Pison
Pison, tragédie en cinq actes et en vers, de Claude-Bernard Petitot, 12 prairial an 3 [31 mai 1795].
Théâtre de la rue Feydeau, ou des Comédiens françois
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Titre
Pison
Genre
tragédie
Nombre d'actes :
5
Vers / prose ?
en vers
Musique :
non
Date de création :
12 prairial an 3 [31 mai 1795]
Théâtre :
Théâtre de la rue Feydeau ou des Comédiens français
Auteur(s) des paroles :
Petitot
Almanach des Muses 1796.
Conjuration contre Néron, même sujet que celui d'Épicharis. Beaucoup d'événemens horribles. Peu d'intérêt. Bonne scène entre Lucain et Sénèque.
Réimpression de l'ancien Moniteur, tome 24 (Paris, 1862), Gazette nationale ou le Moniteur universel, n° 257, Septidi 17 Prairial, l'an 3e (Vendredi 5 Juin 1795) p. 598-599 :
[Jouée avec « quelque succès », la nouvelle tragédie est présentée comme la reprise du sujet de l'Epicharis de Legouvé. Plus fidèle à l'histoire que son modèle, elle a l'inconvénient de manquer « de liaison, de suite » : le personnage « qui attache le spectateur » change au cours de la pièce, c'est d'ailleurs rarement Pison, et « le rôle de Néron n'a pas semblé bien tracé ». Néron – il est difficile de mettre en avant un personnage aussi odieux – fait preuve d'une « atrocité froide » insupportable aux spectateurs, lorsqu'il traite par le mépris les cris des conjurés qu'on supplicie. A l'inverse, Sénèque et Octavie sont présentés plus positivement, dignité et sagesse pour l'un, tendresse et douceur pour l'autre. L'article compare la façon dont les deux pièces, de Legouvé et de Petitot traitent l'histoire : Legougé montre un Néron acculé au suicide, et ses angoisses ont « fourni à l'auteur un des beaux cinquièmes actes qui soient sur notre scène », alors que Petitot, plus fidèle à l'histoire, fait échouer la conjuration, tous les conjurés étant « envoyés à la mort », y compris « la tendre Octavie ». C'est certes conforme à l'histoire, mais « cela n'est pas satisfaisant : on aime à voir le crime puni ». L'auteur est nommé, et le fait qu'il soit un débutant est signalé.]
THÉATRE DE LA RUE FEYDEAU.
La tragédie nouvelle de Pison, jouée le duodi 12 prairial, a eu quelque succès. Le sujet est celui que Legouvé a traité sous le titre d'Epicharis. C'est une conjuration contre Néron.
L'auteur de Pison s'est plus attaché à l'histoire ; mais il a fait une pièce qui manque de liaison, de suite, et par conséquent d'intérêt. Tantôt c'est Sénèque qui attache le spectateur, tantôt c'est Octavie, quelquefois c'est Lucain, et presque jamais Pison quoiqu'il soit le chef de la conjuration, et qu'il paraisse le héros de la pièce. Le rôle de Néron n'a pas semblé bien tracé ; il faut beaucoup d'art pour faire réussir et même supporter de si odieux personnages.
Au cinquième acte, on entend les cris plaintifs des conjurés qui ont été découverts, et que Néron fait livrer au supplice dans son propre palais. Les sénateurs, qu'il a mandés, s'émeuvent et s'informent d'où viennent ces gémissements. L'empereur répond par ce vers bien digne de Néron :
Ce n'est qu'un peu de sang que Néron fait répandre.
Cette atrocité froide a révolté les spectateurs : cela vient de ce que l'auteur, les supposant sans doute instruits de ce qu'était Néron, s'est dispensé d'en développer le caractère : on ne voit en lui qu'un fou et un monstre sans motifs.
En récompense, il y a de la dignité et de la sagesse dans le rôle de Sénèque, de la tendresse et de la douceur dans celui d'Octavie ; tous deux sont très-bien rendus par le citoyen Saint-Prix et la citoyenne Fleury.
