Les Rendez-vous espagnols, opéra-comique en 3 actes, de Rosny, musique de Fay. 22 Prairial an 4 [10 juin 1796].
Opéra-comique National, ci-devant Théâtre italien
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Titre
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Rendez-vous espagnols (les)
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Genre
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opéra-comique
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Nombre d'actes :
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3
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Vers / prose ?
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en prose, avec des couplets en vers
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Musique :
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oui
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Date de création :
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22 prairial an 4 (10 juin 1796)
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Théâtre :
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Opéra Comique National
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Auteur(s) des paroles :
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Rosny
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Compositeur(s) :
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Fay
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Almanach des Muses 1797.
Imbroglio qui en rappelle beaucoup d'autres. Peu de succès ; musique agréable.
La Décade philosophique, littéraire et politique, an 4, quatrième trimestre, n° 79, 10 Messidor [28 Juin 1796 v. s.], p. 38-39 :
[Bien pour la musique, mauvaise note pour les paroles. L’auteur de la pièce ne connaît ni les règles du théâtre, ni même les modèles dont il est censé s’inspirer. Dommage que ce soit cette pièce que Fay a eu à mettre en musique ! Un morceau jugé magnifique se voit tout de même reprocher de ne pas être dans le ton du personnage (un valet menteur : il fallait « dans sa composition moins de bonne foi »). Mais il faut encourager le jeune musicien.]
Théâtre de l'Opéra Comique.
On a donné à ce théâtre un imbroglio en trois actes, intitulé : Les rendez-vous espagnols : l'auteur paraît connaître peu, non-seulement les règles de l'art auquel il consacre son travail, mais même les modèles qui pourraient lui servir de guide dans cette carrière ; car son imbroglio, très-mal conçu, et plus mal dénoué, est cependant un réchauffé des situations de dom Garcie de Navarre, de plusieurs canevas espagnols, et sur-tout de l'amant jaloux.
On ne saurait pourtant s'empêcher de regretter que l'ouvrage soit aussi médiocre, car la musique que l'on dit être du citoyen Fay, artiste de ce théâtre, nous a paru d'un genre qui promet des succès à son auteur, quand il aura l'avantage de rencontrer quelque sujet raisonnable : on y remarque de la fraicheur, de l'esprit, quelquefois de l'enthousiasme, et sur-tout un chant naturel et facile : plusieurs morceaux ont été justement applaudis, entr'autres un récit chanté par le citoyen Martin, et dans lequel on distingue une description très-harmonieuse d'un lever de soleil qui ferait honneur aux meilleurs maîtres : nous n'avons qu'un reproche à faire à ce morceau, c'est qu'étant dans la bouche d'un valet menteur, l'intérêt de la scène exigeait que le musicien mît dans sa composition moins de bonne foi, et qu'il entrât dans les vues de l'auteur des paroles ; c'est à quoi le célèbre Grétry n'a pas manqué dans sa tempête du Tableau parlant, c'est-là ce qui distingue le musicien dramatique, du musicien ordinaire, ce qui forme un ensemble harmonieux entre les paroles et la musique, et n'en fait qu'un tableau, dont le poëte a tracé le dessin, mais dont le musicien applique le coloris. On ne peut néanmoins qu'encourager un pareil début, et le citoyen Fay doit trouver dans ce premier essai des moyens de s'élancer d'une manière plus marquée dans la carrière de la scène.
L'Esprit des journaux français et étrangers, vingt-cinquième année (an 4 de la République), tome III (mai et juin 1796, floréal et prairial an 4), p. 260-261 :
[Si la musique et le compositeurs sont couverts d’éloges, la pièce elle-même est fort maltraitée. Peu d’intérêt, dénouement mal fait, manque d’originalité. Le second paragraphe de la critique consiste en un rappel des règles de la comédie : il s’agit de plaire, et pour cela, de respecter les convenances, « de donner à chacun de ses personnages le langage qui lui est propre » et de choisir parmi les « beautés » celles qui ne sont pas « déplacées » (mais il n’y a pas de définition de ce terme).]
THÉATRE DE L’OPÉRA COMIQUE NATIONAL, RUE FAVART.
Les Rendez-vous espagnols, comédie mêlée de musique.
La première représentation des Rendez-vous espagnols a été assez généralement applaudie, quant à la partie musicale ; mais la pièce, à laquelle on reproche son peu d'intérêt, a excité de violens murmures quant à son dénouement. Ces rendez-vous ressemblent à tous ceux qui ont été employés déjà dans un grand nombre de comédies. Les auteurs ont été demandés ; celui des paroles est le cit. Rosai ; & celui de la musique le cit. Fay, artiste de ce théâtre. Cette piece, dans laquelle lui même fait un rôle, est son premier ouvrage, & le public, qui l'a goûté, lui en a donné des preuves par de nombreux applaudissemens, au moment où il a paru devant lui.
Il est peut-être excusable, dans un jeune auteur qui débute, de chercher à faire preuve de connoissances approfondies dans son art ; mais il est présumable que dans ses productions à venir, il n'oubliera pas que la premiere regle est de plaire, & que pour y parvenir il est important d'observer les convenances, de donner à chacun de ses personnages le langage qui lui est propre, & de rejeter avec courage les beautés elles-mêmes qui seroient déplacées, qui, par cela même ne seroient plus beautés, & deviendroient de véritables contre-sens.
(Journal de Paris.)
D'après la base César, l'auteur est Antoine-J.-N. Rosny et le compositeur Etienne Fay. La pièce a été jouée 3 fois au Théâtre Italien, les 10, 12 et 15 juin 1796.
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