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La Revue de l'an 8, faisant suite à celle de l’an 6

La Revue de l'an 8, faisant suite à celle de l’an 6, comédie en un acte et en prose avec des vaudevilles,  de Chazet, Dieulafoyet Armand Gouffé, 7 frimaire an 9 [28 novembre 1800].

Théâtre du Vaudeville

Titre :

Revue de l'an 8 (la), faisant suite à celle de l’an 6

Genre

comédie mêlée de vaudevilles

Nombre d'actes :

1

Vers ou prose ,

en prose, avec des couplets en vers

Musique :

vaudevilles

Date de création :

7 frimaire an 9 [28 novembre 1800]

Théâtre :

Théâtre du Vaudeville

Auteur(s) des paroles :

Chazet, Dieulafoy et Armand Gouffé

Almanach des Muses 1802

Courrier des spectacles, n° 1370 du 29 novembre 1800, p. 2 :

[La nouvelle revue est dans la droite ligne de celle de l’an 6, même si elle a moins de couplets saillants, tout en ayant un plan « un peu plus savant ». Sinon, c’est une pièce à déguisements, et le mari qui veut retrouver sa femme prend la série habituelle des costumes d’emprunt pour regagner le cœur de sa belle, et surtout chasser son rival à qui il a proposé le costume peu valorisant de Gilles, l’éternel éconduit. Le trio d’auteurs a été nommé.]

Théâtre du Vaudeville.

La jolie bluette de la Revue de l’an VI, où on aimoit à entendre des couplets des plus saillans, vient d'être suivie d’une autre qui, sous le titre de la Revue de l’an VIII, obtint hier à ce théâtre de nombreux applaudissemens. Celle-ci offre peut-être moins de couplets, mais un plan un peu plus savant et sur-tout un dénouement mieux amené. En voici le sujet :

Duval à peine après trois jours de mariage, a quitté une épouse jeune et aimable, afin d’aller en Espagne recueillir une riche succession ; ses affaires le retiennent trois ans dans ce pays. Enfin il revient, et à son retour, il apprend que sa femme se laisse conduire par les conseils d’un jeune fat, étourdi , qui lui fait oublier ses devoirs, en l’engageant sans cesse dans de nouvelles parties de plaisir. Duval prend tour-à-tour diverses métamorphoses à la faveur desquelles il s’introduit dans sa maison. C'est un entrepreneur de fêtes, c’est un écrivain public, membre d'un Lycée, c’est un procureur honnête homme, c’est un bijoutier ; bref il finit par être costumier, il apporte des habits de bal, pour le jeune fat un costume de Gilles , et pour son épouse sa robe et son bouquet de nôces.

Il prétend que tout lui appartient et assure qu’il en a fait l’emplette avec l’habit qu’il porte et ceux d’entrepreneur de fêtes, de bijoutier, d’écrivain et de procureur. Alors il se découvre, et le jeune homme qui essaie dans le moment le costume de Gilles, est très-heureux de gagner la porte. Cette pièce est des citoyens Armand-Gouffé , Dieu la Foi et Chanet.

J. F. B. P. G***.          

Courrier des spectacles, n° 1371 du 30 novembre 1800, p. 2 :

Théâtre du Vaudeville.

Le défaut d’espace ne nous permit pas hier de payer aux acteurs qui avoient joué dans la Revue de l’An VIII, les éloges qu’ils méritaient.

Le citoyen Vertpré déploya un grand talent dans le personnage de Duval ; il sçut donner à chaque rôle différent la couleur qui lui étoit propre.

Les citoyens Julien et Lenoble, et madame Henry ont fait beaucoup de plaisir dans les autres.

Parmi les couplets , le plus grand nombre fut applaudi, et quelques-uns redemandés. De ces derniers nous ne citerons que celui-ci sur les femmes auteurs..

Envain la censure indiscrète
Sur ce goût prétend vous fronder ;
La beauté fait une conquête,
Mais l’esprit seul sait la garder :
Lorsqu’à la femme qu’il inspire
L’amour qui veut nous aveugler
Prête ses plumes pour écrire,
Il n'en a plus pour s’envoler.

F. J. B. P. G ***          

L'Esprit des journaux français et étrangers, trentième année (1801), tome IV, nivôse, an 9, p. 232-233 :

[Une pièce à déguisements : un homme revient chez lui après une longue absence, et détourne habilement sa femme de toutes les turpitudes que veut lui faire commettre un fat, en prenant toute une série d’identités différentes. Pièce « fort agréable », avec « deux couplets bien écrits, très-piquans & toujours moraux ». Bien sûr, il faut passer sur les invraisemblances de la pièce (comment le mari sait-il ce que son rival est en train d’entreprendre ?). Reste que la question de la vraisemblance se pose même pour une pièce de pure circonstance.]

THÉATRE DU VAUDEVILLE.

La Revue de l'an 8.

La Revue de l'an 6 avoit attiré tout Paris ; celle de l'an 8 a été donnée dernièrement avec le plus brillant succès.

Duval, après quelques jours de mariage, a quitté sa femme pour aller en Espagne recueillir une riche succession. Ses affaires le retiennent deux ans dans ce pays ; enfin il revient, & apprend, à son retour, que sa femme se laisse entraîner par un jeune étourdi, dont les mauvais conseils lui font oublier ses devoirs, en l'engageant sans cesse dans mille parties de plaisir, & qu'il est prêt à lui faire entamer le divorce. Il s'introduit successivement, sous les habits d'un entrepreneur de fêtes, d'un écrivais public, secrétaire d'un lycée, d'un petit-maître joueur, d'un procureur honnête homme, d'un bijoutier, & enfin d'un costumier. Il détourne sa femme, dans ces divers déguisemens, de tous les pièges que lui tend le petit-maître. Sous l'habit de costumier, il lui apporte sa robe de noce, & donne un habit de Gilles au fat ; alors il se fait reconnoître, & congédie son rival.

Deux couplets bien écrits, très-piquans & toujours moraux, remplissent les différentes scènes de ce joli ouvrage. Nous observerons cependant qu'il n'est pas vraisemblable que Duval, qui ne peut pas entendre la conversation de sa femme & du petit maître, arrive toujours à point pour en empêcher l'effet. La lettre qu'il apporte dans la scène du bijoutier, répond mot pour mot à celle que dicte le fat ; & il n'est pas vraisemblable qu'elle puisse y répondre, à moins de supposer que le mari ne la lit pas, mais la compose sur le champ, en entendant dicter l'autre. Ces défauts n'empêchent pas la pièce d'être fort agréable.

Le Magasin encyclopédique, sixième année, an VIII – 1800, tome quatrième, n° 15 (nivôse an 9), p. 415-417, donne quasiment le même article (« Des couplets » au lieu de « Deux couplets), et ajoute un paragraphe sur l’interprétation et les auteurs :

Elle est parfaitement jouée par M.me Henry, les CC. Julien, Lenoble, et surtout Verpré qui, dans ses six travestissemens, prend une caricature différente, et n'a pas peu contribué à son succès. Cet ouvrage est des CC. Dieulafoi , Chazet et Armand Gouffé,

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