Dans la pièce de Legouvé, Néron succombe et périt dans les angoisses du désespoir. On le voit longtemps aux prises avec la mort, devant laquelle il tremble, et qu'il est enfin obligé de se donner : cette situation seule a fourni à l'auteur un des beaux cinquièmes actes qui soient sur notre scène.
Dans la pièce nouvelle, au contraire, la conjuration est renversée ; tous ceux qui l'ont tramée sont envoyés à la mort, ainsi que la tendre Octavie ; de tous les personnages de la pièce, Néron reste seul, avec Tigellin, son favori. Cela est historique, mais cela n'est pas satisfaisant : on aime à voir le crime puni.
L'auteur a été demandé et nommé ; c'est le citoyen Petitot. Cette pièce est son début dans la carrière dramatique.
L’Esprit des journaux français et étrangers, 1795, volume 3 (mai juin 1795), p. 235-236 :
[Le début du compte rendu est peu enthousiaste : la pièce, sur un sujet connu, n’a, semble-t-il, pas un plan qui permette de l’analyser (le sujet ne permet pas de faire naître l’intérêt des spectateurs). Il signale ensuite qu’il existe deux intrigues : « l'auteur a imaginé une seconde conjuration ». L’auteur a, semble-t-il, cru qu’il fallait multiplier les événements horribles pour s’assurer le succès. Une série d’exemples montre que la pièce est bien mal construite, et qu’elle comporte des invraisemblances. Le critique reconnaît cependant que la pièce n’est pas sans mérite : « on y découvre des scenes bien faites & du mérite de détails, et son auteur doit persévérer, il peut faire beaucoup mieux. »]
Pison, tragédie en cinq actes, en vers.
Cette tragédie n'a obtenu que peu de succès. Le sujet est le même que celui d’Epicharis, la conjuration contre Néron. Les personnages en action principale sont Néron, Octavie sa femme, Pison, Lucain & Séneque. Nous nous dispenserons de donner l'analyse du plan, soit parce qu'il ne présente en soi rien de marquant, soit parce qu'il manque d'intérêt, attendu, comme l’observe dès le commencement Séneque à Lucain, que la conjuration, se bornant à la mort du tyran, doit être sans utilité pour la patrie, qui ne feroit que changer de malheur en succombant bientôt sous les horreurs de l'anarchie.
Pour suppléer aux ressources qu'il n'a pu trouver dans un sujet si riche en apparence, l'auteur a imaginé une seconde conjuration. Tandis que Pison conspire contre Néron, Néron conspire la ruine totale de la ville de Rome, qu'il veut incendier ; mais la conspiration de Néron, quoique secondaire, a pourtant sur celle de Pison l'avantage d'être mieux conduite, puisqu'elle a un succès complet, tandis que Pison découvert est envoyé à la mort.
L'auteur trop peu expérimenté sur les effets dramatiques, a cru que pour produire l'horreur dans l’ame des spectateurs, il suffisoit de rassembler & de leur présenter un grand nombre d'événemens horribles.
Néron avoit éloigné de lui Octavie pour se livrer à des courtisannes : il feint un repentir, & la rappelle pour lui donner la mort qu'elle pouvoit recevoir avec moins de danger pour lui dans le lieu de son exil. Il veut perdre Séneque & lui refuse la retraite, qui cependant secondoit ses desseins en la faisant périr avec moins d'éclat. Horace recommande aux poëtes d'épargner aux spectateurs les objets trop hideux. L'auteur de Pison sans motifs, sans nécessité pour la marche de l'action, offre aux yeux la masse entiere du sénat, dont tous les membres avilis sous tous les rapports ne peuvent qu'inspirer plus de dégoût encore que d'horreur. La vertu d'Octavie est si mal-adroite, qu'elle a dans un moment décisif l'improbation générale, & que Pison part pour le supplice sans exciter l'émotion. Enfin la mort de Séneque sur !e théatre, catastrophe qui termine la picce, est si peu liée au plan général, que la toile baissée, le plus grand nombre des spectateurs restoit encore pour en voir le dénouement.
