Le Procès des Poulardes de la Flèche et du Mans, ambigu lardé de couplets, 21 floréal an 9 (11 mai 1801).
Théâtre du Vaudeville.
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Titre
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Procès des Poulardes de la Flèche et du Mans (le)
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Genre
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ambigu lardé de couplets
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Nombre d'actes :
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Vers / prose ?
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prose avec des couplets en vers
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Musique :
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vaudevilles
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Date de création :
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21 floréal an 9 (11 mai 1801)
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Théâtre :
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Théâtre du Vaudeville
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Auteur(s) des paroles :
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Magasin encyclopédique, ou journal des sciences, des lettres et des arts, 7e année, 1801, tome I, p. 126-128 :
Le Procès des Poulardes de la Flèche et du Mans.
Le sujet de cet Ambigu, lardé de couplets, est le procès ridicule qui occupe, dans ce moment, nos nouvellistes, et qui va se juger très-sérieusement. Les auteurs des Dîners du Vaudeville se sont réunis pour le traiter ; mais quoiqu'ils ayent, dans le couplet d'annonce, invoqué le goût des spectateurs, ils n'ont pu réussir à lui faire trouver un peu de sel dans leur ambigu réchauffé de pointes et de calembourgs.
La scène est à Falaise, dans une auberge, dont le maître reçoit ordinairement chez lui M. l'Ergot et M.me Bonbec, lorsqu'ils passent pour aller vendre à Paris leurs volailles, l'un du Mans, l'autre de la Flèche. Coco, fils de M.me Bonbec et Poulotte, fille de M. l'Ergot, s'aiment, et viennent prier M. Dandinet, juge, qu'a procuré le maître de l'auberge, de faire perdre le procès à leurs parens, qui, à cause de leur dispute, refusent de les unir. Dandinet le promet : il dit que cette cause flatte infiniment le palais, et se promet de se faire une réputation dans cette affaire. Au lieu d'un fauteuil, il fait mettre sur une estrade une chaise, parce que, dit-il, la justice s'endort quand le juge est à son aise.
Les parens viennent plaider eux-mêmes devant Dandinet, après avoir donné chacun quelque argent à un normand, témoin de son métier, qui doit jurer pour eux. M. Dégustant, médecin de la ville, et M. Lesec, fondateur de l'athénée de Falaise, sont adjoints au juge. L'un doit juger, d'après la grande habitude qu'il a de manger des Poulardes de la Flèche et du Mans ; l'autre, par la connoissance qu'il a de toutes leurs qualités, connoissance précieuse qu'il a acquise dans les ouvrages d'histoire naturelle. Malgré leur éloquence, les avocats, ne faisant pas grand effet sur les juges, font apporter chacun une poularde de leur pays. D'après l'exposé des pièces, les juges qui ont bien mangé en les examinant, prononcent qu'ils sont fort embarrassés sur le choix.
Devineroit-on le dénouement ?...... Croiroit-on que la pièce se termine comme une tragédie ancienne, ou comme un opéra moderne; enfin qu'on a employé pour ressource :
Deus ex machina ?
Dandinet invoque le génie de son bisaïeul Perrin Dandin, qui prononça dans une affaire non moins délicate , celle du chapon mangé par un chien. Le tribunal et le juge sont renversés ; l'illustre Dandin sort de terre, au bruit du tonnerre, et ordonne que les jeunes gens soient unis, et que les parens se réconcilient. Une ronde termine cette véritable parade.
Les auteurs n'ont point été demandés. S'ils l'avoient été, nous ne croyons pas qu'ils se fussent fait connoitre. T. D.
Les Miracles, conte dévot. Quatrième édition, augmentée du maître italien, nouvelle, à Paris, chez Dabin, an X. – 1802, p. 56 :
[Le redoutable critique du Journal des Débats avant de l’être du Journal de l’Empire n’avait pas que des amis (il n’en avait peut-être pas du tout), et on trouve facilement des écrits contre lui. Dans ce recueil composite, mais toujours occupé de la réputation de Geoffroy, on trouve en particulier un petit lexique de ses opinions, intitulé l’Innocence reconnue. Pour le Procès des Poulardes, il s’était lancé dans une succession de calembours que son censeur n’a pas l’air de trouver excellents :
Le Procès des poulardes de la Flèche et du Mans , ambigų lardé de couplets. Il était assurément assez difficile de trouver, dans Justinien et dans Cujas , des raisons pour juger ce burlesque différend ; mais de graves jurisconsultes, aussi plaisans dans leur espèce que les poulaillers de la Flèche, séduits sans doute par le fumet des pièces, ont pris goût à cette cause delicate, et l'ont jugée très-intéressante pour leur palais. – Les poëtes qui, à l'envi des avocats, ont voulu instruire le procès des poulardes, sont devenus, en dernière instance, les dindons de l'affaire. Cependant on assure que le corps entier des Dîneurs du Vaudeville s'était chargé de cette cause appétissante. (1) (Du 23 floréal an 9).
(1) Six calembourgs, et de la meilleure espèce, dan sdouze lignes ! Quelle heureuse fécondité ! La supériorité de M. Geoffroy ne peut être contestée dans aucun genre.
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