Ramponeau, ou le Procès bacchique

Ramponeau, ou le Procès bacchique, comédie en un acte, mêlée de couplets,, de Simonin, 7 août 1815.

Théâtre des Variétés.

Jean Ramponeau est un célèbre patron de cabaret (1724-1802) qui a (ou aurait) tenté une carrière d'acteur chez Nicolet.

On trouve aussi l’orthographe « Ramponneau » pour le nom du personnage principal.

Titre

Ramponeau, ou le Procès bacchique

Genre

comédie mêlée de couplets

Nombre d'actes :

1

Vers / prose ?

prose, avec des couplets en vers

Musique :

vaudevilles

Date de création :

7 août 1815

Théâtre :

Théâtre des Variétés

Auteur(s) des paroles :

M. Simonin

Journal de paris politique, commercial et littéraire, n° 220 du 8 août 1815, p. 2-3 :

[Comme il n'a pas grand chose à dire de la pièce, Martainville commence par une longue explication de ce sur quoi la pièce ne porte pas, le procès que Ramponeau a engagé pour se défaire d'un contrat qui l'embarrassait. Ce procès n'est pas un bon sujet, et c'est une autre affaire que la pièce conte. Accusé de frelater son vin, le cabaretier se voit appelé à se justifier. Il fait appel à un avocat talentueux à qui est promis la main d'une nièce de Ramponeau. Celle-ci, bien sûr ne veut pas de celui que son oncle veut lui imposer comme époux, et elle confie ses intérêt à un « jeune étudiant en droit ». Elle réussit à empêcher le vieil avocat de son oncle d'assister au procès : c'est son amant qui plaide la cause de l'oncle cabaretier. Il utilise un moyen très efficace, il fait boire les membres du jury chargés de dire si Ramponeau frelate ses vins. Ils y mettent une grande application, jusqu'à l'ivresse. Ramponeau est déclaré innocent, le jeune avocat obtient la main de la nièce. Le critique trouve la pièce « bien légère et bien mince », mais elle est riche en calembours et en rébus : elle a tout pour obtenir le succès. Une scène bouffonne pendant laquelle l'amant subtilise une lettre de sa maîtresse et l'utilise pour faire les papillotes de la perruque du vieil avocat. Même succès pour la scène de la dégustation, fort bien jouée par Pothier. Le public a voulu connaître l'auteur, M. Simonnin.]

THÉATRE DES VARIÉTÉS.

Ire représentation de Ramponeau, ou le Procès bachique.

Ramponeau fut de son vivant un personnage fameux ; et plus heureux que bien d'autres illustres qui ne jouissent que d'une renommée viagère, et qui souvent même ont le chagrin de survivre long-temps à leur réputation éphémère, son non est parvenu à la postérité ; et cependant Ramponeau n'était qu'un cabaretier : il est bien des chemins pour arriver à la gloire.

Le bonhomme Mercier, qui n'avait pas d'antipathie pour les marchands de vin, a fait figurer Ramponeau dans un coin de son Tableau de Paris. Il le représente comme un bienfaiteur du peuple, auquel il vendait du vin meilleur et à plus bas prix que tous ses confrères : aussi en vendait-il beaucoup. Sa guinguette devint le rendez-vous de toute la classe ouvrière et de la petite bourgeoisie de la capitale : quelquefois même la meilleure société de la ville et plusieurs seigneurs de la cour ne dédaignèrent pas d'aller y chercher des plaisirs plébéiens. Ramponeau faisait les honneurs de son cabaret avec une gaieté joviale qui charmait tous ses hôtes, et sa face réjouie et rubiconde était la meilleure enseigne qu'il eût jamais pu choisir.

Malgré sa franchise et sa cordialité, Ramponeau ne put éviter d'avoir des ennemis et un procès ; sa vogue lui fit des envieux, et une ambition assez bizarre lui attira un procès. Il voulut changer de théâtre et quitter les tréteaux de sa guinguette pour ceux de Nicolet. Il contracta un engagement avec ce directeur, qui avait fondé l'espoir d'abondantes recettes sur la grande réputation du débutant.

Mais bientôt Ramponeau fit des réflexions et se repentit de sa démarche ; il voulut rompre son engagement; Nicolet s'y refusa. Un factum fut publié, enfin Ramponeau, conseillé par sa conscience ou par son avocat, fit valoir ses scrupules religieux ; l'officialité intervint, et il fut décidé qu'un bon chrétien pouvait manquer à ses engagemens avec un entrepreneur de comédie.

