petite pièce donnée hier pour la première fois à ce théâtre, et qui a dû son succès à l’indulgence du public et au jeu des acteurs, surtout des citoyennes Simon et Desrosières, qui ont très bien rempli les principaux rôles.

L’auteur a gardé l’anonyme.

Magasin encyclopédique, ou journal des sciences, des lettres et des arts, 4e année, 1799, tome V, p. 261

[Le nom des personnages n’est pas le même que dans le Courrier des spectacles. Mais qui a raison ?]

Le Portrait, comédie.

On a donné au théâtre de l’Odéon, pour la première fois, le 24 nivôse, une comédie en un acte et en prose, intitulée Le Portrait. En voici l'analyse :

Une jeune artiste, née de parens honnêtes, mais sans fortune, est forcée d'abandonner la Suisse, sa patrie, pour aller à Berlin vivre des productions de son pinceau. Eprise d'un jeune officier qu'elle a connu à Bâle, et qu'elle ne peut épouser, parce qu'étant mineur il n'a point le droit de disposer de lui, elle a occasion de peindre, sans la connoître, une madame de Richebourg, opulente et coquette, dont la main est destinée à ce jeune militaire, et bientôt elle en reçoit une cruelle confidence qui lui apprend qu'elles sont rivales. Déjà la jeune artiste commence à douter de la fidélité de son amant, quand lui-même arrive dans l'atelier, sans autre dessein que celui de voir où en est le portrait de sa riche future. Là se fait une reconnoissance dont l'orgueilleuse coquette ne s'aperçoit pas d'abord. Des mots habilement placés, des regards furtifs, prouvent que l'officier n'a jamais cessé d'aimer celle dont il est chéri ; ne pouvant contenir ses transports, il se jette aux pieds de cette femme intéressante. Madame de Richebourg, témoin d'une scène aussi injurieuse pour elle, en est vivement offensée, et jure d'en tirer vengeance ; mais, comme elle est plus étourdie que méchante, elle finit par s'appaiser, et elle promet de lever tous les obstacles qui s'opposent à l'union des deux amans.

Tel est le sujet de cette petite pièce, qui a eu du succès. Il n'y a presque, dans cet ouvrage, qu'une seule scène, celle où la jeune personne est reconnue par son amant, en présence de sa rivale ; mais elle est filée avec art, et dialoguée avec esprit.

L'auteur a été demandé, et n'a pas été nommé. La citoyene [sic] Simon, dans le rôle de la jeune artiste, a été vivement applaudie.

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