Les Poulardes du Mans et de la Flèche, ambigu en un acte, lardé de couplets. 21 floréal an 9 [11 mai 1801].
Théâtre du Vaudeville
Almanach des Muses 1802
Courrier des spectacles, n° 1534 du 22 floréal an 9 [12 mai 1801], p. 2 :
[La pièce montre un procès autour de belles poulardes, que le couplet d’annonce invite à déguster. Mais le public n’a pas paru apprécier. Le critique joue du vocabulaire judiciaire pour annoncer l’échec de la pièce, dont il résume brièvement le sujet. La fin de la pièce a été couverte par « les murmures et les sifflets, et les auteurs n’ont pas été demandés.]
Théâtre du Vaudeville.
Air d'Arlequin Afficheur.
Quoique je voie avec effro
La chicane et ses écritures,
Nos poulardes sont selon moi
Un très-bon fonds de procédures :
Car si l’on manque de succès,
Malgré des soins de mille espèces,
Après la perte du procès
On peut manger les pièces.
Le dernier quatrain de ce couplet d’annonce ne se vérifia hier qu’en partie, car les pièces furent mangées par les juges avant la perte du procès, bien attaqué, bien défendu pendant quelque tems, mais enfin les spectateurs aprés avoir ri au commencement trouvèrent enfin les plaidoyers pas assez piquans, les moyens peu naturels et les avocats sans mémoire C’en étoit assez pour mettre hors de cause, malgré leur fumet agréable, les Poulardes du Mans et de la Flèche.
Dandinet avec trois juges entend les plaidoyers de M. de l'Ergot , en faveur des poulardes du Mans, et celui de madame Bon-bec, en faveur de celles de la Flèche. Pour juger de leur mérite on les mange. Mais il n’ose encore prononcer. Le tonnerre gronde. Perrin Dandin, son aïeul, paroit sur son tribunal, et juge le différent en déclarant que les coqs d’un des deux pays deviendront maris dans l’autre ; et pour donner l’exemple il unit Coco, fils de madame Bon-bec, à Boulotte, fille de l’Ergot.
Les murmures et les sifflets qui s’élevèrent à la fin, empêchèrent de demander les auteurs.
F. J. B. P. G***
Ajouter un commentaire