Racine et Cavois

Racine et Cavois, comédie en trois actes et en vers, d'Étienne, 26 avril 1815.

Théâtre Français.

Titre

Racine et Cavois

Genre

comédie

Nombre d'actes :

3

Vers / prose ?

en vers

Musique :

non

Date de création :

26 avril 1815

Théâtre :

Théâtre Français

Auteur(s) des paroles :

Étienne

Almanach des Muses 1816.

Sur la page de titre de la brochure, à Paris, chez Le Normant et chez Barba, 1815 :

Racine et Cavois, comédie en trois actes et en vers ; par M. Étienne, membre de l'Institut et de la Légion-d'Honneur. Représentée pour la première fois, à Paris, sur le Théâtre Français, par les Comédiens ordinaires de S. M. l'Empereur, le 26 avril 1815.

Gazette de France, n° 232 du 20 août 1814, p. 923 :

[Annonce de la pièce, qui doit surmonter quelques obstacles avant d'arriver devant le public : ce n'est pas au début de l'hiver qu'elle sera jouée, mais au début du printemps.]

Un auteur comique, connu par son esprit et ses succès, vient de terminer une comédie en trois actes , intitulée Racine et Cavois. Le sujet de cette pièce lui a été fourni par un mot de Louis XIV, qui, voyant ces deux personnages qui se promenaient dans le parc de Versailles, dit à ceux qui étaient auprès de lui : Voilà deux hommes bien contens d'étre ensemble ; Racine se croit un homme de qualité, et Cavois un homme d'esprit. Cet ouvrage, qui va être lu à la comédie française, n'y sera joué, selon toute apparence, qu'au commencement de l'hiver prochain.

Le Nain jaune, ou journal des arts, des sciences et de la littérature, volume XX, 1815, n° 364, 30 avril 1815, p. 107 :

[Dans les lignes qui précèdent, l'article a rapporté un incident concernant Mlle Bourgoin, qui, sifflée dans le rôle d'Aricie, a montré sa mauvaise humeur au public. Après Phèdre, on jouait pour la première fois Racine et Cavois. Le compte rendu commence par le rappel de l'anecdote qui sert de sujet. Puis il porte un jugement plutôt sévère sur la pièce : « une suite de conversations, la plupart très-froides », un comique rare, Racine un peu ridicule, un dénouement « brusque et mal amené ». De plus, le critique accuse l'auteur de ne pas être très familier de l'époque où la pièce se situe. L'auteur a choisi de retirer sa pièce, qui sera peut-être « un succès de lecture ».]

La scène qui venait d'avoir lieu a été rapportée avec une malignité qui m'avait d'abord donné une fort bonne opinion de Racine et Cavois, mais que par malheur la représentation a démenti en grande partie. Un mot de Louis XIV a fourni le sujet de cette pièce. Ce prince voyant Racine se promener avec M. de Cavois, dit : voilà deux hommes que je vois souvent ensemble et j'en devine la raison, Cavois avec Racine se croit bel esprit, Racine avec Cavois se croit courtisan. L'auteur a tiré le sujet de sa pièce du petit ridicule de ces deux hommes qui veulent, chacun de leur côté, faire un métier qui ne leur convient pas. Ce sujet, qui pouvait tout au plus fournir un petit acte, est longuement délayé en trois ; ce n'est qu'une suite de conversations, la plupart très-froides, entre Racine et Cavois, qui se flattent ou se persifflent mutuellement. Les deux seules scènes où se trouvent quelques intentions comiques, sont celle du sonnet d'Oronte, et celle de Vadius et Trissotin des Femmes Savantes. Racine, qui parle en général en assez beaux vers, est affublé d'un ridicule qu'il n'avait pas. Le dénoûment, qui se fait par ordre du roi, est brusque et mal amené. Les trois autres rôles secondaires de l'ouvrage ne servent absolument à rien, l'amour des jeunes gens n'est là que pour prouver le vide de l'action : enfin, la pièce a tout le froid des sujets littéraires, et tout l'ennui des ouvrages-historiques. J'en suis fâché pour l'esprit de l'auteur, mais il n'a pas clé à la portée du parterre. Les anecdotes de la cour de Louis XIV ne m'ont pas paru lui être très-familières. Je suis bien sûr que dix personnes à peine connaissaient Cavois, et que beaucoup peut-être ne savaient pas ce que c'était que Racine. D'après cela., je peux en conclure que les noms de Colbert, de Scarron, de Louvois, de madame de Maintenon, étaient de l'hébreu pour eux, et j'ai pu en juger par le peu d'effet qu'ont produit plusieurs traits assez délicats sur des anecdotes du temps. La pièce est bien écrite, c'est un mérite que je ne lui contesterai pas. On assure que l'auteur, piqué du peu de succès qu'elle a eu, a pris le parti de la retirer ; je l'en félicite, je suis sûr qu'elle figurera mieux dans ses œuvres qu'au théâtre, et, quoiqu'une pièce soit faite pour être représentée, il y a encore un succès de lecture qui dédommage d'une chute.

Magasin encyclopédique, ou Journal des sciences, des lettres et des arts, Paris, 1815, tome II (mars 1815), p. 416 :

Nous renverrons nos lecteurs, pour connoître le sujet de cet ouvrage, au Numéro de ce Journal du mois de Février. Il avoit déja été traité an Théâtre du Vaudeville, avec quelque succès [il s'agit du Poëte et l'homme de cour, ou Racine à Versailles, de Dieulafoy et Gersain]. Il en a obtenu peu au Théâtre Français. Le style a paru brillant et ferme : mais l'action, ce mobile nécessaire de toute pièce de théâtre, manquait absolument.

L'auteur n'a pas été nommé. Tout le monde savoit que la pièce étoit d'un jeune Académicien connu par des succès au théâtre. Comme il a eu la modestie de retirer sa pièce, il seroit injuste de la critiquer.

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