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Paméla mariée, ou le Triomphe des épouses

Paméla mariée, ou le Triomphe des épouses, drame en prose en trois actes et en prose, de Pelletier-Volméranges et Cubières-Palmézaux, 19 germinal an 12 [9 avril 1804].

Théâtre de la Porte Saint-Martin

Almanach des Muses 1805

Sur la page de titre de la brochure, Paris, Barba, an XII (1804) :

Paméla mariée, ou le Triomphe des épouses, drame en trois actes, en prose, Par MM. Pelletier-Volméranges et Cubières-Palmezaux. Représenté, pour la première fois à Paris, sur le théâtre de l'ancien Opéra, porte St.-Martin, le 19 germinal an XII.

Courrier des spectacles, n° 2600, du 20 germinal an 12 [10 avril 1804], p. 2-3 :

[Pièce adaptée de l’italien, œuvre de Goldoni où « règne un intérêt soutenu, [et où] les scènes sont adroitement filées », mais adaptation réussie par les auteurs comme par les acteurs, tous ayant contribué au succès. Le critique annonce qu'il donnera le lendemain « de plus amples détails ».]

Théâtre de la Porte St-Martin.

Première représentation de Pamela mariée.

Cette piece imitée de la Pamela maritala de Goldoni, obtint hier un succès brillant et mérité. Il y règne un intérêt soutenu, les scènes sont adroitement filées, et si l’auteur italien a une part à revendiquer dans ce succès, les auteurs MM. Volineranges et Cubières, ainsi que les acteurs chargés des différons rôles peuvent à juste titre s’attribuer une partie des applaudissemens que cette pièce a excités.

Nous sommes forcés de remettre à demain de plus amples détails sur cet ouvrage qui doit attirer du monde à ce spectacle.

Courrier des spectacles, n° 2601, du 21 germinal an 12 [11 avril 1804], p. 2-3 :

[L’article promis la veille commence par dire que la pièce, qui reprend le personnage d’une pièce précédente, est une heureuse exception à la règle qui veut que ces pièces « filles » « ne valent pas leurs mères » : le critique n’est pas loin de préférer cette Paméla mariée de Goldoni « à sa première Paméla », en raison de « la force des situations, la beauté du caractère, et l’intérêt soutenu qui y règne jusqu’à la fin ». Suit le résumé de l’intrigue, fait de façon détaillée en mettant en valeur la force des sentiments qui animent les personnages et l’injustice des épreuves que subit la pauvre Paméla, avant que la vérité n’éclate enfin et qu’elle soit reconnue innocente. Reste à parler de l’interprétation, dont le critique souligne qu’elle ne peut, à la Porte Saint-Martin, rivaliser avec ce que montre le Théâtre Français. Elle est pourtant « très-satisfaisante, et les différents acteurs ont droit à un jugement positif avec des nuances dans l’approbation. Ce ton élogieux s’étend à la façon dont la pièce est « établie », et aux costumes qui répondent à deux critères essentiels, « la richesse et la vérité ».

Le titre de la pièce de Goldoni varie d’un jour sur l’autre dans les articles du Courrier des spectacles, Pamela maritala ou maritata. La deuxième formulation paraît plus répandue, mais la première n’est pas inconnue.]

Théâtre de la Porte St-Martin.

Paméla mariée.

Cette comédie imitée, ainsi que nous l’avons dit de la Pamela maritata de Goldoni, est la suite de la Paméla du même auteur ; la plûpart des pièces où l’on reproduit ainsi des personnages déjà mis en scène ont rarement beaucoup de succès. Ce sont pour l’ordinaire des filles qui ne valent pas leurs mères. On ne peut appliquer ce jugement à la Paméla mariée de Goldoni, je ne sais pas même si je ne la préférerois pas à sa première Paméla, pour la force des situations, la beauté du caractère, et l’intérêt soutenu qui y règne jusqu’à la fin.

Milord Bonfil, en épousant Paméla, lui a promis d’employer tout son crédit auprès du ministre pour obtenir la grâce du comte d’Ausping, son père, qui a été proscrit comme partisan des rebelles d’Ecosse, et à qui il a donné secrettement asyle dans son hôtel. Mais cette affaire ne se terminant pas aussi vite que le desire Paméla, et son pere étant toujours en danger d’être découvert et arrêté, elle intéresse en sa faveur milord Arthur, ami de Bonfil, qui saisit avec intérêt l’occasion de lui être utile. Ses démarches, ses entretiens avec Paméla sont remarqués par le chevalirr Ernold, jeune étourdi, et par milady Daure, sœur de Bonfil, tous deux ennemis jurés de Paméla. Le Chevalier surprend en tête-à--tête Arthur et l’épouse de.Bonfil, et il en fait part à celui-ci, qui, prompt à s'enflammer, veut à l’instant quitter Londres. Paméla instruite de ses intentions, écrit rapidement à milord Arthur un billet où elle lui recommande les intérêts de son pere.