Ce n'est pas ce procès qui a fourni le sujet de la petite pièce jouée hier pour la première fois au théâtre des Variétés ; on l'aurait difficilement arrangé pour la scène ; le dénouement surtout aurait paru d'une singulière moralité. Le Procès bachique est un procès d'imagination. L'auteur suppose que Ramponeau, dénoncé pour avoir frelaté ses vins, a reçu l'ordre de fermer son cabaret. C'est le juge de la Courtille qui doit prononcer sur cette grave accusation. L'innocence de Ramponeau ne le rassure pas complètement ; il appelle à son secours le talent de M. Coquillard, qui arrive tout exprès de Laon pour plaider la cause de Ramponeau et recevoir, pour prix de son éloquence victorieuse, la main de la jeune et jolie Suzette, nièce de son client. Mais Suzette a choisi, au même prix, un autre avocat : c'est Armand, jeune étudiant. en droit. Coquillard est joué par la malicieuse Suzette. Elle lui fait perdre le temps en courses inutiles ; il manque l'heure de l'audience ; Armand s'y présente à sa place, plaide la cause de Ramponeau, et obtient qu'une commission de dégustateurs examinera les pièces. Mais les commissaires, qui veulent juger en connaissance de cause, multiplient les examens, et quand ils sont pleins de leur sujet, ils proclament l'innocence de Ramponeau et de son vin. Armand est payé de sa vacation par la main de Suzette.

L'étoffe de la pièce est bien légère et bien mince ; mais elle est doublée de calembours, de rébus qui lui ont donné toute la consistance nécessaire pour supporter un succès. On a beaucoup goûté une scène bouffonne, dans laquelle l'amant de Suzette, déguisé en perruquier et faisant la queue à son rival, reçoit de lui, en petits lambeaux, destinés à des papillotes, une lettre de sa maîtresse, que Coquillard avait interceptée.

La scène du jury dégustateur a paru aussi très-divertissante. Pothier a fait valoir le rôle de Coquillard, comme tous ceux qu'il joue : cet acteur pourrait prendre des succès à l'entreprise ; sa spéculation serait encore plus sûre que celle des claqueurs en titre d'office.

Après avoir ri, le public a voulu savoir à qui il en avait l'obligation, et Pothier est venu nominer M. Simonnin ; l'acteur eût pu se contenter de paraître.

A. Marlainville.          

Magasin encyclopédique, ou journal des sciences, des lettres et des arts, 20e année, 1815, tome IV, p. 447-449 :

[Le début du compte rendu commence par dire ce que n’est pas la pièce. Suit un bref résumé de la pièce, dont l’intrigue paraît ne pas fuir les lieux communs. La faible valeur de la pièce est finalement exprimée par une formule négative.]

THÉATRE DES VARIÉTÉS.

Ramponeau, ou le Procès bacchique, comédie en un acte, mêlée de couplets, jouée le 7 Août.

Le titre de cette pièce faisoit croire qu'il s'agissoit du procès bizarre que Ramponeau eut avec Nicolet. Ce fameux marchand de vin de la Courtille, voulut changer de théâtre, et quitter les tréteaux de sa guinguette pour ceux de Nicolet. Il contracta un engagement avec ce directeur, qui avoit fondé l'espoir d'abondantes recettes sur la grande réputation du débutant. Mais bientôt Ramponeau fit des réflexions, et se repentit de sa démarche ; il voulut rompre son engagement ; Nicolet s'y refusa. Un factum fut publié ; enfin Ramponeau, conseillé par sa conscience ou par son avocat, fit valoir ses scrupules religieux ; l'officialité intervint, et il fut décidé qu'un bon Chrétien pouvoit manquer à ses engagemens avec un entrepreneur de comédie.

Ce n'est pas ce procès qui a fourni le sujet de la petite pièce jouée hier pour la première fois au Théâtre des Variétés. L'auteur suppose que Ramponeau, dénoncé pour avoir frelaté ses vins, a reçu l'ordre de fermer son cabaret. C'est le juge de la Courtille qui doit prononcer sur cette grave accusation. L'innocence de Ramponeau ne le rassure pas complètement ; il appelle à son secours le talent de M. Coquillard, qui arrive tout exprès de Laon pour plaider la cause de Ramponeau, et recevoir, pour prix de son éloquence, la main de la jeune et jolie Suzette, nièce de son client. Mais Suzette a-choisi un autre avocat : c'est Armand, jeune étudiant en droit. Déguisé en perruquier, il reçoit de son rival une lettre de Suzette dans des papillottes: Coquillard perd le temps en courses inutiles ; il manque l'heure de l'audience  ; Armand s'y présente à sa place, plaide la cause de Ramponeau, et obtient qu'une commission de dégustateurs examinera les pièces. Mais les commissaires, qui veulent juger en connoissance de cause, multiplient les examens, et, quand ils sont pleins de leur sujet, ils proclament l'innocence de Ramponeau et de son vin. Armand est payé de sa vacation par la main de Suzette.

La pauvreté du fonds n'est pas rachetée dans cette pièce par la richesse des détails.

Elle est de M. Simonin.

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