P'tit Russ, ou les Acides, parodie de Pyrrhus, en un acte, de Pain et Rogemont, 16 mars 1807.
Théâtre du Vaudeville.
Almanach des Muses 1808.
L'Opinion du parterre, cinquième année (janvier 1808), p. 172, donne le nom des auteurs, Pain et Rougemont, et dit que c'est un « mauvais ouvrage ».
Courrier des spectacles, n° 3688 du 17 mars 1807, p. 3-4 :
[Compte rendu d’un essai de parodie manqué. Après quelques calembours initiaux qui ont plu au public, la pièce a été mal accueillie. L’intrigue est mal fichue. Elle utilise le procédé connu du théâtre dans le théâtre, très commode pour les parodies, mais il lui manque d’être drôle. Grâce à uen claque maladroite, mais obstinée, le nom des auteurs a été donné. Mais ils ont déjà bien mieux fait.
Théâtre du Vaudeville.
P’tit-Russ, ou les Acides , parodie de Pyrrhus.
Ce qu’il y a de plus piquant dans cette pièce est son titre ; les anteurs en ont profité pour en tirer un calembourg qui d'abord a eu beaucoup de succès. L’acteur qui est venu annoncer la pièce a dit qu’on ne demandoit point au parterre de faveur, parce que le succès des acides étoit toujours sur. Cette gaîté a été fort bien prise et l’on s’attendoit à des plaisanteries piquantes.
L’attente n’a point été remplie, au lieu d'acides, on n’a donné que des absorbans, que des pointes émoussées que le public a renvoyés à leurs auteurs.
Quand on se propose de plaisanter, c'est une nécessité que de mettre les rieurs de son côté. Rien de plus triste qu’une plaisanterie froide, parce qu’elle indique l’intention d’être malin avec l’impuissance de réussir, et que l’impuissance n’assure jamais de triomphes.
Les auteurs de la parodie paroissent avoir été embarrassés de leur sujet. Ils supposent un directeur de théâtre qui s’empare des planches d’un autre directeur ; mais ce nouveau théâtre va mal. On cherche un acteur en renommée qui puisse lui rendre de l’éclat ; on s’adresse à P’tit-Russ ; la Directrice lui révèle qu’il est fils de l’ancien Directeur ; qu’elle 1’a fait élever, etc. Cet ancien Directeur court les provinces, remplissant l’emploi de père noble, sous le nom de Fané. Il revient, et reconnoit son fils. L’usurpateur se retire au cabaret, et laisse la place au fils du vrai propriétaire.
Il est fâcheux que ce cadre n'ait pas fourni aux auteurs plus de traits plaisans. Leur ouvrage est froid ; les couplets n’ont rien de remarquable, et la pièce a été mal accueillie. Un petit nombre de braves grouppé au parterre, a voulu la soutenir, mais avec tant de maladresse, qu’ils ont plutôt nui à la cause des auteurs qu’ils ne l’ont servie. On les a néanmoins nommés : ce sont MM. Pain et Rouge mont , qui ont d’autres titres à l’estime publique.
Archives littéraires de l'Europe, tome treizième (1807), Gazette littéraire, Mars 1807, p. lxxiij :
Théâtre du Vaudeville.
P'tit-Russ' ou les Acides, parodie ds Pyrrhus ou les Æacides.
Tout ce qu'on peut faire pour une parodie qui tombe, c'est de donner acte de sa représentation. Le titre de celle-ci promettoit des calembourgs : le public en a vivement applaudi un dans le couplet d'annonce ; on a ri encore des deux premiers mots de la pièce : voilà le hic ! quoique cette allusion au nom de l'auteur de Pyrrhus [Le Hoc...] ne fût pas très-délicate ; mais il paroît que la bonne humeur du parterre a fini là, et nous n'irons pas plus loin nous-mêmes.
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