Le Prisonnier de vingt quatre heures ou l'Amour, la victoire et la paix

Le Prisonnier de vingt quatre heures ou l'Amour, la victoire et la paix, vaudeville en un acte, à l'occasion de la Paix, de Boullault, 13 août 1807.

Grand Théâtre de Nantes.

Sur la page de titre de la brochure, à Nantes, chez M.me Malassis, 1807 :

Le Prisonnier de vingt-quatre heures, ou l'Amour, la victoire et la paix, Vaudeville en un acte, à l'occasion de la Paix ; Par M.-J.h Boullault, Professeur de Langues latine et française à l'Ecole secondaire de MM. Royé et Joly ; représenté, pour la première fois, sur le Grand de Nantes, le 13 août 1807.

Lorsque les filles de mémoire
Célèbrent ses brillans succès,
Son cœur recherche une autre gloire,
Celle de nous donner la paix.

Scène xvi.e et dernière.

La Paix que célèbre la pièce est la paix de Tilsit, signée le 7 juillet 1807 entre la France et la Russie, et le 9 entre la France et la Prusse.

Une dédicace précède le texte de la pièce :

A Monsieur DE CELLES.

MAITRE des Requêtes, Préfet de la Loire inférieure,

MONSIEUR,

Vous avez accueilli avec bonté l'hommage que j'ai essayé de rendre au Héros pacificateur. Les applaudissemens du public, dont je dois l'indulgence au désir de manifester ses sentimens d'amour et d'admiration pour le Vainqueur de l'Europe, se sont joints à votre suffrage. Voilà les motifs qui me déterminent à livrer à l'impression mon Prisonnier de Vingt-Quatre heures, et je m'en félicite, puisque vous avez permis, Monsieur, que votre nom parût à la tête de mon ouvrage. J'apprécie cette faveur, et ma reconnaissance égale le profond respect avec lequel

J'ai l'honneur d'être,

Monsieur,

Votre très-humble et très-obéissant serviteur,

BOULLAULT,

Professeur de Langues latine et française à
l'Ecole secondaire de MM. Royé et Joly.

Cette dédicace est suivie d'un poème consacré à chanter le retour du Héros dont il est bien sûr inutile de révéler le nom.

LE RETOUR DU HÉROS.

Le front ceint de lauriers, et l'olive à la main,
Le Vainqueur de l'Europe au sein de son Empire
Reparaît : que nos chants du Héros qu’on admire
Célèbrent le retour et le brillant destin.
Tel un fleuve , en torrent changé par les orages,
S'élance en tourbillons par-delà ses rivages,
Roulant avec fracas dans ses flots écumans
Et l'arbuste et le chêne affermi par les ans ;
Tel on vit ce Héros, des rives de la Seine,
S'élancer en vainqueur jusqu'aux champs de l'Ukraine,
Dans sa course entraînant les vaincus d'Jena
Aux bords du Niemen que sa gloire étonna.
Et vous, soldats du Nord, quelle est votre imprudence !
Devait-il contre vous saisir encor sa lance,
Lorsqu'aux champs d'Austerlitz son bras victorieux
Voulut bien épargner des guerriers malheureux ?
Il vous donnait la paix : la perfide Angleterre
A placé son bonheur dans les maux de la guerre.
Par elle les sillons d’Eylau, de Friedland
Sont métamorphosés en des fleuves de sang.
Ce spectacle d'horreur épouvante la gloire ;
Le Vainqueur, attendri, gémit sur sa victoire.
Aux bords dų Niemen il arrête ses pas,
Et le calme succède aux fureurs des combats.
Là, son cœur généreux rêve au bonheur du monde.
Alexandre l'a vu ; bientôt il le seconde :
« Aux lauriers ombragés par de sanglans cyprès
» Préférons, ont-ils dit, l'olivier de la paix ».

Boullault.

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