Malgré les défauts de cette piece, on y découvre des scenes bien faites & du mérite de détails. Elle annonce dans son auteur un talent que rien ne doit décourager : il est jeune ; & s'il n'a pas fait, pour son coup-d'essai, un excellent ouvrage, il a prouvé qu'il pouvoit faire beaucoup mieux par la suite. On a dit son nom au public, qui la demandé ; c'est le citoyen Petitot.
Magasin encyclopédique, ou journal des sciences, des lettres et des arts, an III (1795), tome II, p. 268-273 :
[La pièce du jeune Petitot fait l’objet dans le Magasin encyclopédique d’un compte rendu long et minutieux, et qui prend soin de tenir l’équilibre entre éloge et blâme. Il insiste en particulier sur l’indulgence qu’il faut avoir envers un premier essai, qu’il ne s’agit pas de décourager. Le sujet ressemble à celui d’Epicharis, qui se joue encore sur le Théâtre de la République, occasion de saluer l’auteur chevronné, Legouvé, envers son confrère débutant : pas d’accusation de plagiat. La pièce de Petitot traite de la conspiration de Pison contre Néron, et met en scène les grands personnages de l’histoire qui se sont trouvés mêlés à cette conjuration. Le critique tente bien de donner l’analyse de la tragédie, mais il souligne la difficulté de cette tâche, devant les défauts de construction de la tragédie. Après avoir rappelé les personnages liés à cet épisode de l’histoire de Rome, il regrette de devoir se montrer sévère envers « le premier ouvrage d’un jeune talent ». Première difficulté : parler d’une conjuration contre le monstrueux Néron, pour dire l’échec de cette conjuration dont le public ne peut que souhaiter qu’elle réussisse. La fin de la pièce est bien obligée de montrer le triomphe sanglant du tyran, ce que le public a désapprouvé. L’auteur n’a pas su non plus faire le portrait de Néron de manière à le rendre supportable aux yeux du spectateur (la référence du critique, c’est bien sûr la façon dont Racine dans Britannicus a su rendre supportable le spectacle de « ce monstre naissant »). Pourtant, la pièce sait montrer « des personnages intéressants » comme Octavie, Lucain, Sénèque, conformément à « la vérité historique », qu’il est important de respecter aux yeux du critique. Il y a bien « quelques parties de talent sur lesquelles on peut fonder des espérances ». C’est ce qui justifie le reproche fait à l’auteur de ne pas savoir hausser sa versification et son style à la hauteur des grands moments qu’il met en scène : deux grands morceaux de la pièce renvoient à d’admirables narrations de Tacite, le discours de Sénèque à Néron pour annoncer son retrait de la cour, et le récit de l’incendie de Rome. Le critique les trouve « sans couleur et sans effet » dans la pièce, « la versification en est faible et commune », loin en tout cas de ce que Voltaire dit attendre de la versification de ces grands moments d’éloquence.]
THÉATRE DE LA. RUE FEYDEAU.
Première représentation de PISON , tragédie en cinq actes.
PISON, tragédie en cinq actes, donnée pour la première fois le 13 prairial, a eu peu de succès. L'auteur est le citoyen Petitot, que l'on dit très-jeune, dont cette pièce est le début, et que l'irréusite d’un premier ouvrage ne doit point décourager ; en effet, le public, toujours juste, et les amis des arts ont remarqué au milieu des défauts de cette tragédie, quelques parties de talent sur lesquelles on peut fonder des espérances.
On sait qu’une tragédie, intitulée Epicharis, continue d’avoir sur le théâtre de la République le succès qu’elle obtint dans sa nouveauté. Comme le sujet d’Epicharis a des rapports avec celui de Pison, l'auteur de la première a déclaré dans les journaux, que la pièce du citoyen Petitot a été composée et finie dans le même temps que l'autre. Ce témoignage, rendu par le citoyen Légouvé à son jeune concurrent, est intéressant à rappeler, parce qu’il est un exemple de l'émulation fraternelle qui anime les hommes de lettres dignes de ce nom.
