Les Prestiges ou Amire et Sohi, mélo-drame féerie en 4 actes, d'Hector Chaussier, musique arrangée par Dreuilh, 12 frimaire an 10 [3 décembre 1801].
Théâtre de la Gaîté.
Sur la page de titre de la brochure, à Paris, chez Fages, an 10 (1801) :
Les Prestiges, ou Amire et Sohi ; mélo-drame, féerie en quatre actes, Par Hector Chaussier : Musique arrangée par J. J. Dreuil. Représenté pour la première fois sur le Théâtre de la Gaîté, le 12 Frimaire an X.
Sous la liste des personnages, une indication intéressante :
Nota. Cette Pièce, représentée totalement en Pantomime, peut être jouée Mélo-drame, en supprimant les morceaux de pantomime, marqués par des guillemets, et y substituant le dialogue placé au-dessous.
Courrier des spectacles, n° 1739 du 13 frimaire an 10 [4 décembre 1801, p. 2 :
[Le mélodrame-féerie de Chaussier est présenté comme une imitation de deux pantomimes de Ribié, qui n'ont pas vraiment réussi en 1801 au Théâtre de la Cité. Le critique souligne que son petit succès ne devrait pas durer, parce qu'elle est mal construite. Il résumé de l'intrigue montre combien elle joue d'un merveilleux facile, à coup de talisman (cette fois, c'est une flèche), de rebondissements (vol de la flèche, déguisements, transformation de la jeune fille en monstre), pour arriver à la conclusion inévitable : « les deux amans sont sauvés par l'Amour » qui protégeait Sohi. Qualités du spectacle : le « changement de costume et de figure », jugé une idée adroite . Les décors et les costumes. L'auteur a été nommé : la pièce a eu « assez de succès...]
Théâtre de la Gaieté.
Les Prestiges, pantomime en quatre actes, représentée hier à ce théâtre, y ont obtenu assez de succès. Nous ne garantissons pas néanmoins que ce succès se soutiendra, car la pièce est foible par elle-même, et dans la marche et dans la contexture de l’ouvrage ; c’est une imitation de l’Homme verd, l'Homme de feu, pantomimes-féeries qui n’ont pu soutenir le théâtre de la Cite.
En deux mots, voici le fonds de cet ouvrage :
Saleh donne à Sohi sa fille Amire en mariage. Fetnar, Génie supérieur, enleve la Princesse et la conduit dans une tour : Sohi parvient à la délivrer avec le secours de l’Amour qui lui donne une flèche avec laquelle il doit venir à bout de tout. Fetnar surprend son rival endormi au milieu du palais de Saleh, lui dérobe la flèche, et pendant son sommeil, le revêt de son costume, prend le sien, et sous ce déguisement parvient à passer pour Sohi aux yeux d’Amire, et à enlever de nouveau cette jeune princesse.
Sohi à son réveil poursuit le ravisseur, pénètre jusques dans sa caverne malgré mille dangers, mais bientôt il en sort poursuivi par un monstre qu’il frappe, c’est Amire que Fetnar avoit ainsi exposée aux coups de son amant. Un tombeau s’élève, c’est celui d’Amire ; Sohi s’y précipite, mais les deux amans sont sauvés par l’Amour, et Fetnar irrité de leur bonheur, rentre dans ses cavernes.
L’idée de changement de costume et de figure est adroite ; les décorations sont fort belles et les costumes soignés. L’auteur est le citoyen Hector Chaussier.
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