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La Sourde et muette

La Sourde et Muette, opéra-comique en trois actes, de Louis-François de Valmalette, musique de Felice Blangini, 20 juillet 1815.

Théâtre de l’Opéra Comique.

Le nom de l’auteur et du compositeur sont donnés par le Répertoire méthodique détaillé de l’Opéra Comique, publié par les archives nationales, qui donne comme source le répertoire de Nicole Wild et David Charlton (2005). Mais son prénom n'est pas clair: Louis-François pour les uns, J. pour les autres.

Titre :

Sourde et muette (la)

Genre

opéra comique

Nombre d'actes :

3

Vers / prose

prose, avec couplets en vers

Musique :

oui

Date de création :

20 juillet 1815

Théâtre :

Théâtre de l’Opéra Comique

Auteur(s) des paroles :

Louis-François de Valmalette

Compositeur(s) :

Felice Blangini

Magasin encyclopédique, ou journal des sciences, des lettres et des arts, 20e année, 1815, tome IV, p. 209-211 :

[La pièce n’a pas réussi, et l’auteur du compte rendu énumère quatre éléments qui expliquent cet échec : lenteur de l’action, scènes à peine indiquées (?), dénouement trop prévisible, style négligé («  peu propre à soutenir l'ouvrage »). Et la musique ne rachetait pas l'œuvre.]

THÉATRE DE L'OPÉRA COMIQUE.

La Sourde et Muette, opéra comique en trois actes, joué le 20 Juillet.

Les Muets et les Muettes ont toujours réussi au théâtre ; le Muet de l'abbé de l'Epée est le plus célèbre de tous. La Sourde et Muette fera exception ; cet opéra est dans la manière noire, et passablement dans la manière ennuyeuse.

La scène se passe à Gênes. Le Seigneur Lorenzo, furieux de n'avoir pu être l'époux de Félicie, est devenu son persécuteur. Il apprend qu'elle est veuve ; il renouvelle ses instances, mais il éprouve de nouveaux refus. Il la fait enlever et renfermer dans un château isolé, et répand le bruit qu'elle a péri dans un voyage aux Indes. Il a également fait arrêter Clotilde, la fille de Félicie ; mais, réclamée comme française par l'ambassadeur français, elle a été rendue à la liberté, et Lorenzo, malgré ses recherches, ignore où elle est. Il fait accroire à Félicie que cette infortunée n'existe plus ; il va même jusqu'à lui en montrer des preuves écrites, qu'il a fait fabriquer lui-même. Depuis quelque temps il la traite avec moins de dureté, dans l'espoir de vaincre sa rigueur ; il parvient en effet à lui arracher un consentement dont sa liberté doit être le prix. En attendant, il place auprès d'elle, comme femme de chambre, une jeune fille sourde-muette, qu'il a choisie pour n'avoir point à redouter les indiscrétions.

La prétendue sourde-muette n'est autre que Clotilde. A peine se trouve-t-elle seule avec Félicie, qu'elle se jette dans ses bras et se fait reconnoître. Ce moment de bonheur leur fait oublier leur .longues souffrances. Félicie, en retrouvant sa fille, jure de ne jamais appartenir à Lorenzo ; et, lorsqu'il se présente pour réclamer l'exécution de sa promesse, elle refuse de signer le contrat qu'il a fait rédiger.

Ce changement subit et les égards de Félicie pour sa femme de chambre éveillent les soupçons de ses gardiens. L'un d'eux la soumet à l'épreuve en faisant derrière elle un bruit inattendu; mais elle a assez d'empire sur elle-même pour ne donner aucun signe de surprise. Cependant Lorenzo reçoit l'ordre de se rendre auprès de l'autorité qui est informée de l'existence de Félicie ; il cherche à découvrir la personne qui l'a trahi, et il soupçonne Clotilde ; afin de s'en assurer, il donne ordre devant elle à un de ses gens de poignarder Félicie ; le danger de sa mère la force à se trahir, et toutes deux semblent ne plus pouvoir échapper à la vengeance du barbare ; mais des troupes investissent le château, Lorenzo est saisi, et Félicie recouvre la liberté qu'elle doit au dévouement de sa fille.

L'action est lente ; les scènes a [sic] peine indiquées, le dénouement trop prévu, et le style est peu propre à soutenir l'ouvrage. Une musique monotone, prétentieuse, et qui laisse à peine le souvenir d'un rondeau et d'une romance, voilà pour le compositeur.

Les applaudissemens devenoient à chaque scène moins vifs et plus rares. Enfin,.au dénouement, les sifflets ont condamné la pièce. Des curieux ont demandé les auteurs ; Gonthier, longtemps imperturbable, n'a pu réussir à faire entendre leur nom.

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