On connoît cette conspiration de Pison contre Néron, conspiration si terrible, dit Tacite, mais qui échoua. C’est le sujet de la tragédie de Pison.
Voici, en aperçu général, le fonds de cette pièce, dont le plan a trop peu de méthode et d'ensemble, pour qu’on puisse l'exposer dans ses détails avec régularité.
Quelques-uns des personnages intéressants que fournit l'histoire se retrouvent dans la tragédie, tels que la vertueuse Octavie, le poëte Lucain, et le philosophe Sénèque. Pison et Lucain sont à la tête des conjurés, parmi lesquels s'étoient jetés à l’envi, sénateurs, chevaliers, soldats, des femmes même, et par haine pour le prince, et par intérêt pour Pison. Dans la tragédie, c’est par amour pour la patrie que Lucain conspire ; et il y joue le rôle que Tacite donne à Latéranus, consul-désigné, et l’un des conjurés. Lucain veut associer Sénèque à la gloire de ses projets, tandis que les autres conjurés demandent Sénèque lui-même pour seconde victime. Mais comme Néron, qui avoit répudié Octavie, vient de la rappeler, et paroit ainsi céder au repentir, Sénèque, qui juge les mœurs de Rome trop contraires à l'esprit de l'ancienne république, et qui fonde quelque espoir sur le rappel d’Octavie, combat l'exaltation du jeune Lucain, et refuse de partager ses desseins. Cependant, lorsque la voix publique accuse Néron de l'embrasement de Rome, Sénèque entre enfin dans la conspiration. Mais elle est bientôt découverte par la trahison d’un affranchi de Scévinus, et Néron consomme ses vengeances par la mort de tous les conjurés. Sénèque est du nombre de ses victimes ; il vient mourir sous les yeux même de Néron, et les menaces prophétiques de ses dernières paroles portent un moment le trouble dans l'ame du tyran.
La véritable critique éprouve une secrète répugnance, une peine réelle à s'exercer sur le premier ouvrage d’un jeune talent, tant un début, même malheureux, a d'intérêt par lui-même. Mais, à son tour, le vrai talent réclame la censure, comme une preuve d’estime ; et, s’il nous est permis d'en parler, l'intérêt de l'art exige toujours l’application de ses principes, dans l'appréciation d’un ouvrage, quel qu’en soit l’auteur. C’est conformément à ces sentimens et à cette vérité, que nous prenons la liberté de présenter quelques observations sur cette tragédie.
Les conspirations ont toujours fourni beaucoup de sujets à la scène. En général, comme on l’a dit, on s'intéresse au succès d’une conspiration, d'abord parce que c’est une conspiration. Si, dans les premiers actes de Cinna, on s’intéresse contre Auguste à Cinna et à Emilie, assurément, dans une conjuration contre un monstre tel que Néron, les conjurés s'emparent bien plus fortement de tout l'intérêt. La férocité de Néron rend pour eux plus grand encore le danger d’être découverts. Mais si l’on doit sans cesse trembler qu’ils ne le soient, il nous semble qu’ils ne doivent point l'être, lorsqu’il n’y a point de spectateur qui n'ait pris dans son cœur le parti du motif qui les anime. Brutus, la Mort de César, Rome sauvée, modèles désespérans dans ce genre, autorisent cette opinion. La conspiration de Pison échoue dans la tragédie, ainsi que dans l'histoire. On sent combien ce résultat historique contrarie l'întérêt dramatique, sur-tout lorsque, par la contexture de la pièce, comme dans la tragédie de Pison, les Conjurés sont découverts dès la fin du quatrième acte, et que le cinquième acte entier présente le triomphe du tyran et l’exercice sanglant de sa vengeance. Aussi le public a-t-il hautement manifesté son mécontentement.
A ce vice du sujet, plus sensible encore par un manque d’art dans la conduite de l’action, s’en joint un autre plus dominant, parce qu’il suit le cours de tout l'ouvrage : c’est le caractère de Néron.
