Les Poëtes sans soucis, ou Laisnez et Lamonnaye, vaudeville anecdotique en un acte, de Sewrin et Le Franc, 18 janvier 1808.
Théâtre des Variétés-Panorama.
Almanach des Muses 1809.
Sur la page de titre de la brochure, à Paris, chez Madame Cavanagh, 1808 :
Les Poètes sans soucis, ou Lainez et Lamonnoye, vaudeville anecdotique, en un acte, Par MM. Sewrin et Le Franc. Représenté, pour la première fois, à Paris, sur le Théâtre des Variétés, Boulevard Montmartre, le 18 Janvier 1808.
Magasin encyclopédique, ou journal des sciences, des lettres et des arts, année 1808, tome I, p. 221 :
[Le sujet n’agrée pas au critique : « aux poètes en guenille, succèdent au théâtre les poètes ivrognes », et il souhaite le retour à la comédie, au lieu de piller les recueils d’anecdotes pour les idées des couplets, et de faire des pièces quasiment sans intrigue. Les auteurs sont nommés, le chevronné Sewrin et le fils de l’illustre Lefranc de Pompignan. Un seul acteur a l’honneur d’être félicité.]
Les Poètes sans soucis , ou Lainez et Lamonnoie.
Cette pièce a été jouée avec peu de succès le 18 janvier. Aux poètes en guenille, succèdent au théâtre les poètes ivrognes : on commence à se lasser de les voir sans cesse au cabaret, de les entendre chanter des hymnes à Bacchus et des complimens à eux-mêmes.Il faut espérer que le Dictionnaire historique une fois épuisé, on refera enfin des comédies. Ceux qui voudront connoître le sujet de la pièce nouvelle, pourront lire les articles Lainez et Lamonnoie dans le Dictionnaire ; ils y trouveront jusqu'aux idées des couplets. Pour l'intrigue, il y en a si peu, que ce n'est pas la peine d'en parler.
Les auteurs sont MM. Sewrin et Lefranc. Ce dernier est le fils de l'academicien Lefranc de Pompignan.
Bosquier Gavaudan a mis, dans le rôle de Lainez, beaucoup de gaieté et d'originalité.
Mémorial dramatique ... pour l'an 1809 (troisième année), p. 173-174 :
[Compte rendu plutôt sévère : les poètes ressuscités sont censés être drôles, et ils ne le sont pas dans la pièce. Une anecdote concernant un des deux poètes a été modifiée, et le critique ne semble pas convaincu de la légitimité de cette transformation, pas plus qu'il ne trouve satisfaisant le reste des détails qu'il rapporte. De plus, la pièce contient un anachronisme et manque de drôlerie : elle a été sifflée à la fin, ce qui n'a pas empêché les auteurs d'être nommés par la voix de Bosquier-Gavaudan, « qui avait fort bien joué ». Le critique cite enfin « le couplet le plus saillant de la pièce », mais on ne sait pas quelle intention anime le critique. Peut-être faire comprendre que les autres couplets sont encore moins bons.]
Les Poètes sans soucis, ou Laisnez et Lamonoie, vaudeville en 1 acte, de MM. Sewrin et Lefranc, (18 janvier.)
Laisnez et Lamonoie sont peu connus de nos jours. On a voulu faire revivre la mémoire de ces auteurs de poésies fugitives ; mais cette entreprise n'a pas été heureuse. Ces poëtes sans soucis disent et répètent qu'ils sont gais et ne font rien de plaisant.
Le dictionnaire historique rapporte que Laisnez, qui avait toujours ses poésies dans une petite boëte qu'il conservait précieusement fut volé par son confesseur, qui la lui enleva, sous prétexte que ces poésies étaient licentieuses. Au lieu d'un confesseur, on a mis un capitaine de corsaire, et l'on a placé Laisnez et Lamonoie dans un cabaret, assistant à une noce, vidant une fontaine, pour la remplir-de vin, afin d'affermir leur verve. Ils se moquent d'un vieux commissaire fort ignorant ; mistifient un envoyé de M. de Louvois, et voilà toute la pièce. Comment se fait-il que Laisnez, mort en 1710, parle du système de Law, qui n'a éclaté qu'en 1720 ? Cet anachronisme serait peu de chose, si la pièce était gaie, mais elle ne l'est pas. On a écouté assez tranquillement jusqu'au dénouement, qui a été acceuilli par des sifflets ; cependant, les auteurs ayant été demandés, M. Bosquier-Gavaudan, qui avait fort bien joué le rôle de Laisnez, est venu les nommer.
Voici le couplet le plus saillant de la pièce.
Air : De la Ronde de l'Intrigue en l'air.
Pour trouver de nombreux amis,
Pour trouver des femmes fidèles,
Pour trouver d'honnêtes maris
Et d'innocentes demoiselles,
N'y a que Paris , n'y a que Paris.
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