Persée et Andromède, ballet-pantomime en trois actes, de Pierre Gardel, musique de Méhul, 8 juin 1810.
Académie Impériale de Musique.
Almanach des Muses 1811.
De l'intérêt ; des danses très agréables ; un spectacle magnifique.
Sur la page de titre de la brochure, Paris, chez Bacot, 1810 :
Persée et Andromède, ballet-pantomime en trois actes, Par M. Gardel, maître des ballets de sa majesté impériale et royale ; musique arrangée et composée Par M. Méhul. Représenté, pour la première fois, sur le Théâtre de l'Académie Impériale de Musique, le 8 Juin 1810.
Magasin encyclopédique, ou journal des sciences, des lettres et des arts, année 1810, tome III, p. 371-373 :
[Le compte rendu fait une large place au résumé de l'intrigue du ballet. On y voit défiler toute la mythologie gréco-romaine. Puis l'article dit tout le bien possible des interprètes. Les auteurs sont nommés à la fin, et c'est seulement à ce moment qu'il est question de la musique, « parfaitement adaptée aux situations » (et c'est tout...).]
ACADÉMIE IMPÉRIALE DE MUSIQUE.
Persée et Andromède , ballet -pantomime en trois actes, représenté le 15 juin 1810.
Persée est à la cour de Cephée, roi d'Ethiopie. Il brûle en secret pour Andromède, et n'ose découvrir sa passion. Il voit avec chagrin les préparatifs du mariage d'Andromède avec Phinée ; on célèbre des jeux ; on propose des prix ; celui de la danse est vivement disputé. Persée lui-même ne dédaigne pas d'y concourir, et remporte l'avantage sur Phinée. Pendant que ces fêtes ont lieu, les Gorgones, suscitées par la colère et la jalousie de Junon, exercent d'horribles ravages dans la ville : elles pétrifient tout ce qu'elles rencontrent. Dans ce danger, Persée se déclare l'amant d'Andromède ; il va combattre les Gorgones, et demande sa main pour prix de la victoire ; on la lui promet, malgré Phinée.
Jupiter n'abandonne pas son fils dans cette entreprise : il lui envoye Mercure pour lui donner des conseils ; Vulcain lui forge une épée ; on lui attache des ailes aux talons ; Pallas lui envoye un bouclier de diamans ; Pluton lui fait présent de son propre casque, qui a la vertu de rendre invisible. Persée a bientôt triomphé : il traverse le théâtre, tenant en main la tête de Méduse, et monte sur Pégase né du sang de la Gorgone.
Junon, plus irritée, a recours à Neptune qui arrive avec toute sa cour. La mort d'Andromède est résolue. Un monstre marin doit dévorer la princesse, et des Tritons viennent l'arracher des bras de sa mère.
On attache Andromède au rocher : le monstre arrive, sa vue fait frémir tous les spectateurs ; mais l'intrépide Persée, monté sur Pégase, n'en est point ému : il pétrifie avec la tête de Méduse le monstre qui avoit résisté à l'épée de Vulcain. La princesse est délivrée ; mais son libérateur est lui-même prêt à périr par la trahison de son rival Phinée, qui vient fondre sur lui à la tête d'une foule de conjurés, Persée taille en pièces une grande partie des soldats de Phinée, et pétrifie le reste.
Le fils de Jupiter est au terme de ses travaux : l'Olympe descend tout entier sur la terre pour couronner le vainqueur et présider à son hymen.
Tous les premiers sujets dansent dans ce ballet. Son exécution est parfaite. Vestris et Albert représentent Persée et Phinée. Le talent des deux rivaux a excité l'admiration. Il étoit difficile d'adjuger le prix.
Madame Gardel charme par ses grâces naturelles, sa modestie et la précision de ses pas. Mesdames Clotilde et Bigotini, disputant le prix de la danse, Mademoiselle Chevigny, exprimant le delire de la tendresse maternelle, les groupes de jeunes Nymphes tenant des corbeilles de fleurs, forment des tableaux enchanteurs.
Ce beau ballet fait honneur au talent de M. GARDEL. La musique, parfaitement adaptée aux situations , a été arrangée et composée par M. MÉHUL.
L'Ambigu, ou variétés littéraires et politiques, volume XXX, Londres, 1810, n° CCLXII du 30 juin 1810, p. 59 :
Le ballet de Persée et Andromède a été, comme nous l'avons déjà dit, dessiné sur le plan de Persée, opéra de Quinault. Mais M. Gardel a judicieusement réformé tout ce qui dans une action pantomime aurait produit de l'obscurité, notamment le ridicule amour de Mérope, sœur de Caniope, pour le fils de Jupiter. Du reste, l'effroi que cause l'arrivée des Gorgones, la demande que Persée fait de la main d'Andromède, pour prix de la mort de Méduse, l'intervention de Mercure, des Cyclopes, et de plusieurs nymphes guerrières qui apportent des armes au héros, l'ascension de Persée emportant la tête de Méduse, l'enlèvement d'Andromède par les Tritons, l'apparition du monstre prêt à dévorer cette malheureuse princesse, la mort de cet horrible animal tué par Persée, la dernière tentative de Phinée, et sa subite pétrification, en un mot tout ce qu'il y a d'intéressant dans la pièce, nous est reproduit dans le ballet; de sorte que les parodies de Persée, opéra, se trouveraient aujourd'hui presque entièrement applicables à la nouvelle production de M. Gardel.
Persée et Andromède a été créé le 8 juin 1810.
Sa carrière à l’Académie impériale de musique :
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5 représentations en 1810 (08/06 – 29/06).
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14 représentations en 1811 (11/01 – 13/12).
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1 représentation en 1812 (05/01).
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soit 20 représentations de 1810 à 1812.
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