La Suite de Zélia

La Suite de Zélia, opéra en trois actes, paroles de Dubuisson, musique de Deshayes, 25 février 1792.

Théâtre de la rue de Louvois.

Titre :

Suite de Zélia (la)

Genre

opéra

Nombre d'actes :

3

Vers / prose

 

Musique :

oui

Date de création :

25 février 1792

Théâtre :

Théâtre de la rue de Louvois

Auteur(s) des paroles :

Dubuisson

Compositeur(s) :

Deshayes

L’Esprit des journaux français et étrangers, 1792, volume 6 (juin 1792), p. 338-340 :

[La pièce nouvelle est la suite d’un opéra à succès, et le compte rendu souligne qu’il n’est pas évident de continuer une histoire qui amène nécessairement à la mort d’un des deux personnages féminins. Le dénouement choisi par les auteurs, que le critique approuve, n’a pas contenté le public, mais cela n’a pas empêché le succès : les auteurs ont été nommés sans paraître. Appréciation positive de la musique comme de l’interprétation (tous les acteurs ont été demandés, et eux ont paru : ce genre de reconnaissance est très important).]

Théatre de la rue de Louvois.

On a donné, à ce théatre, la suite de Zélia ; opéra en trois actes, paroles de M. Dubuisson, musique de M. Deshayes.

Presque tous les amateurs du théatre ont vu Zélia, opéra en 3 actes, dans lequel un homme, qui se croit veuf, a enlevé, en Amérique, une fille à ses parens, & est venu s'établir en Allemagne, où le hasard lui fait rencontrer sa premiere épouse : Fontorbe, c'est le nom de ce mari à deux femmes, croit devoir donner la préférence, quoiqu'il les aime tendrement toutes deux, à Cécile, de laquelle il a une fille nommée Lucy. Zélia, livrée au dernier désespoir, veut fuir de la terre de l'homme qui fut son époux ; mais les paysans qui la chérissent, arrêtent ses pas, & elle consent à vivre parmi eux. Sans doute il étoit difficile de faire à cet ouvrage, une suite dont le dénouement fut satisfaisant, & on ne pouvoit le faire qu'en faisant mourir une des deux femmes de Fontorbe. Voici comment l'auteur a conçu le plan de la suite de Zélia, qui a eu du succès, & dont le sujet est entierement d'imagination.

Tous les paysans sont occupés à construire une maison pour Zélia (tableau charmant) ; mais cette femme infortunée n'en forme pas moins le dessein de fuir ce lieu qui lui rappelle des souvenirs douloureux : elle est logée chez Mde. Tatillon aubergiste, chez qui sir Hervey vient de descendre par hasard : sir Hervey est le pere de Zélia : il vient pour pardonner à sa fille, à Fontorbe qui la lui a enlevée, en privant du jour un de ses fils ; mais sir Hervey apprend le malheur de Zélia ; il apprend qu'elle n'est plus l'épouse de Fontorbe. Ce pere furieux, qui auroit tout pardonné, ne brûle plus que du désir de venger son fils : Fontorbe & lui vont se battre au pistolet, lorsque tous les paysans viennent s'opposer à ce funeste projet. Mde. Tatillon, en semant par-tout l'alarme, a effrayé Cécile : cette premiere épouse de Fontorbe, en voulant courir à sa défense, passe sur un petit pont qui se brise sous elle ; Cécile tombe avec les débris du pont ; elle est blessée à mort : on l'apporte sur la scene, où elle expire au milieu de ses amis, en recommandant à Fontorbe de faire cesser les malheurs de Zélia.

Puisqu'il falloit que Cécile mourût, sans doute il est plus adroit de la faire mourir par un accident qui fait honneur à son cœur, que par tout autre moyen qui auroit pu compromettra la tendresse ou la vertu de son époux & de Zélia ; mais le public a paru ne pas goûter ce dénouement, qui cependant est forcé. Du reste, la piece a été très-applaudie : on a demandé les auteurs, qui n'ont point paru. La musique de M. Deshayes ne le cede en rien à celle de Zélia : elle offre des morceaux superbes, & une facture dramatique qui doit assigner à son auteur une place parmi nos plus célebres compositeurs. Cette piece est mise avec soin : Mde. Ducaire a de très-beaux momens dans le rôle fatiguant de Zélia : M. Valville montre un véritable talent dans celui de Julien : Mlle. Dénarelle tire un grand parti de celui de Cécile ; & les autres sont joués d'une maniere si satisfaisante, par Mrs. Ducaire, Josse, Fleuriot, & Mlles. Lacaille & Sérigny, que le public a demandé, après la piece, tous les acteurs, qui ont paru.

La base César donne comme titre Cécile, ou la suite de Zélia (c’est aussi le titre qu’on trouve employé dans la Bibliothèque de Soleinne). Les auteurs sont donnés comme inconnus. 10 représentations, du 25 février 1792 au 31 mars 1792.

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