S’il a fallu tout l'art de Racine pour préserver avec succès et vérité ce monstre naissant, dans la tragédie de Britannicus, comment espérer de faire supporter le spectacle de cet être féroce, hideux des crimes qu’il a commis, des crimes qu’il commet, des crimes qu’il médite ? Nous le disons avec regret : la tragédie de Pison n’offre point ces conceptions faites pour produire l'effet dont parle Boileau, et que l'admirable Racine a si bien réalisé :
Il n’est point de serpent, ni de monstre odieux,
Qui, par l'art imité , ne puisse plaire aux yeux.
Mais si l'auteur n’a point eu l'art de remédier à ces deux vices de son sujet, il a su du moins profiter des moyens qu’il lui offroit dans des personnages intéressans par le caractère, tels qu’0ctavie, Lucain et Sénèque. La vérité historique se retrouve dans le rôle de la malheureuse et sensible Octavie. Lucain a l'exaltation de son âge et de son talent ; Sénèque a la raison d’une longue expérience et le calme d’un esprit philosophique. C’est peindre les mœurs avec vérité ; et l'auteur a joint à ce mérite celui de mettre en contraste ces deux personnages, dans une scène bien liée à l'action, bien dialoguée, bien conduite, où l’on a remarqué de la suite dans les idées, de la noblesse et de la pureté dans la diction, de la fermeté et de l'aisance dans la tournure des vers. Octavie n’a point paru attachée assez habilement à l'action ; et en général, c’est ce manque d'habileté dans l'ordonnance de la pièce, qui a nui particulièrement au succès de cette tragédie. Mais l'auteur a mis quelquefois dans la bouche de cette même Octavie des vers intéressans par le sentiment et le naturel.
Les observations que nous venons de hasarder, confirment l'opinion que nous avons d'abord énoncée qu’il est dans cette tragédie quelques parties de talent sur lesquelles on peut fonder des espérances. C'est dans cette persuasion que nous osons prendre la liberté de faire aussi quelques remarques sur la manière dont la pièce a paru écrite et versifiée.
Tous les jours on entend dans la société des hommes de lettres vieillis dans l'étude de l'art d'écrire, se plaindre et s’étonner à-la-fois de cette sécurité, en effet étrange, avec laquelle on hasarde au grand. jour des ouvrages dont le genre exige l'élégance et le charme d’une diction harmonieuse et pure, et dans lesquels l'examen le moins sévère trouve trop souvent la langue violée, et les principes du style absolument méconnus. Nous n’avons point le droit d'énoncer aussi hautement cette opinion, mais nous sommes forcés d’en reconnoître la vérité. Heureusement elle est loin d’être entièrement applicable à la tragédie de Pison. Le mérite de diction que nous avons cru pouvoir remarquer dans la scène dont nous avons parlé, entre Lucain et Sénèque, autorise à penser que l’auteur en a le talent, et en sent la nécessité. Cependant il nous semble avoir oublié l’un et l'autre dans deux morceaux admirables dans Tacite, et que l'auteur de Pison a dû, par cela même, soigner plus particulièrement. C’est les discours de Sénèque à Néron, lorsqu’il lui demande à se retirer de la cour ; c'est ensuite le tableau de l'incendie de Rome. Mais, si nous osons le dire, le style, dans ces deux morceaux est sans couleur et sans effet ; la versification en est faible et commune. Ce dernier défaut se fait aussi trop sentir dans le cours de tout l’ouvrage. On ne saurait trop répéter ce que Voltaire se plaisoit à nous redire : C'est ici que l’on voit la nécessité absolue de faire de beaux vers, c'est-à-dire d'être éloquent de cette éloquence propre au caractère du personnage et à la situation ; de n'avoir que des idées justes et naturelles ; de ne pas se permettre un mot vicieux, une construction obscure, une syllabe rude ; de charmer l'oreille et l'esprit par une élégance continue. Il faut convenir qu’il est excessivement difficile de remplir ces conditions. C’est une raison de plus de nous les rappeler sans cesse.
D'après la base César, la pièce, donnée comme d'auteur inconnu, a connu trois représentation au Théâtre Feydeau, les 27 et 31 mai et 1er juin 1795.
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