La Rencontre imprévue, ou le Billet de Logement, comédie en un acte, en prose, de Mircourt, 3 thermidor an 10 [22 juillet 1802].
Théâtre Français, rue de Louvois.
Dans la Bibliothèque dramatique de M. de Soleinne, tome 3 [1844], p. 147, la pièce est attribuée à E. Mirecourt, ce qui n'éclaire guère.
Il ne faut pas confondre la Rencontre imprévue ou le Billet de logement de Mircourt avec le Billet de logement de Léger, joué le 15 floréal an 7 [4 mai 1799] au Théâtre des Troubadours.
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Titre :
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Rencontre imprévue (la), ou le Billet de logment
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Genre
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comédie
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Nombre d'actes :
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1
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Vers / prose
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prose
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Musique :
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Date de création :
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3 thermidor an 10 [22 juillet 1802]
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Théâtre :
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Théâtre Français, rue de Louvois
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Auteur(s) des paroles :
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E. Mirecourt ?
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Almanach des Muses 1803
Belcourt, jeune officier, vient, avec un billet de logement, s'installer pour trois jours chez un ami qu'il a perdu de vue depuis quelques années, et qui a quitté son nom de Fronsac pour celui de Belval. On le présente à Julie, jeune veuve arrivée le matin dans la maison, et qui se trouble à sa vue. Julie explique à Belcourt l'impression qu'il fait sur elle, en lui disant que le nom écrit sur le biller de logement est précisément celui que porte un militaire à qui son père la destine. Belcourt, plus disposé à croire que ses agrémens ont séduit la jeune femme, qu'à éclaircir le fait qu'elle lui raconte, est déjà convaincu qu'une bonne fortune lui est réservée ; il confie ses espérances à Belval, celui-ci conçoit des soupçons sur le compte de sa femme, mais un entretien qu'il a avec elle les dissipe entièrement. Cependant il a su que Julie est en effet destinée à épouser Belcourt, et il veut prendre sa revanche, donner au futur mari des terreurs pareilles à celles qu'une confidence hasardeuse lui avait fait concevoir. Il lui dit en conséquence qu'il s'est ménagé une aventure très-heureuse avec une jeune veuve qui arrive de Paris, et lui nomme Julie, fille de Dorimond. Le jeune officier veut confondre la perfide ; mais tout s'éclaircit, on se reconnaît, et un mariage termine la pièce.
Ouvrage dont le fond et les détails n'offraient rien de piquant, et que le public a froidement accueilli.
Courrier des spectacles, n° 1965 du 4 thermidor an 10 [23 juillet 1802], p. 2-3 :
[Il n’est pas facile d’être original sur le sujet des amants et des maris jaloux. L’auteur de la pièce du jour croyait avoir trouvé un angle nouveau, mais il n’a fait qu’utiliser un quiproquo usé. Il a une certaine maîtrise de l’écriture dramatique, mais sans savoir s’arrêter : scènes nulles trop longues, situations brusquées et dénouement fade et sans intérêt. L’intirgue repose sur la confusion qu’un jeune officier fait entre la femme de celui qui doit le loger et sa cousine, une jeune veuve qui attend son futur époux. Par sa maladresse, il provoque la jalousie du mari, avant qu’on ne s’aperçoive qu’il est justement ce mari attendu. Un tel dénouement n’a pas plu, pas plus que certaines situations, comme la rapidité avec laquelle l’officier se déclare à celle dont il ignore qui elle est. Le style est soigné, mais la pièce manque de comique, tant de situation que de mots. Conséquence : l’auteur n’a pas été nommé. Pour l’interprétation, sur quatre acteurs cités, trois ont su exploiter les possibilités de leur rôle, mais celle qui jouait madame Belcour n’était pas à sa place : c’est une ingénuité, pas une femme mariée. Une fois de plus, on constate que les emplois sont dans l’esprit du temps des spécialités dont il n’est pas simple, voire pas possible de sortir.]
Théâtre Louvois.
Première représentation de la Rencontre imprévue, ou le Billet de logement.
On a mis tant de fois en scène les amans et les maris jaloux, qu’il est difficile de traiter ce sujet d’une manière neuve. C’est un champ où il est presqu’impossible de glaner après d’Helle, Rochon-de-Chabanes, Imbert, et Desforge. Cependant l’auteur de la Rencontre imprévue, ou le billet de logement, comédie en un acte paraît avoir voulu faire disparaître toutes les difficultés, et il a cru qu’au moyen d’un quiproquo usé, sa pièce réussirait : il s’est trompé. On doit convenir qu’il connoît assez bien son théâtre, qu’il n’est pas étranger à l’art de filer une intrigue, mais il ne sait pas s’arrêter à propos : ses scènes nulles sont trop prolongées, ses situations sont brusquées, et son dénouement est absolument fade et sans intérêt.
Belfort, jeune officier, se présente avec un billet de logement chez M. Belcour où il trouve une jeune dame fort aimable qu’il prend pour la maîtresse de la maison. Cette dame nommée Julie est veuve, et elle vient passer deux jours avec madame Belcour sa cousine en attendant le jour où doit arriver le futur époux qu’un oncle lui destine.
En causant avec Belfort, elle s’apperçoit que c’est le protégé de son oncle, et elle ne lui cache pas le penchant qu’elle sent pour un jeune homme de son nom. Belfort au comble de la joie croit que c’est une bonne fortune. Il va la conter au premier venu, et ce premier venu est Belcour lui-même, son ancien ami, qu’il ne connoît que sous le nom de Fronsac.
Belcour qui ignore l’arrivée de Julie dans sa maison, croit que réellement sa femme s’est laissé séduire par le jeune officier, et ce n’est que par l’explication de la cousine qu’il est désabusé. Alors pour se venger du présomptueux Belfort, il devient son confident, et lorsque le jeune officier loin de se douter qu’il est Dercourt lui-même, adresse ses hommages à Julie comme à l’épouse de son hôte, madame Belcour réclame son nom, et Julie se fait reconnoître pour celle à qui depuis long-tems sa main est destinée.
Ce dénouement a déplu généralement. Il faut convenir aussi que plusieurs passages dans la pièce avoient été désapprouvés ; par exemple, l’amour subit de Belfort pour Julie et sa brusque déclaration. Le style de cette pièce est assez soigné, mais s’il y a peu de comique de situation, il n’y a pas d’avantage de comique de mots. Bref, c’est un ouvrage froid et sans couleur.
L’auteur n’a pas été nommé.
Madame Delille a rendu le rôle de Julie d’une manière piquante. Mademoiselle Beffroy étoit un peu déplacée dans celui de madame Belcour, femme mariée. Son emploi est jusqu’à un certain point, celui des ingénuités.
Les cit. Dorsan et Barbier ont tiré tout le parti possible des rôles de Belcour et de Belfort.
Magasin encyclopédique, ou Journal des sciences, des lettres et des arts, 8e année, 1802, tome II, p. 254 :
[Le court article du Magasin encyclopédique confirme l’échec de la pièce. On note que le titre donné est un peu différent.]
Théâtre Louvois.
Le Billet de Logement, ou la Rencontre.
Cette petite comédie en un acte, jouée au commencement de ce mois, n’aura pas, sans doute, une seconde représentation. On n’a pas sifflé ; mais on a bâillé
La pièce, jouée par les comédiens de l'Odéon, n'aurait eu qu'une représentation, d'après L'Odéon histoire administrative, anecdotique et littéraire de Paul Porel et Georges Monval (1876), p. 200.
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