Les Provinciaux vengés dans la grande ville, comédie en un acte, en prose, de Boullault, 11 germinal an 10 [1er avril 1802].
Théâtre de la Gaîté.
Sur la page de titre de la brochure, à Paris, chez Huguelet, an 10, 1802 :
Les Provinciaux vengés dans la grande ville, comédie en un acte, en prose ; Représentée, pour la première fois, sur le théâtre de la Gaîté, le 11 germinal an 10. Par Min-Jh Boullault.
Courrier des spectacles, n° 1853 du 12 germinal an 10 [2 avril 1802], p. 2 :
[Compte rendu en deux temps, d'abord des considérations sur l'opportunité de faire jouer une pièce qui n'est pas d'actualité : la Grande ville de Picard est loin, et tenter de la parodier n'a plus de sens. Pourtant la nouvelle « réponse » à Picard a été bien reçue, et son auteur demandé. Deuxième temps du compte rendu , le résumé d'une intrigue plutôt classique, avec une jeune fille dont les parents sont d'un avis opposé sur le choix de leur futur gendre, la mère étant aveuglée par la richesse d'un parvenu, un amant qui trouve moyen de s'introduire auprès d'elle (sous le prétexte moderne de la « lanterne magique »), et un rival qui se révèle être un ancien laquais, ce qui bien sûr le disqualifie comme futur gendre : la mère qui était son soutien accepte le mariage qu'elle refusait.
Théâtre de la Gaîté.
La Grande Ville, de Picard, faisoit sensation il y a quelques mois, et lorsque deux jeunes auteurs voulurent en faire une espèce de parodie au théâtre Molière, sous le titre de la Grande Ville, ou les Parisiens vengés, le public applaudit moins au mérite de l'ouvrage qu’à la promptitude avec laquelle il avoit paru. Les auteurs n’avoient eu que le tems d'écrire, et les acteurs que celui d’apprendre leurs rôles. Aujourd'hui que l'on ne parle presque plus de la Grande Ville, il n’est pas très-adroit de se présenter dans l'arène pour combattre l’auteur. Du moment que cela n’a plus l'attrait de la nouveauté, adieu tout intérêt, tout motif de curiosité. Néanmoins la pièce représentée hier sous le titre des Provinciaux Vengés, a été écoutée avec faveur : on y a remarqué un rôle assez bien rendu, celui du jeune Delaitre, et l'auteur, demandé assez longtems, s’est fait nommer : c’est le citoyen Boullault.
Monsieur Ledoux, riche marchand de draps de la rue Saint Martin, a promis la main de sa fille a u fils de son ami Delaitre, fabricant de draps à Elbeuf ; mais sa femme, entichée d'un certain Basset de Saint-Pierre qui a carosse, chevaux arabes, jokey anglais, veut absolument ne donner sa fille qu’à son protégé. Le jeune Delaitre est arrivé à Paris et est parvenu à se faire admettre chez ce M. Basset de Saint-Pierre, qui espère à son tour duper bientôt notre provincial. Celui-ci recommande à sa maîtresse d’appeler la lanterne magique, lorsque le soir elle passera sous les croisées. La jeune personne témoigne à M Basset le désir de la faire monter. Basset donne ses ordres en conséquence ; l’amant déguisé porte la lanterne magique sur son dos, puis i1 explique sous des noms supposés sa propre situation, les prétentions de Basset, etc., et profitant de l'obscurité, il finir par engager son amante à le suivre chez un ami de son père. Celui-ci vient bientôt lui-même so11iciter l'union des deux jeunes gens, et reconnoît dans M Basset son ancien laquais. Madame Ledoux ouvre les yeux, reconnoît son erreur et unit sa fille au jeune Delaitre.
Ajouter un commentaire