Le Sourd et l'aveugle, comédie en un acte, de Joseph Patrat, 12 septembre 1791.
Théâtre de la rue de Louvois.
Puis opéra en deux actes, de Joseph Patrat, 24 brumaire an 11 [15 novembre 1802].
Théâtre de la Porte Saint-Martin
Le nom du compositeur n’est pas connu.
-
Titre :
|
Le Sourd et l’aveugle
|
Genre
|
comédie, puis opéra-comique
|
Nombre d'actes :
|
1, puis 2
|
Vers / prose
|
prose
|
Musique :
|
non, puis oui
|
Date de création :
|
12 septembre 1791, puis 24 brumaire an 11 [15 novembre 1802]
|
Théâtre :
|
Théâtre des Beaujolais (de la rue de Louvois), puis Théâtre de la Porte Saint-Martin
|
Auteur(s) des paroles :
|
Joseph Patrat
|
Compositeur(s) :
|
il n’est pas connu (pour l’opéra-comique)
|
Almanach des Muses 1804
Sur la page de titre de la brochure, Paris, chez Brunet, 1791 :
Le Sourd et l'Aveugle, comédie en un acte, représentée pour le première fois sur le théâtre de la rue de Louvois, le 12 septembre 1791. Par J. Patrat.
Almanach général de tous les spectacles de l’Empire français Pour l’année 1792 (à Paris, chez Froullé), p. 172:
Le Sourd et l’Aveugle, de M. Patrat. Farce jouée avec succès aux Beaujolais, reprise avec un demi-succès aux Louvois, et qui n’aurait pas fini au Théâtre de Monsieur ou aux Variétés. – Il a fallu à M. Patrat plus de peine et plus d’esprit pour travailler cette pièce que pour en faire une bonne.
Courrier des spectacles, n° 2080 du 25 brumaire an 11 [16 novembre 1802], p. 2 :
[La petite comédie de 1791 est devenue un opéra-comique en deux actes, mais il n’a pas gagné au change : il est devenu « long et fastidieux ». Le critique en fait un compte rendu très sévère : il reconnaît un sujet original, mais qui se réduit en fait à une seule scène « digne d’être citée », celle du quiproquo entre les pères handicapés, l’un sourd et l’autre aveugle, et leurs fils. Chaque père se trompe sur ce qu’on attend de lui, jusqu’à l’arrivée de deux notaires ridicules qui s’opposent sur la rédaction des contrats de mariage, et qui se montrent finalement bien éloignés de ce qu’on attendait d’eux. Le compte rendu s’achève sur des considérations variées : il faut mieux motiver les sorties d’un personnage, la valeur morale de la pièce est condamnée : « nous n’aimons pas que des fils se jouent ainsi de la bonne-foi de leurs pères infirmes, et qu’on présente ces derniers sous un aspect aussi ridicule ». Et la musique est exécutée en une phrase ; peu applaudie, œuvre d’un compositeur que le sujet n’inspirait sans doute pas. Pas de nom d’auteur (mais il est connu) ni de compositeur.]
Théâtre de la Porte-St-Martin.
Première représentation du Sourd et 1’Aveugle.
Cette pièce a été jouée autrefois au théâtre lyrique de la rue de Louvois, et c’étoit alors tout bonnement une comédie en prose et en un acte, fort agréable, rapide et semée de traits qui lui ont mérité du succès.
Aujourd’hui on a voulu en faire un opéra en deux actes, et on est parvenu à le faire , mais long et fastidieux.
L’idée de cette production est sans doute originale, et elle pouvoit fournir plusieurs scènes, qui se réduisent à une seule digne d’être citée, c’est celle du Sourd et de l’Aveugle au moment où les deux amans embrouillent la conversation. Car du reste l’ouvrage est froid, chaque acte mal rempli, et les caractères d’ailleurs outrés et presque tous voisins de la carricature. Les amans eux-mêmes, dont un est musicien et l’autre officier de vaisseau , ne parlent qu’en gé, ré, sol, ou en termes de marine ; ce qui forme une cacophonie qui a en partie nui au succès.
Le fils du peintre Palette, qui est aveugle, et celui du sculpteur Grouppe, qui est sourd, sont réciproquement amoureux de la sœur l’un de l’autre. Il ne s’agit que d’obtenir le consentement des deux pères.
Le Sourd croit qu’on le lui demande pour lui-même et que l’amante de son fils veut l’épouser ; il se propose d’en parler au voisin Palette. Celui-ci aveugle, a eu avec la maîtresse de son fils un entretien qui l’a séduit, et il fait la demande de la demoiselle au père.
De-là une scène de quiproquo, qui se termine par l’arrivée de deux Notaires bègues, qui ne veulent céder ni à l’un, ni à l’autre , et qui font enfin signer les contrats, dont la rédaction est toute opposée à celle qu’attendoient les deux pères.
Nous conseillons, si on rend cet opéra, de changer les sorties d’Octave au 2me acte. Les motifs en sont ridicules. Quant au but moral de la pièce, nous n’aimons pas que des fils se jouent ainsi de la bonne-foi de leurs pères infirmes, et qu’on présente ces derniers sous un aspect aussi ridicule.
La musique n’a pas été très-applaudie ; l’auteur n’a pas été sans doute inspiré par le sujet.
F. J. B. P. G***
D’après la base César, la pièce a été d’abord été jouée 18 fois au Théâtre des Beaujolais du 21 novembre 1790 au 20 février 1791 ; elle est ensuite jouée 26 fois au Théâtre des amis de la patrie, du 12 septembre 1791 au 19 février 1792 (dans le même temps, 1 représentation aux Beaujolais le 21 novembre 1791, 2 représentations au Théâtre de la Monnaie de Bruxelles, les 21 et 30 décembre 1791) ; enfin, elle est reprise au Théâtre des amis de la patrie pour 7 représentations, du 14 février au 23 mars 1793. Total : 52 fois, 54 si on ajoute les deux représentations à Bruxelles.
Elle reparaît en l’an 11 (1802-1803).
Ajouter un commentaire