Le Sauvageon, ou le Faux Iroquois

Le Sauvageon, ou le Faux Iroquois, vaudeville en un acte, 20 mai 1806.

Théâtre Montansier.

Almanach des Muses 1807.

Courrier des spectacles, n° 3365 du 23 avril 1806, p. 2 :

Sauvageon est le titre d’une pièce qu’on nous prépare au Théâtre Montansier. Le principal personnage est un Iroquois que Brunet sera chargé de représenter. On assure qu’il a déjà fait choix de son costume, et qu’il ressemblera parfaitement au sauvage si fameux au café de la cave du Perron.

Courrier des spectacles, n° 3393 du 21 mai 1806, p. 3 :

[Cette pièce où on attendait Brunet, l’incontournable Brunet, a connu un « naufrage complet », sur lequel le critique ne craint pas d’ironiser. Il nous fait saliver sur ce qu’un parterre irascible a fait perdre à tout jamais, des calembours aussi remarquables que les trois exemples qu’il donne, et dont la perte peut en effet faire naître bien des regrets. Pas d’auteur nommé, bien sûr.]

Sauvageon, ou le Faux Iroquois, a fait hier un naufrage complet au Théâtre Montansier. Ce faux Iroquois a paru si véritablement Iroquois, que l’auditoire n’a pas voulu l’entendre jusqu’à la fin. On a regretté beaucoup de bons mots qui pouvoieut faire suite à ceux que nous avions entendus. Par exemple, Sauvageon nous avoit dit que les requins s’étoient rassemblés autour de son vaisseau, parce que presque tous les matelots étoient mariés, et que les requins aiment beaucoup les matelotes ; qu'en voyageant jusqu’à l’extrémité du globe, il avoit vu l'épaule (les pôles) du monde ; que les bas portés par les habitaus de la Bretagne éloient des bas-bretons, et beaucoup d'autres belles choses dont la suite nous a été ravie par l’impatience du parterre qui a mieux aimé siffler ces traits de génie que de les applaudir.

Mémorial dramatique ou almanach théâtral pour l'an 1807, p. 151 :

Sauvageon, ou le faux Iroquois, vaudeville en 1 acte. (20 Mai).

Le faux Iroquois n'a pas été jugé tel par le public, qui l'a trouvé véritablement Iroquois, et qui l'a sifflé, sans respect pour des calembourgs qui, à vrai dire, sentaient un peu le sauvageon.