Le Prince chéri ou les Lys enchantés, vaudeville en un acte, de Théaulon, 23 août 1815.
Théâtre du Vaudeville.
C'est bien le 23 août que le Journal de Paris politique, commercial et littéraire annonce la première de la pièce, et non le 25 qui serait le jour de la fête de Louis XVIII. Mais la pièce est jouée tous les jours qui suivent (au moins jusqu'au 27 août).
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Titre
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Prince chéri (le), ou les Lys enchantés
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Genre
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vaudeville
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Nombre d'actes :
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1
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Vers / prose ?
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prose, avec des couplets en vers
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Musique :
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vaudevilles
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Date de création :
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23 août 1815
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Théâtre :
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Théâtre du Vaudeville
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Auteur(s) des paroles :
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M. Théaulon
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THEATRE DU VAUDEVILLE.
Le Prince Cheri ou le Lis enchanté, vaudeville en un acte.
Le prince chéri, égaré à la chasse la veille de sa fête, s'est endormi dans une forêt. Pendant son sommeil , plusieurs fées ses protectrices, voulant mettre à l'épreuve ses sentimens envers son peuple, déposent à ses côtés des tiges de lis, talismans qui doivent combler ses souhaits et ceux de la personne qui les reçoit. Un songe lui révèle ce don et le pouvoir qui y est attaché :
Le seul pouvoir de cette fleur céleste
Est de faire des heureux.
Les fées et le génie blanc s'offrent au prince sous divers déguisemens : on voit paraître tour-à-tour une mère privée de son fils qui est soldat, une jeune villageoise dont l'amant est à l'armée, des cultivateurs dont la ferme est détruite, des armées prêtes à en venir aux mains. Fidelio, page du prince, voudrait bien que son maître conservât au moins une des tiges, mais le bonheur de son peuple l'emporte sur toute autre considération, et le prince n'en garde point pour lui. Grâce aux lis, la mère retrouve son fils, la paysanne son amant, les villageois leur ferme, et les armées belligérantes deviennent amies. Les fées se découvrent, félicitent le prince sur l'usage qu'il a fait de ses talismans qu'elles lui rendent.
C'est un petit proverbe moral que les génies et les fées s'amusent à jouer pour l'amusement et l'instruction du prince chéri.
Si des couplets spirituels et délicats suffisaient pour le mérite et le succès d'une pièce, le prince en aurait mérité un plus brillant encore que celui qu'il a obtenu. Mais ce vaudeville a les défauts presqu'inevitables des allégories ; la froideur et la monotonie s'y font sentir malgré toute la dépense d'esprit et de sentiment que l'auteur a faits pour les déguiser. Cet auteur est en fonds : c'est M. Théaulon. L'administration l'a secondé avec une prodigue magnificence ; elle s'est ruinée en vieilles décorations. Mais ce qui était d'un aspect plus agréable que les richesses de son magasin, c'était la réunion de ses plus jolies actrices, auprès desquelles était placé , comme ombre au tableau, Fontenai , sous le costume aérien du génie blanc ; il ressemblait assez à un des robustes compagnons de la victime des saturnales.
Plusieurs couplets de la pièce ont été redemandés ; ils méritaient cet honneur, mais je ne puis accorder qu'à un seul celui de la citation ; c'est le Roi qui parle à ses soldats * :
O mes soldats ! que la paix vous soit chère ;
Rentrez enfin dans vos foyers,
Et laissez le temps à la terre
D'enfanter de nouveaux lauriers.
La paix long-temps réglera cet empire,
Si mes desirs sont accomplis....
Car il faudra long-temps pour reproduire
Tous les lauriers que vous avez cueillis.
Magasin encyclopédique, ou journal des sciences, des lettres et des arts, 20e année, 1815, tome IV, p. 444-445 :
[Un Prince qui s’éveille, des lys comme un talisman, un peuple qui trouve tout à la fois la paix et le bonheur. Mais pas un mot pour dire que la pièce est fortement influencée par l’actualité.]
Le Prince Chéri, ou les Lys enchantés, vaudeville en un acte, joué le 23 Août.
Le Prince chéri, égaré à la chasse la veille de sa fête, s'est endormi dans une forêt. Pendant son sommeil, plusieurs Fées, voulant mettre à l'épreuve ses sentimens envers son peuple, déposent à ses côtés des tiges de lys, talismans qui doivent combler ses souhaits et ceux de la personne qui les reçoit. Un songe lui révèle ce don et le pouvoir qui y est attaché.
Les Fées et le Génie blanc s'offrent au Prince sous divers déguisemens : on voit paroître tour-à-tour une mère privée de son fils qui est soldat, une jeune villageoise dont l'amant est à l'armée, des cultivateurs dont la ferme est détruite, des armées prêtes à en venir aux mains. Fidelio, page du Prince, voudroit bien que son maître conservât au moins une des tiges, mais le bonheur de son peuple l’emporte sur toute autre considération, et le Prince n'en garde point pour lui. Grâce aux lys, la mère retrouve son fils, la paysanne son amant, les villageois leur ferme, et les armées deviennent amies. Les Fées se découvrent, et félicitent le Prince sur l'usage qu'il a fait de ses talismans.
C'est un petit proverbe moral que les Génies et les Fées s'amusent à jouer pour l'amusement et l'instruction du Prince chéri. Les couplets sont spirituels et délicats. Mais ce vaudeville a les défauts presque inévitables des allégories ; la froideur et la monotonie s'y font toujours sentir malgré l'esprit et le sentiment que l'auteur y a déployés : c'est M. Théaulon.
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