Pataquès, ou le Barbouilleur d'enseignes

Pataquès, ou le Barbouilleur d'enseignes, bluette en un acte, de Martainville, 8 vendémiaire an 11 [30 septembre 1802].

Théâtre Montansier-Variétés.

La pièce est annoncée dans le Courrier des spectacles sous le titre de « Pat-à-Quès, bluette en 1 acte ».

Sur la page de titre de la brochure, à Paris, chez Barba, an 11 [1802] 

Pataquès, ou le Barbouilleur d'enseignes, bluette en un acte, par M. Martainville. Représentée, pour la première fois, sur le théâtre Montansier-Variétés, le 8 vendémiaire an 11.

Courrier des spectacles, n° 2034 du 9 vendémiaire an 11 [1er octobre 1802, p. 2 :

[On retrouve bien des poncifs dans ce court compte rendu de ce qui n'est qu'une farce, opu une bluette, munie d'un « titre burlesque » qu'on a bien du mal à orthographier (on en est và trois orthographe, en comptant celle de l'annonce de la veille. Si elle a réussi, c'est grâce à Brunet, l'acteur vedette du Théâtre Montansier : le critique loue « son jeu naturel, son masque plaisant », et c'est lui qui a empêché les sifflets, car « le moyen de siffler quand on rit ? ». Il nous prévient : « le fonds est peu de chose », et son résumé le confirme. Une fille enlevée, un innocent accusé, et la vérité qui éclate : tout finit par le mariage de la jeune fille avec son amant. Il n'y a plus qu'à citer le nom de l'auteur, ce qui prouve qu'il a été demandé.]

Théâtre Montansier.

Première représentation de Pat-à-qu’es-ce.

Ce titre burlesque a dû irriter le bon goût. Les amateurs de la saine comédie qui sont venus voir cette farce, se promettoient sans doute une petite vengeance. Mais le moyen de siffler quand on rit ? L’indulgence a pris la place de la sévérité et la pièce a réussi.

Il est vrai que Brunet n’a pas peu de part à ce succès, et son jeu naturel, son masque plaisant ont déconcerté plus d’une fois la gravité des juges.

Le fonds d’ailleurs est peu de chose. Justin, fils d’un marchand de vin, aime Rose, fille de M. Doucet, épicier-droguiste, et l’enlève à minuit. (Ce qui n’est pas très-décent, quoiqu’il la conduise chez une tante.)

A la même heure Pat-à-qu’est-ce, peintre d’enseignes, vient enlever celle qui est sur la porte de l’Epicier, pour y substituer un nouveau tableau.

Le père l’arrête comme ravisseur de sa fille, mais tout se découvre par l’arrivée de Justin qui prie M. Doucet de consentir à son mariage, et qui obtient sa demande.

L’auteur est le cit. Martinville.

Un pataquès (le mot est tout neuf en 1802 : le dictionnaire du CNRTL le fait naître en 1784 d'une « faute de liaison ») désigne un discours inintellegible. Le personnage de Pataquès en donne un bon exemple, dès son entrée en scène 

V'la qu’es achevé, et j'dis qu'ça vous a-t-une tournure. J'n'ai rien ménagé ; y a d'ces barbouilleurs qui n'mettent pas l'ostorgraphe et qui vous retranchent la moitié des mots ; moi, je n'suis pas comme ça, j'aime mieux en mettre de plus ; il est vrai que j'suis payé-z-à tant la lettre. Mais c'te fois-ci c'est pas l'intérêt qui m'a-z-encouragé, je sais que l'talent plait toujours au sesque, et c'est pour m'insinuer auprès de mam'zelle Doucet que j'ai voulu fignoler, comme il faut, le nom-z-et les qualités d'son papa.

On peut juger de son sérieux en lisant ce qu'il a écrit sur l'enseigne de Doucet :

Doucet. episcié draugiste quonfiseure. A la Sivette.

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