Le Prétendu par hasard ou l'Occasion fait le larron, comédie en un acte, mêlée de couplets, de A. E*** [Eugène Scribe] , 13 janvier [1810].
Théâtre des Variétés-Panorama.
Almanach des Muses 1811.
Sur la page de titre de la brochure, à Paris, chez M.me Masson, 1810 :
Le Prétendu par hazard, ou l'Occasion fait le larron, comédie, en un acte et en prose, mêlée de couplets, Par M. A. E*** Représentée pour la première fois, à Paris, sur le Théâtre des Variétés-Panorama, le 13 Janvier 1810.
Magasin encyclopédique, ou journal des sciences, des lettres et des arts, année 1810, tome I (janvier 1810), p. 209 :
Le Prétendu par hasard, ou l'Occasion fait le Larron, vaudeville en un acte ; joué le 13 janvier 1810.
Cet ouvrage, imité d'une épisode de Gil-Blas que Le Sage a traité sous le titre de Crispin rival de son Maître, a été joué deux ou trois fois sans qu'on s'en aperçût. C'est le début littéraire de M. Antoine.
Encore un pseudonyme de Scribe dans ses débuts...
L'Opinion du parterre, septième année (1810), p. 320-321 :
13 janvier.
Première représentation du Prétendu par hasard, ou l'Occasion fait le Larron, vaudeville en un acte. Tiercelin joue le rôle de Rousselot, et Potier celui de Benjamin. Les sifflets ont accueilli cette pièce ; on n'en a pas moins appris au public que c'était le coup d'essai d'un jeune homme appelé M. Antoine ; ce coup d'essai n'est pas heureux. Il a mis en scène l'aventure de D. Raphaël et de Moralès chez Jérôme de Moyadas, dans Gil Blas, et les journalistes qui ont rendu compte du Prétendu par hasard ne s'en sont pas aperçus.
Théodore Muret, L'histoire par le théâtre 1789-1851 (Paris, 1865), Deuxième série, la Restauration, p. 105-106 :
[Où la chute de la pièce est bien confirmée, mais où on apprend qui en est l'auteur... La description de l’échec de la révélation du nom de l’auteur est d'une grande précision, et d’une grande cruauté. La date de la première représentation n’est pas la bonne : c’est le 13 janvier que le Journal de Paris annonce la création de la pièce.]
Généralement, on cite les Dervis comme la première pièce de Scribe ; mais il y en a une autre antérieure : c'est le Prétendant [sic] par Hasard, ou l'Occasion fait le Larron, vaudeville en un acte, joué aux Variétés le 10 janvier 1810. Né le 24 décembre 1791, Scribe n'avait donc que dix-huit ans lorsque, tout en commençant ses études de droit, qu'il ne devait pas pousser bien loin, il put risquer cet humble essai au grand jour de la rampe. L'accueil ne fut pas brillant, comme on en jugera par l'article dans lequel un journal, le Courrier de l'Europe et des Spectacles, rendait compte des infortunes et mésaventures de cet avorton débile :
« La pièce est au-dessous de la critique pour la conception, le style et les couplets. Le rôle du vieux portier et celui de sa fille sont inutiles ; on pourrait les supprimer sans qu'il y parût ; on pourrait supprimer celui du valet de Florville ; on pourrait supprimer encore trois ou quatre scènes qui, au lieu de servir à l'exposition, la rendent longue et inintelligible. Les rôles des deux fripons sont ce qu'il y a de plus saillant ; mais ils se présentent avec des intentions si méprisables, les moyens qu'ils se proposent d'employer sont tellement hors de toute vraisemblance, qu'ils ne sont plus pour les spectateurs que de misérables aventuriers, dont on attend l'expulsion avec impatience.
« Quoique cette pièce ait été ballottée entre les applaudissements et les sifflets, on n'en a pas moins voulu connaître l'auteur ; mais il paraît qu'il s'est méfié de l'existence d'un parti de l'opposition, et, afin de se concilier l'indulgence de ses juges, il avait sans doute préparé un petit discours académique qu'un des acteurs (Potier) est venu analyser de la manière suivante : « Messieurs, la pièce que nous venons d'avoir l'honneur de vous donner est d'un très-jeune littérateur. (Éclats de rire.) C'est son coup d'essai. Il reçoit avec reconnaissance (sifflets assez violents) les applaudissements que vous voulez bien lui donner comme gage d'encouragement. (Rire universel.) Il vous prie de vouloir bien lui permettre de garder l'anonyme. (Rire inextinguible.) »
Certes, les siffleurs ne soupçonnaient pas les destinées futures du très-jeune littérateur dont ils venaient de châtier l'imprudente audace.
Il se passa plus d'un an avant que le pauvre commençant pût risquer une seconde tentative.
La pièce que Scribe présenta ensuite, c'est les Dervis, dont Muret souligne la faiblesse. Il faudra attendre « un troisième ouvrage, l'Auberge ou les Brigands sans le savoir » écrit avec Germain Delavigne, et créé le 19 mars 1812, pour parler de succès.
Le Prétendu par Hasard, dont l'auteur se cacha sous le pseudonyme d'Antoine, a été imprimé. Il figure, avec le nom de Scribe, dans le catalogue de la bibliothèque dramatique de Soleinne. – Voir aussi la Revue et Gazette des Théâtres (août 1856).
La pièce de Scribe a été adaptée en « burletta per musica » par Rossini, sur un livret de L. Prividali, l’Occasione fa il ladro, ossia il cambio della valiglia (Venise, Teatro San Moisè, mardi 24 novembre 1812). Voir l'article que Wikipedia consacre à cette pièce.
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