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Le Retour de la Pantomime

Le Retour de la Pantomime, prologue en vaudevilles : 6 Floréal an 7 [25 avril 1799].

Théâtre d'Émulation

Almanach des Muses 1800

Courrier des spectacles, n° 794 du 7 floréal an 7 [26 avril 1799], p. 2 :

[Article publié à l’occasion de la réouverture de la salle de la Gaîté, qui reprend la salle du Théâtre d'Émulation. Deux pièces nouvelles, deux échecs : le prologue le Retour de la pantomime, qui devrait être une indication de ce que le théâtre va donner est sans intérêt (il ne s’y trouve que deux couplets qui ne soient pas mauvais) et le comédie, le Trente-un ou la Joueuse corrigée, que le public a peu appréciée. L’analyse de l’intrigue, pour ce que le critique en a entendu, est surtout remarquable par sa ressemblance avec des comédies anciennes, le Dissipateur de Destouches (1753), et la Joueuse de Dufresny (1699). L’auteur n’a pas été nommé. La suite est consacrée à juger la salle, réussie, mais où la peinture occupe trop de place, et à signaler que des acteurs de l’Ambigu-Comique sont passés au Théâtre de la Gaîté.]

Théâtre de la Gaîté.

L'ouverture de ce théâtre s’est faite hier sous des auspices peu favorables ; car de deux pièces nouvelles qui se sont données, aucune n’a été goûtée du public. Celle en forme de prologue, sous le titre du Retour de la Pantomime, offre à peine deux couplets qui méritent d'être cités.

La seconde, sous le titre du Trente-un, ou la Joueuse Corrigée, n’a été écoutée qu'impatiemment jusqu’à la fin, où le public a manifesté son improbation par des murmures et par des sifflets.

Voici à-peu-près l’analyse de cette piece, autant que le bruit nous a permis de la saisir.

Valcour aime Lucinde, que la passion du jeu détourne de tout engagement sérieux. Valmont, ami de Valcour, lui conseille de flatter le goût de Lucinde.

Celle-ci, heureuse dans le jeu par les soins de Valcour, est toute aussi indifférente à son égard : alors Valmont change de batteries, il conseille à son ami de ruiner entièrement Lucinde, afin de se faire ensuite un mérite à ses yeux de lui rendre tout ; d’après ce plan, la joueuse perd sa fortune et engage ses bijoux ; Valcour lui offre son argent : elle l’accepte et retourne au jeu ; mais bientôt le repentir la ramene dans les bras de son amant.

On reconnoît dans ce cadre et sur-tout dans la fin, quelques traits de ressemblance avec le Dissipateur de Destouches et la Joueuse de Dufresny, mais le sujet est traité d’une maniere bien plus ingrate.

L’auteur a été foiblement demandé, et n’a pas été nommé.

Cette salle est actuellement enrichie de jolies peintures, dont quelques-unes ne sont pas encore finies ; mais elle semble rajeunie par cet embellissement. Néanmoins nous croyons que cette salle, par l’effet même de la peinture, est trop écrasée.

Plusieurs artistes de l’Ambigu-Comique sont actuellement attachés à ce théâtre.

D'après la base César, la pièce, d'auteur inconnu, a été jouée 5 fois au Théâtre de la Gaîté du 25 au 30avril 1799.

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