Les Prisonniers français à Liége, comédie et fait historique en un acte et en prose, mêlée de vaudevilles, de C.-J. Guillemain, 15 prairial an 2 [4 juin 1794].
Théâtre du Vaudeville.
Sur la page de titre de la brochure, à Paris, chez Huet, sans date :
Les Prisonniers français à Liège, comédie et gait historique en un acte et en prose, mêlée de vaudevilles, Par C. J. Guillemain, Représentée sur le Théâtre du Vaudeville à Paris.
La liste des personnages est simple et courte :
PERSONNAGES.
DUMONT, sexagénaire, prisonier français.
AUBRI, jeune homme, prisonier français.
GUILLAUME, ouvrier tisseran, Liégeois.
BABET, ouvrière en linge, Liégeoise.
DUVAL, commis d'un banquier.
Le décor est tout aussi simple :
La Scène est à Liége.
Guère plus précis :
Le Théâtre représente une Place publique.
Feuille de la République, n° 338, 18 prairial an 2 [6 juin 1794], p. 4 :
[Le compte rendu s'ouvre sur l'annonce de la réussite de la pièce nouvelle. Il en résume l'intrigue, pleine de patriotisme : deux amants, des Liégeois qui viennent en aide aux soldats français prisonniers dans leur ville, rivalisent de zèle pour sacrifier leur épargne « au soulagement de quelques-uns de ces intéressans malheureux ». Ce brevet de patriotisme délivré aux deux Liégeois que la pièce montre s'étend à l'auteur de la pièce et à tous les sans-culottes de Liège qui ont donné aux soldats français démunis leurs vêtements et leurs chaussures. La pièce a deux qualités : « de jolis couplets, d'heureuses reminiscences » (c'est un compliment assez rare). Un léger regret : « peut-être il manque du développement » à la pièce (il est bien plus courant de regretter la présence de longueurs).]
Théatre du Vaudeville.
La pièce nouvelle, les Prisonniers français à Liège, donnée sextidi dernier, a obtenu des applaudissemens.
Des soldats françois, faits prisonniers, séjournent à Liége dans leur passage. Deux amans, artisans honnêtes, le cœur plein de l'image de leurs frères captifs, cherchent à s'en distraire par une promenade champêtre et un goûté. Ils se promettent aussi de petits cadeaux dont ils feront emplette en traversant la foire ; mais tous deux trouvent dans leur cœur un usage plus digne d'eux, de leur superflu , en l'employant au soulagement de quelques-uns de ces intéressans malheureux, et sans se communiquer leur projet, chacun en particulier leur apporte le fruit de ses modiques épargnes ; cependant la petite partie oubliée pendant ce précieux intervalle, se réveille dans l'esprit des deux amans, et fait chercher à chacun les moyens d'en dégoûter l'autre. L'embarras est égal des deux côtes, et l'explication gaiment pénible est toute au profit de la vertu.
Les sentimens que l'auteur de cette miniature, le citoyen Guilemain, offre dans ces braves liégeois est une esquisse légère de ceux qui les ont animés réellement dans l'occasion qui fait le sujet de la pièce. On se rappelle que les sans-culottes de Liége allèrent au devant des prisonniers françois et la joie pure qu'ils firent éclater en dépouillant leurs habits et leurs souliers pour en revêtir leurs frères.
De jolis couplets, d'heureuses reminiscences, ont fait le succès de cette bagatelle à laquelle peut-être il manque du développement.
Henri Welschinger, le Théâtre de la Révolution, 1789-1799 (Paris, 1880), p. 277-278 :
Dans les Prisonniers français à Liège (1), comédie de Guillemain, représentée au théâtre du Vaudeville en 1796, l'auteur fait demander, outre la suppression des dévots, celle des prêtres. Deux jeunes gens vont se marier. Un des personnages, Aubry, leur présente un vieillard, un prisonnier français:
« Mais si pour bénir vos doux nœuds
« Un prêtre vous est nécessaire,
« Ce vieillard auprès de vous deux
« Pourra remplir le ministère.
« Aux yeux de la Divinité
« Sa main ne saurait être impure.
« Un martyr de la Liberté
« Est un prêtre de la nature! (bis) »
Mais le vieillard, en homme prudent, réplique :
« Aubry aurait raison, s'il n'oubliait pas ce que l'on doit à l'opinion publique. Ménagez celle qui règne jusqu'au moment prochain où la Liberté bannira de Liège tous les préjugés. »
(1) A Paris, chez Huet,
D'après la base César, les Prisonniers français à Liége est une comédie en un acte et en prose de Charles-Jacob Guillemain créée le 4 juin 1794 sur le Théâtre du Vaudeville où elle a été jouée 16 fois jusqu'au 29 août 1794 (du 15 prairial au 12 fructidor an 2).
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