Le Prisonnier pour dettes, ou le Tableau, vaudeville, par M. J.-B. Dubois, 15 fructidor an 8 (2 septembre 1800)
Théâtre des Troubadours.
Pièce à ne pas confondre avec le Prisonnier pour dettes, ou le Poëte en prison.
La brochure correspondant à cette pièce porte comme titre le Prisonnier pour dettes, ou le Portrait.
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Titre
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Prisonnier pour dettes (le), ou le Tableau
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Genre
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comédie-vaudeville
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Nombre d'actes :
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1
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Vers / prose ?
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prose, avec des couplets en vers
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Musique :
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vaudevilles
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Date de création :
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15 fructidor an 8 (2 septembre 1800)
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Théâtre :
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Théâtre des Troubadours
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Auteur(s) des paroles :
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M. J.-B. Dubois
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Sur la page de titre de la brochure, à Paris, au magasin de pièces de Théâtres, an IX :
Le Prisonnier pour dettes, ou le Portrait, comédie-vaudeville en un acte, Par J. B. Dubois. Représenté, pour la première fois, sur le Théâtre des Troubadours, le 15 Fructidor, an 8.
Courrier des spectacles, n° 1278 du 16 fructidor an 8 [3 septembre 1800], p. 2 :
[La pièce « a obtenu un succès très-agréable » (ce qui ne veut pas dire grand chose...), l’auteur a été nommé. C’est d ‘abord sa forme qui est mise en avant : « style [...] plein de délicatesse et de graces », « couplets sont [...] bien tournés ». L’intrigue est bien sûr une histoire d’amour : le peintre venu faire le portrait de l’oncle est tombé amoureux de la nièce et il fait secrètement son portrait en même temps que celui de son commanditaire. L’oncle s’en rend compte, et refuse de payer son portrait. On lui fit croire alors que le peintre s’est vengé de lui et l’humilie en public en utilisant pour cela son portrait. L’oncle est bien obligé de se plier aux exigences du peintre et de lui céder la main de sa nièce pour faire cesser le scandale. Mais il n’y avait pas de scandale... Comme souvent, l’oncle est le dindon de la farce. Si le style est jugé positivement, il n’en est pas de même de la pièce : spirituelle, mais froide, et invraisemblable (le critique en donne deux exemples, inégalement convaincants pour nous. Par contre, il cite aussi un « trait ingénieux » : le peintre sait humilier l’oncle qui lui jette son argent par terre, en le faisant ramasser par le valet de l’oncle.]
Théâtre des Troubadours.
Le Prisonnier pour dettes, ou le Tableau, vaudeville donné hier pour la première fois à ce théâtre, a obtenu un succès très-agréable. L’auteur a été demandé et nommé ; c’est le citoyen Dubois, à qui l’on doit le petit opéra,1a Leçon conjugale. Son nouvel ouvrage, quant au style, est plein de délicatesse et de graces. Les couplets sont généralement bien tournés. Plusieurs ont été redemandés.
Un jeune peintre nommé Edouard, a été appelé par Sainville pour faire son portrait ; mais la vue d’Amélie, nièce de Sainville, a fait une telle impression sur l’artiste, que tout en paroissant ne s’occuper que du portrait de l’oncle, il a saisi tous les traits de la nièce. Une séance lui seroit cependant nécessaire pour mettre la dernière main à son ouvrage. La difficulté est de se la procurer. Amélie convient d’entrer secrètement pendant que son amant peindra son oncle, et de se tenir debout derrière le fauteuil de ce dernier. Sainville entend ce projet et se promet de rire aux dépens des amants. Il saisit en effet la main de sa nièce au moment qu’elle et son amant s’y attendent le moins, s’empare du portrait qu’a tracé l’amour, et refuse de payer le sien. L’artiste doublement offensé entreprend de s’en venger ; il ajoute sur le portrait de Sainville une grille et met derrière ces mots : Prisonnier pour dette. Germain, valet de Saintville, mais dans les intérêts d’Edouard, vient dire à son maître que son portrait est ainsi exposé' aux Tableaux, et excite les risées de la multitude. Sainville au désespoir fait venir Edouard, veut l’engager à toutes sortes de prix à retirer son portrait ; mais l'artiste n’y consent qu’a condition qu’on lui accordera la main d’Amélie. A peine l’a-t-il obtenue, qu’il apprend à Sainville que son portrait n’est point sorti de son antichambre, et qu’il n’a voulu que l’effrayer.
Cette petite pièce un peu froide malgré l’esprit qui y règne, prête encore plus à la critique par l’invraisemblance. La scène de la nièce qui se fait peindre derrière son oncle, quoique agréablement imaginée n’en est pas exempte. Mais elle frappe encore plus dans la scène où l’on voit Edouard venir narguer chez lui un homme qui doit se croire violemment outragé.
Cet ouvrage renferme des traits ingénieux. On a applaudi à la noblesse de l’artiste à qui Sainville jette dédaigneusement le prix de son portrait, et qui dit à Germain de ramasser cet argent que son maître lui donne.
Magasin encyclopédique, ou journal des sciences, des lettres et des arts, 6e année, 1800, tome III, p. 270 :
THÉATRE DES TROUBADOURS.
Le Prisonnier pour dettes, ou le Tableau.
Cet ouvrage, joué le 15 fructidor, est encore du C. Dubois, dont on ne sauroit trop admirer la fécondité.
Edouard, jeune peintre, a été appelé par Sainville pour faire son portrait ; mais la vue d'Amélie, nièce de Sainville, a fait sur le peintre une telle impression, qu'au lieu de ne s'occuper que du portrait de l'oncle, il a fait aussi celui de la nièce. Il faut cependant une dernière séance ; Amélie entre et se place derrière son oncle ; mais Sainville s'en aperçoit, s'empare du portrait de sa nièce, et ne veut pas payer le sien. Edouard, pour se venger, ajoute sur le portrait de Sainville une grille, et écrit ces mots : Prisonnier pour dettes. Germain vient dire à son maître que son portrait est ainsi exposé au salon. Sainville, au désespoir, fait venir Edouard, à qui il offre tout ce qu'il voudra pour l'engager à retirer son portrait. Edouard demande la main d'Emilie qui lui est accordée. Alors il apprend à Sainville que le portrait n'est pas sorti de son antichambre, et qu'il n'a voulu que l'effrayer.
Cette pièce est froide, et encore plus invraisemblable. La conduite de Sainville est basse ; celle du peintre est révoltante. Il y a quelques jolis couplets, mais cela ne fait pas un ouvrage.
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