Le Singe voleur, ou Jocrisse victime, imitation burlesque de la Pie voleuse, de Merle et Marc-Antoine Désaugiers, 30 mai 1815.
Théâtre des Variétés.
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Titre :
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Singe voleur (le), ou Jocrisse victime
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Genre
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imitation burlesque de la Pie voleuse, mêlée de couplets
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Nombre d'actes :
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1
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Vers / prose
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prose, avec des couplets en vers
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Musique :
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vaudevilles
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Date de création :
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30 mai 1815
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Théâtre :
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Théâtre des Variétés
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Auteur(s) des paroles :
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Merle et Marc-Antoine Désaugiers
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Sur la page de titre de la brochure, à Paris, chez J. N. Barba, 1815 :
Le Singe voleur, ou Jocrisse victime, imitation burlesque de la Pie Voleuse, en un acte, mêlée de couplets, Par MM. Désaugiers et Merle ; représentée, pour la première fois, à Paris, sur le Théâtre des Variétés, le 30 Mai 1815.
Le Nain jaune, ou Journal des arts, des sciences et de la littérature, n° 371 (cinquième année), 5 juin 1815, n°. XXXV, p. 276-278 :
[Compte rendu d’une parodie : pas question de prendre la pièce au sérieux (ici, on pleure, mais de rire, quand la Pie voleuse et son histoire émouvante fait pleurer tout autrement), et le talent qui est reconnu aux deux auteurs, c’est de produire un nombre considérable de plaisanteries : « les lazzis, les quolibets, les rébus, les jeux de mots, les bêtises » sont tellement nombreux qu’il y a de quoi désespérer les confrères des auteurs, et le critique nous en donne un échantillon sur lequel peut se faire une idée de ce qui fait rire en 1815. Sinon, ils ont suivi la pièce parodiée scène à scène. Un vers modifié à la représentation est l’occasion de s’interroger sur le bouleversement politique que la France est en train de vivre : est-on en train de revenir vers la censure telle qu’elle existait « il y a trois ans », sous l'Empire, quand les censeurs « trouvaient dans chaque mot une application injurieuse au chef du gouvernement » ? Les interprètes sont fort bien traités, de Brunet la grande vedette, à un modeste figurant, capable d’imiter la démarche de l’acteur de la pièce parodiée.]
Petits Théatres.
Variètès:—Le Singe voleur ou Jocrisse victime. Un auteur à qui l'on a cherché à faire une réputation, mais qui n'a jamais voulu y contribuer lui-même, a dit, dans le couplet au public, d'une imitation de Stratonice :
« Parodiez votre plaisir,
En applaudissant Nice».
Ce petit madrigal, que le vulgaire apelait du galimatias, fut trouvé charmant par les prôneurs. Je ne sais si le public parodie, en voyant le Singe voleur aux Variétés, le plaisir qu'il éprouve à la Pie voleuse de la porte Saint-Martin ; mais il est certain qu'il ne met pas moins d'empressement à courir admirer Barbaro qu'à aller s'attendrir sur le sort à'Annette. On pleure aux deux théâtres ; mais, aux Variétés, c'est à force de rire. MM. Merle et Désaugiers, célèbres tous deux dans les annales de Momus, n'ont point fait de grands frais d'imagination pour cette nouvelle parade. Ils ont tout bonnement suivi la marche du mélodrame, presque scène par scène. Mais ils ont prodigué dans leur parodie les lazzis, les quolibets, les rébus, les jeux de mots, les bêtises, avec un luxe désespérant pour leurs confrères, qui ne doivent point se flatter d'être jamais aussi riches en ce genre. Jocrisse, an moment d'être conduit en prison pour un vol d'oiseau, après avoir maudit le chien d'arrêt du juge, dit à sa maîtresse, petite blanchisseuse, qui s'appelle Anne : il n'y a qu'un moyen de me blanchir, et c'est vous qui l'avez (lavez). Si je l'avais {lavais), répond celle-ci, tu serais blanc comme neige. On ne saurait se faire une idée de la quantité de jolies plaisanteries que le seul nom à'Anne a fournies aux auteurs. Cède-moi ton Anne, dit le juge à Jocrisse. Ah! non (ânon), s'écrie le pauvre garçon. Ah! n'est-ce (ânesse), que par ce moyen....., etc., etc. On se doute bien que toutes ces belles choses sont accueillies par des éclats de rire universels. C'est le cas de dire, avec le Scarron du Vaudeville : Voilà le vrai comique ; aussi cent représentations de suite.
Les journaux ont cité un couplet de cette folie, que j'ai entendu depuis chanter sur le théâtre. Il y a dans ce couplet une variante digne de remarque. C'est Jocrisse qui le chante. Voici les deux vers cités par les journaux :
« Je meurs victim' de ma parole,
» C'est un' chos' qu'on n’ voit pas souvent » ;
Et Jocrisse-Brunet dit:
« Je meurs victim' de ma parole,
» Dans la plus bell’ fleur de mes ans ».
La première version est beaucoup plus piquante, et je ne conçois pas pourquoi M. Brunet choisit la seconde ; car je ne pense pas que l'esprit des censeurs soit redevenu ce qu'il était il y a trois ans, quand ils trouvaient dans chaque mot une application injurieuse au chef du gouvernement. Cette imitation burlesque, qu'on ne doit regarder que comme une débauche de deux hommes de beaucoup d'esprit, est bien jouée. M. Brunet, en devenant directeur, n'a pas cessé d'être le premier Jocrisse que nous ayons. Il est, dans le Singe voleur, d'une vérité parfaite. Dubois, dans le rôle de Poufflard, a des intonations de canard fort mélodieuses, au moment où il trouve la perdrix dans la poche de Jocrisse. Tiercelin et mademoiselle Aldegonde sont fort plaisans. Il n'y a pas, jusqu'à un modeste figurant qui imite très-bien la noble démarche du ci-devant beau Lafitte, qui joue, dans la Pie voleuse, le gendarme chargé d'arrêter la servante.
Magasin encyclopédique, ou journal des sciences, des lettres et des arts, 20e année, 1815, tome III, p. 426-427 :
[De la terrible histoire de la servante dans la Pie voleuse, on passe aux malheurs tout relatifs de Jocrisse dont un singe vole la nourriture. La pièce est riche en calembours, dont l'article donne de bons exemples. Le jugement est simple la pièce « est une bonne bêtise ». Les auteurs sont cités.]
THÉATRE DES VARIÉTÉS.
Le Singe voleur, ou Jocrisse victime, imitation burlesque de la pie voleuse, en un acte mêlèe de couplets, jouée le 30 Mai.
Le Singe des Variétés, moins avare, mais plus gourmand que la pie, ne vole pas des pièces d'argenterie ; les objets de sa convoitise sont des comestibles, il fait provision d'éclanches, de pâtés, de perdrix rouges.
Jocrisse est sur le point de devenir victime des larcins du voleur quadrupède, comme la pauvre petite Servante de Palaiseau, des vols de Margot. La douleur et le désespoir de Jocrisse font rire autant que la douleur d'Annette fait pleurer. Toute la différence est dans l'expression.
Ah ! s'écrie le pauvre Diable accusé d'avoir volé une pièce de gibier, « voilà une perdrix rouge qui m'en fera voir des grises. — Tu vas entendre ton arrêt, lui dit le juge. — Quel beau chien d'arrêt! répond l'innocent. »
Cette imitation burlesque est une bonne bêtise. C'est l'ouvrage de MM. Merle et Desaugiers.
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