Le Retour, opéra-comique, musique de M. Gaveaux, 8 germinal an X [29 mars 1802].
Théâtre de l'Opéra Comique National, rue Feydeau.
-
Titre
|
Retour (le)
|
Genre
|
opéra-comique
|
Nombre d'actes :
|
|
Vers / prose ?
|
|
Musique :
|
oui
|
Date de création :
|
8 germinal an 10 (29 mars 1802)
|
Théâtre :
|
Théâtre Feydeau
|
Auteur(s) des paroles :
|
|
Compositeur(s) :
|
M. Gaveaux
|
Almanach des Muses 1803
Leonce séduit la sœur de Gercourt, et l'abandonne. Gercourt adopte Adèle, fruit de cet amour malheureux. Quelques années après, la guerre s'allume entre les Français et les Espagnols ; Leonce, long-temps absent, veut revenir près de sa maîtresse et de sa fille ; mais il craint les ressentimens que sa conduite a dû exciter, et arrive déguisé en valet de ferme. Une bataille se livre ; les Français, vainqueurs, ramènent des prisonniers, parmi lesquels se trouve un soldat, qui reconnaît son capitaine Leonce, et le nomme.
Pièce de circonstance, faite à l'occasion de la signature de la paix.
Point d'intrigue, point d'action, point de succès.
Courrier des spectacles, n° 1850 du 9 germinal an 10 [30 mars 1802], p. 2 :
[Pour qu’une pièce réussisse, il faut qu’elle ait un certain nombre de caractéristiques que le critique énumère : ce sont les qualités que la pièce nouvelle ne possède pas. L’analyse du sujet ne se prive pas d’ailleurs de souligner les invraisemblances de l’intrigue (en temps de guerre, les soldats n’ont rien à faire à la maison, et il y a des moments où on a mieux à faire que de monologuer), et le caractère convenu des détails (le déguisement, source de malentendus). Le dénouement est traité avec ironie. Seule la musique était de qualité, et seule le compositeur méritait d’être nommé.]
Théâtre Feydeau, Opéra-Comique National.
S’il faut, pour constituer un ouvrage de théâtre, un plan qui ne soit point usé, de la vraisemblance dans les situations, un certain ordre dans la marche du sujet, de l’esprit dans les détails et de l’intérêt dans le dénouement, il n’est plus étonnant que la pièce représentée hier pour la première fois, sous le titre du Retour, n’ait eu aucun succès.
Gercourt habite une vieille maison sur les frontières de France et d’Espagne. Ces deux états sont en guerre ; le village est même à l’instant d’être attaqué par un parti Espagnol ; ce qui n’empêche pas Gercourt de faire toutes les dispositions nécessaires pour marier son fils avec sa niece. Si quelque chose trouble la joie que lui cause ce projet, c’est le ressentiment, on diroit presque la haine qu’il porte à Léonce son frère, parce que depuis long-tems il a quitté la France en abandonnant sa femme et sa fille. Le fils de Gercourt est capitaine de dragons ; sa présence chez son père est difficile à expliquer, lorsque l’armée est en présence de l'ennemi. Bref, le canon du camp se fait entendre, le fils de Gercourt vôle où l’honneur l’appelle. Avant ce départ, les trois personnages chantent un morceau très-intempestif, suivi d’un autre tout aussi déplacé. On ne conçoit pas comment Gercourt choisit aussi mal son tems pour s'amuser à faire dans un monologue grivois une comparaison peu morale de ce qu’il étoit dans sa jeunesse et de ce qu’il n'est plus. Ce qu’on peut drie pour la défense de Gercourt, c’est qu'il est sûr que son fils sera vainqueur ; il va même chercher les ménétriers pour la nôce, et dans un moment où les troupes espagnoles se répandent partout pour piller, il laisse sa maison à la garde d’un valet poltron. Celui ci annonce à M. Gercourt qu’il quitte son service, et qu’il a même averti un certain Simon de venir le remplacer.
Cependant ce valet, pour se mettre en sûreté en cas d’évènement, endosse un habit espagnol. Un officier au service de l'Espagne, et un soldat qui lui sert de confident entrent dans la maison. Le valet croit qu’ils viennent la piller. Après une scène de frayeur dans laquelle il a nommé Gercourt, il fuit sans songer à reprendre ses habits ; Léonce s’en sert pour n'être pas reconnu de son frère : effectivement Gercourt le prend pour celui qui doit servir chez lui, et cette erreur ne se dissipe que quand Léonce est reconnu par sa fille ; il explique la cause de son absence, il désarme le ressentiment de sou frère, il consent à l’union des amans, et tout le monde est satis fait de ce retour ... excepté les spectateurs.
La musique a des choses très-agréables ; la fin de l'ouverture sur-tout présente de bons effets d’orchestre. On a demandé l’auteur qui méritoit d’être nommé, c’est le cit. Gaveaux.
B * * *
Magasin encyclopédique, ou journal des sciences, des lettres et des arts, 7e année, 1801, tome VI, p. 260 :
[On ne saura pas ce que cet ouvrage avait de si mauvais...]
Théâtre Feydeau.
Le Retour.
Cet opéra est tombé le 8 germinal. On regrette que Gaveaux ait fait de jolie musique sur un si mauvais ouvrage.
Ajouter un commentaire