Ce billet tombe entre les mains de Bonfil, dont la jalousie est encore allumée par les propos perfides de sa sœur. Il appelle Arthur en duel. Aucun des deux n’étant blessé, la partie est remise au lendemain, mais Bonfil veut sur le champ se séparer de Paméla. Le ministre, instruit de cette résolution, lui envoie un de ses officiers, M. Mayer, qui convoque les parens ; les accusateurs et l’accusé paraissent en sa présence, Il interroge Paméla qui se défend noblement, Bonfil, pour la convaincre, produit alors la lettre qu’elle a écrite à Arthur ; M. de Mayer la remet à Paméla, qui explique le sens de chaque phrase, de maniere à ne laisser aucun doute sur la pureté de ses intentions. Bonfil ne se rend point à cette justification, et ce n’est que lorsque mylord Arthur vient défendre la vertu outragée, et déclarer que tonte la correspondance de Pamêla avoit été soumise au ministre lui même, que Bonfil reconnoît la perfidie de l’ennemie de son épouse, et proclame son innocence. Le comte d’Auspmg, qui s’est dévoué pour sa fille en allant lui même implorer la clémence du ministre et sa protection pour Paméla, est rendu à la liberté et à la tendresse de sa famille.

On ne peut pas exiger qu’une comédie de ce genre soit aussi bien jouée aux Boulevards qu’au premier théâtre où l’on joue Paméla. Néanmoins les rôles y sont rendus d’une maniere très-satisfaisante. On ne peut sur-tout refuser des éloges à la chaleur et à la sensibilité qu’a déployées M. Dugrand, dans le rôle dn comte d’Ausping. MM. Adnet et Dherbouville ont mis de la noblesse dans ceux d’Artur et de Mayer. Mlle. Pelletier a eu de beaux moments dans celui de Paméla, et y a mérité de nombreux applaudissemens. En général cet ouvrage est établi avec beaucoup de soin, et les costumes des différens personnages ne laissent rien à desirer pour la richesse et la vérité.

Le Nouvel esprit des journaux français et étrangers, tome onzième (Thermidor an 12, Juillet 1804), p. 284 :

[La pièce nouvelle est présentée comme une traduction d'une comédie de Goldoni, dont le critique pense qu'il aurait mieux valu la laisser dans l'ombre : la pièce de Goldoni « fourmille d’invraisemblances et d'inconvenances », et leur traduction se voit « reprocher un style inégal, ampoulé, incorrect et souvent trivial ». Elle est pourtant jugée attachante « par un intérêt soutenu et par des situations théâtrales ». C'est surtout sur la qualité de l'interprétation que le critique insiste : il regrette que les acteurs aient si bien joué une pièce aussi mauvaise...]

Théâtre de Bruxelles.

Le 1er. Messidor, on a donné la première représentation d'un drame en trois actes et en prose, intitulé : Paméla mariée : c'est une traduction d'une pièce italienne de Goldoni, faite par MM. Pelletier-Volmeranges et Cubières.

Cet ouvrage peut être considéré comme une erreur échappée à la plume du célèbre Goldoni : il fourmille d’invraisemblances et d'inconvenances qui auraient dû engager les traducteurs, à qui l'on peut reprocher un style inégal, ampoulé, incorrect et souvent trivial, à le laisser dans l'oubli, et par respect pour le bon goût, et par égard pour la réputation de Goldoni. Cependant, malgré les nombreux défauts de cette pièce, elle attache par un intérêt soutenu et par des situations théâtrales ; elle a été fort bien jouée par MM. Lagarenne, Champmêlé, Folleville, Bourson, Eugène et Perceval, et par Mmes. Ribou, Tanquerelle et Gouget. Mlle. Ribou, chargée du rôle de Paméla, l'a joué de manière à faire regretter que la pièce ne fût pas bonne, ou plutôt à en faire oublier les défauts. Elle y a mis du naturel, de la vérité, du sentiment, et fait preuve d'infiniment d'intelligence. Elle n'a rien laissé à désirer dans la scène du plaidoyer, où elle avait de l'éloquence, de la chaleur, sans sortir de la modestie et de la douceur qui caractérisent Paméla : aussi a-t-elle été généralement applaudie.

B. Babault, Annales dramatiques, ou Dictionnaire général des théâtres, tome septième (1811), p. 205 :

PAMÉLA MARIÉE, comédie en trois actes, en prose, par MM. Cubière-Palmezeaux et Pelletier-Volmerange, à l'Odéon, 1810.

Cette pièce fait suite à la comédie de M. François de Neufchâteau, dont nous venons de donner l'analyse ; ce sont les mêmes personnages qui y figurent. Mylord Bonfil que l'on a vu très-amoureux dans la première, mais enclin à la jalousie, développe ici tout son caractère. Il est devenu l'époux de Paméla qui est accusée d'infidélité par myladi Daure et le chevalier Ernold. Il la croit un instant coupable, mais elle se disculpe pleinement au troisième acte ; l'innocence à la fin triomphe, et les époux se réconcilient.

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