Pont-de-Veyle, ou le Bonnet de docteur, vaudeville en un acte de Gosse et Étienne, le 6 vendémiaire an 10 [28 septembre 1801].
Théâtre Montansier-Variétés.
Sur la page de titre de la brochure, à Paris, chez Made. Masson, an X. – 1801 :
Pont-de-Veyle, ou le Bonnet de docteur. vaudeville en un acte, Reprsenté pour la première fois sur le Théâtre des Variétés, le 6 vendémiaire an 10. Par les Cit. Gosse et Étienne, le [28 septembre 1801].
La pièce ressuscite Antoine de Ferriol de Pont-de-Veyle (1697-1774), qui a fait carrière dans l'administration sous Louis XV tout en se livrant à des travaux littéraires : chansons, scènes d'opéra, prologues, compliments, comédies dont une, le Somnambule, aurait survécu dans les mémoires jusqu'au début du 19e siècle. Il a fréquenté au long de sa vie des salons célèbres, celui de sa tante madame de Tencin, celui de la comédienne Quinault cadette et de madame du Deffand.
Courrier des spectacles, n° 1673 du 7 vendémiaire an 10 [29 septembre 1801], p. 2 :
[La pièce raconte une anecdote concernant Pont-de-Veyle, auteur d'une pièce connue, qui obtient de façon inattendue un diplôme et la main de la nièce du recteur : il devient en même temps auteur connu et rentier, ce qui pousse bien sûr le recteur à le préférer à un inconnu deux fois moins riche. Après avoir donné le nom des auteurs, le critique porte un jugement plutôt favorable sur une pièce qui « offre des détails gais, mais trop libres et trop indécens » (mais on est vite indécent en 1801) et reprend habilement une scène de la comédie de Pont-de-Veyle. Mais des coupures s'imposent, comme souvent. L'article s'achève par deux couplets sans doute jugés remarquables (mais ce n'est pas dit).
Théâtre Montansier,
Pont-de-Veyle, auteur du Somnambule, arrive à Metz pour recevoir de l’université le bonnet de Docteur en droit, et la main d’Elise, nièce du Recteur. Il a pour concurrent un certain d'Argentum, dont tout le mérite est de posséder vingt mille livres de rente, et qui avec cela se présente pour avoir le bonnet et la demoiselle. Le Recteur penche pour les 20,000 livres, et dans la séance consacrée à entendre les réponses des candidats, il montre pour d’Argentum une partialité manifeste. Il s’agit de prononcer. Les juges qui, excepté le Recteur, ont dormi durant la séance, se retirent pour aller aux opinions.
Pont-de-Veyle reçoit de Paris la nouvelle du succès de sa pièce, et du Ministre la nomination à un emploi de 40,000 livres de rente. Le Recteur arrive et à cette nouvelle rejette d’Argentum, qui n’a que ses 20,000 livres.
Tel est le fonds de Pont-de-Veyle, vaudeville anecdote en un acte. Les auteurs sont les citoyens Etienne et Gosse. Cet ouvrage offre des détails gais, mais trop libres et trop indécens.
Il y a de l’adresse d’avoir sçu amener une des scènes les plus agréables de la comédie du Somnambule. Nous conseillons aux auteurs de faire quelques coupures, cela ne pourra qu'être utile à l’ouvrage.
Parmi les couplets, nous citerons ceux-ci que chante le cit. St-Léger, chargé du rôle de Pont-de-Veyle. Une jolie femme, dit-il, n’est déplacée nulle part :
Air : du Mur mitoyen.
Ah ! que cet objet enchanteur
Se trouve toujours sur nos traces !
La vertu marche avec les grâces,
Cet aspect rend l’homme meilleur.
Un juge avant d’ôter la vie
Seroit moins prompt à condamner
S’il voyoit la femme chérie
Qui souffre tant pour la donner.
Air ......
L’homme sans un doux hyménée
Verroit tout périr avec lui,
Et la femme lui fut donnée,
Pour être toujours son appui.
D’un roseau seul on voit aprés l'orage
Les tristes débris arrachés ,
Mais deux roseaux résistent davantage
Quand l’un sur l’autre ils sont penchés.
F. J. B. P. G***.
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