Le Présent du gouvernement aux guerriers pacificateurs

Le Présent du gouvernement aux guerriers pacificateurs, comédie en un acte et en vers mêlée de vaudevilles, de Joseph Aude et Leroi-Neufvillette, 10 nivôse an 6 [30 décembre 1797].

Théâtre du Marais.

Sur la page de titre de la brochure, à Paris, chez le C. Leroi-Neufvillette, 1798 :

Le Présent du gouvernement aux guerriers pacificateurs, comédie en un acte et en vers mêlée de vaudevilles, Représentée, pour la première fois, sur le Théâtre du Marais, le 10 nivôse an 6. Par les CC. Aude et Leroi-Neufvillette.

Le texte de la pièce est précédé d’un avant-propos à la gloire de la paix, et de celui qui en est l’instigateur, p. 1-2 :

[Le nom du « jeune héros » n'est pas donné, mais il est assez facile de savoir de qui il s'agit.]

AVANT-PROPOS

Je vous aime et je vous quitte, voilà le sujet d'une tragédie de Racine; voila Bérénice. Après avoir cité le choix d'un grand maître qui savait tout féconder, si nous osons parler de la singularité, de la simplicité du sujet de ce faible ouvrage, c'est qu'il est digne et grand dans son objęt ; c'est la possibilité de la paix générale démontrée, pue nos premiers triomphes Vouloir attacher à la froideur mathématique d’un plan, une action théâtrale, voilà notre témérité dramatique. Exercer trois concurrens sur un problême dont la solution est évidente pour tous les citoyens français, voilà tout le mystère. Il est reconnu que trois côtés égaux trouvés, le quatrième est trouvé de même ; c'est l'axiôme incontestable ; c'est l'un des premiers élémens. L'Empire et l'Italie, la Prusse et l'Espagne en paix avec la République Française, voilà l'idée des trois côtés égaux et trouvés. L'Angleterre est au bas de la quatrième ligne à tracer.

Après un triple effort le reste n'est qu'un point,

Qui fermera ce quarré ? Le gouvernement français, les pacificateurs du Continent, le héros d'Italie. Quelle est l'offrande digne d'eux ? De nouveaux lauriers, la liberté des mers, la pacification de l'Europe, le dernier point à tracer pour le calme universel.

Cette idée, qui n'est abstraite que par son moyen, a paru juste, simple et vraie ; elle a triomphé sur la scène, où elle a vécu de la gloire de nos conquérans, et non des vains prestiges de l'art. Peintre immortel des Horaces ! que n'es-tu parmi nous ! Le nom et les exploits d'un jeune héros te suffiroient pour t'élever au-dessus de toi-même, et rendre à la scene ennoblie son auguste simplicité.

Louis-Henry Lecomte, Napoléon et l’Empire racontés par le théâtre, 1797-1899, p. 26-27 :

Théâtre du Marais, 10 nivôse an VI (30 décembre 1797) : Le Présent du Gouvernement aux Guerriers pacificateurs, comédie en 1 acte, en vers, mêlée de vaudevilles, apr Aude et Leroi-Neufvillette.

Trois galants font la cour à Orphise, veuve riche et charmante. Duval, père d’Orphise et patriote ardent, imagine entre les rivaux Eraste, Dalicour et Sourdinoi un concours d’un nouveau genre. Il leur présente un plan figurant un carré dont trois seulement des côtés sont tracés tandis que le quatrième reste vide. Celui des amoureux qui comblera la lacune en donnant du tout l’explication politique la plus claire recevra, pour prix de sa clairvoyance, la femme désirée. C’est comme de raison l'amant préféré, Dalincour, qui résout le problème. Les trois côtés tracés représentent les nations unies à la France, le quatrième marque la place que l’Angleterre, bon gré mal gré, devra prendre afin que la République assure au monde la paix universelle. Le soin de finir le carré, c’est le présent que le gouvernement réserve aux héros d’Italie.

L’amour de la République et la haine de l’Angleterre caractérisent cet acte écrit avec facilité, et qui fut chaudement accueilli.

La base César ne donne aucune date de représentation, malgré la date figurant sur la page de titre de la brochure... Et elle ne connaît qu'un auteur.