Le Secret découvert ou l'Arrivée du maître

Le Secret découvert ou l'Arrivée du maître, comédie en un acte et en prose, de Dumaniant, 6 ventôse an 6 [24 février 1798].

Théâtre Montansier.

Sur la page de titre de la brochure, à Paris, chez Barba, an 6 :

Le Secret découvert ou l'Arrivée du maître, comédie en un acte et en prose. Par A. J. Dumaniant, membre de la société Philotecnique [sic]. Représentée, pour la première fois à Paris, sur le théâtre de la citoyenne Montansier, 6 ventose, an 6.

Courrier des spectacles, n° 369 du 7 ventôse an 6 [25 février 1798], p. 3 :

[La pièce nouvelle est présentée comme peu banale : « un genre singulier » (mais le critique n'explique pas ce qu'est ce genre), « une intrigue très-compliquée » (le critique dira à la fin qu'il n'est pas très sûr de l'avoir bien comprise), « des scènes longues, mais pour la plupart amusantes par le comique de situation » (à la fois ennuyeuses – la longueur est le reproche permanent des critiques – et « amusantes » : c'est un peu contradictoires : on a là une pièce de Dumaniant, auteur bien connu (le critique cite la plus connue de ses pièces, la fameuse Guerre ouverte ou Ruse contre ruse de 1787). Suit le résumé de l'intrigue, en effet bien compliquée et qui mêle beaucoup des thèmes habituels de ce genre de pièces (une intrigue amoureuse, une jeune fille dont un jeune militaire tombe amoureux, contre l'avis de sa tante qui tente de faire croire qu'il est son frère, un rendez-vous où le jeune homme retrouve la tant alors qu'il espérait y voir la nièce, un dénouement plutôt facile par la révélation faite par le père de la jeune fille arrivé fort opportunément des origines réelles du jeune amoureux : Dercour épouse Sophie, mais il ne pouvait en être autrement... Une pièce « pleine d'invraisemblances », une intrigue fort peu claire (il aurait fallu la développer bien plus), mais elle fait rire. Une pièce de Dumaniant, dont on attendait mieux.]

Théâtre Montansier.

Un genre singulier, une intrigue très-compliquée, des scènes longues, mais pour la plupart amusantes par le comique de situation ; tout faisoit désirer de connoître l’auteur de la pièce donnée hier à ce théâtre avec succès, sous le titre du Secret découvert ou l’Arrivée du Maître ; cet auteur est le cit. Dumaniant, connu par plusieurs ouvrages, parmi lesquels Guerre ouverte tient une place distinguée.

Dercour, jeune militaire, ignore sa naissance, dont le secret n’est connu que de son capitaine. Il vient à Paris avec une autre officier de ses amis, et rencontre à la promenade Sophie, fille du capitaine, avec Mme Bertrand, sa tante. Sophie inspire l’amour le plus vif à Dercour, qui imagine de lui écrire pour l'en informer. Cette lettre est surprise par Mme Bertrand, à qui sa coquetterie fait croire qu’elle lui est adressée. Lubin, son valet, porteur du message ne la détrompe pas, et recevant d’elle une réponse, la rend à Dercour, qui la croit de Sophie. Cette correspondance continue jusqu'à ce que Mme Bertrand ayant indiqué un rendez-vous à son adorateur, le jeune militaire est très-étonné de trouver la tante an lieu de la nièce. Il faut dissimuler, et il parvient par ce moyen à être reçu, ainsi que son ami, chez Mme Bertrand. Celle-ci s’apperçoit de l’amour de sa nièce pour Dercour. En vain lui propose-t-elle d’autres partis, Sophie les refuse tous ; mais Mme Bertrand lui ôte tout espoir, en lui disant, d’après ce qu’elle a cru deviner dans les lettres du capitaine, que Dercour est son frère. Le capitaine arrive enfin, il apprend que Mme Bertrand est sur le point d’épouser Dercour. Il devient furieux, parce qu’il avoit destiné la main de Sophie à ce jeune homme ; mais informé par lui de l’erreur de Mme Bertrand, et des sentimens que sa fille et lui ont l’un pour l’autre, il congédie les autres amans fait connoitre à Dercour qu’il est le fils d’un de ses amis, et lui donne la main de sa fille.

Cette pièce est pleine d’invraisemblances, et l’intrigue en est si peu développée, que j’avoue que je n’en ai pu suivre le nœud ; mais elle offre plusieurs scènes d’un comique très-agréable, qui, si elles ne peuvent en faire un bon ouvrage, en font du moins une comédie amusante, mais inférieure aux principaux ouvrages du citoyen Dumaniant.

Le Pan.          

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