La Rencontre à Longchamps, vaudeville (scène anecdotique) en un acte par les cit... 29 germinal an 8 [19 avril 1800].
Théâtre du Vaudeville
Almanach des Muses 1801
Un jeune homme à la mode placé entre l'amour qu'il éprouve pour une femme, et sa passion pour les chevaux, voilà le nœud de cette bagatelle, qui a peu réussi malgré de jolis couplets.
Courrier des spectacles, n° 1142 du 30 germinal an 8 [20 avril 1800], p. 2-3 :
[Le compte rendu s’ouvre sur un regret, que la pièce ne se soit pas limitée à la scène unique annoncée : sept ou huit scènes, « toutes décousues, toutes sans intérêt », c’est trop. pour un si mince sujet. Il s’agit d’un jeune homme fou de chevaux et ui finit par accepter d’échanger sa fiancée contre le cheval qu’il monte et qu’il n’a pas payé. Un tel sujet offre un cadre « bien petit », mais qu’ on pouvait remplir « d’une manière plus agréable, ou du moins plus décente ». Le rôle principal est plein de redites, ce qui a amené des sifflets dans les dernières scènes, malgré le jeu de Julien dans le rôle de Surville : c’est un bon acteur pour les caricatures, où il réussit. Par contre le citoyen Armand « nous a paru froid ». Les autres acteurs sont cités sans chaleur particulière. Il y a tout de même eu des couplets applaudis, et un au moins a été bissé. Le critique le reproduit, avant de signaler que « les auteurs n’ont pas été demandés ».
Théâtre du Vaudeville.
On n’avoit annoncé hier à ce théâtre qu’une scène anecdotique, intitulée : la Rencontre à Longchamp, mais au lieu d’une seule on nous en donna sept ou huit, toutes décousues, toutes sans intérêt, à moins qu’on n’en attache à la question de savoir si un jeune homme à la mode cédera sa maîtresse en échange pour un cheval.
Surville est fou des chevaux, et Long-champ le voit chaque année monter un superbe animal qu’il doit encore à son maquignon. Un de ses amis vient aussi à la promenade, dans le dessein d’y rencontrer une femme chérie de laquelle il est devenu amoureux en province. Le hasard veut que la maîtresse de ce jeune homme soit précisément celle que Surville va épouser : mais comme le maquignon vient enlever le Cheval que Surville ne lui a point payé, ce dernier fait consentir son ami à lui céder sa monture, et réciproquement il renonce à toutes prétentions sur sa future.
Ce cadre, quoique bien petit ; pouvoit être rempli d’une manière plus agréable, ou du moins plus décente. Le rôle de Surville offre à chaque instant des redites, des répétitions de la même idée, qui n’ont point paru flatter beaucoup le public : aussi les sifflets ont-ils accueilli les dernières scènes, malgré le plaisir qu’a fait le citoyen Julien dans le rôle de Surville. Ce jeune acteur saisit bien bien les carricatures du jour, et il y est plus applaudi que dans d’autres rôles. L[e] cit. Armand , d’ailleurs bien favorisé de la nature, devroit animer la scène un peu davantage ; il nous a paru froid, peut-être par comparaison avec le personnage vif et suffisant représenté par le cit. Julien. Le cit. Carpentier et mesdames Bodin et Aubert ont contribué à soutenir la pièce jusqu’à la fin.
On a applaudi dans cette bluette quelques jolis couplets, et entr’autres celui-ci, qui a eu les honneurs du bis.
Surville au Maquignon qui lui demandait sur-le-champ le prix de son cheval.
Air de l’Officier de fortune.
Sur-le-champ d’acquitter ses dettes
Si l’on se croyoit obligé,
Mon très-cher, des lieux où vous êtes
Combien l’apect seroit changé !
Oui, chacun en cette aventure
Rendant ce qu’il n'a point payé,
Bien des gens venus en voiture
Pourroient s’en retourner à pied.
Les auteurs n’ont pas été demandés.
F. J. B. G***
Almanach des spectacles de Paris, quarante-cinquième partie, pour l'an IX de la République, première partie, p. 244 :
La Rencontre à Longchamps, vaudeville en un acte.
Les auteurs ont fait une mauvaise rencontre.
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