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Le Sourd, ou l'Auberge pleine

Le Sourd, ou l'Auberge pleine, comédie en trois actes en prose, de Desforges, 30 septembre 1790.

[Pas de date dans l'Almanach des Muses, mais le site Cesar propose comme date de la première représentation le 30 09 1790, au Théâtre de Montansier, date confirmée par le Journal de Paris de cette date. C’est aussi la date indiquée par André Tissier dans Les spectacles à Paris pendant la Révolution].

Théâtre de la République

Titre :

Le Sourd, ou l’Auberge pleine

Genre

comédie

Nombre d'actes :

3

Vers / prose

prose

Musique :

non

Date de création :

15 avril 1790 ?, puis 30 septembre 1790

Théâtre :

Théâtre des Beaujolais ?, puis Théâtre Montansier

Auteur(s) des paroles :

Desforges

Almanach des Muses 1795.

Pièce burlesque, dont les deux premiers actes amusent à la représentation.

Sur la page de titre de la brochure, à Paris, chez Pain, Maradan, Marchand, Goujon, an II de la République Française :

Le Sourd, ou l’Auberge pleine, comédie en trois actes, en prose, par le Citoyen Desforges.

Une nouvelle édition de la brochure, à Paris, chez Barba, an X (1802), est plus précise :

Le Sourd, ou l’Auberge pleine, comédie en trois actes et en prose, Par Desforges. Nouvelle édition Corrigée et augmentée d’après les bons mots des citoyens Batiste et Brunet. Représentée à Paris, pour la première fois, sur le théâtre de la Montansier en 1790 ; au théâtre de la République en l’an 2 ; reprise sur le théâtre de la Montansier en l’an 4.

Eugène Hugot, Histoire littéraire, critique et anecdotique du Théâtre du Palais-Royal, p. 33 :

[Le récit fait ici de la réouverture du Théâtre des Beaujolais, immédiatement devenu Théâtre Montansier, confirme que la pièce a été donnée dès le mois d’avril. L’auteur parle du 12, mais la date n’est pas confirmée par la Gazette nationale du jour (qui ne confirme pas non plus la date du 15 : petit mystère non éclairci. André Tissier indique comme date de création le 30 septembre.]

Le théâtre Beaujolais rouvrit ses portes le 12 avril 1790 sous la direction de Mlle Montansier. Il prit le même jour le nom de sa directrice. [...]

Le spectacle d'inauguration était ainsi composé :

Les Époux mécontents, opéra-comique en trois actes, paroles de Dubuisson, musique de Storace;

Le Sourd ou l’Auberge pleine, comédie en trois actes, de Desforges.

Ces deux pièces furent précédées d'un Compliment d'ouverture du Cousin Jacques.

« Le public trouva la salle trop petite et les acteurs trop grands, » lisons-nous dans l’Almanach des Spectacles de 1790.

La dernière pièce n'en eut pas moins un succès considérable, un de ces succès qui font époque. Elle fut payée six cents livres, somme qui parut alors exorbitante.

« L'ouvrage reçu, quand l'intermédiaire porta à Desforges les vingt-cinq louis offerts à titre d'acquisition définitive, celui-ci se récria sur l'énormité de cette somme, comparée à la faiblesse d'une telle parade. Cependant deux cents représentations s'ensuivirent et la direction gagna cinq cents mille francs. Ajoutons, pour être juste, qu'elle avait eu la générosité de donner vingt-cinq autres louis à l'auteur, à la cinquantième (1). »

Tout Paris accourut pour voir Baptiste Cadet dans le rôle de d'Asnières, il y était inimitable.

(1) Histoire anecdotique du théâtre, par Charles Maurice Tome I, p. 20.

A l’occasion de la publication du Sourd, opéra-comique en trois actes d’après la pièce de M. Desforges, par MM. de Leuven et F. Langlé, musique de M. Adolphe Thomas dans le Théâtre contemporain illustré (Michel Lévy, 1855), l’éditeur propose une préface où il évoque l’histoire de la pièce qui a servi de modèle à la pièce nouvelle 

Le Sourd ou l'Auberge pleine, comédie en trois actes, par Desforges, auteur de la Femme jalouse, de Tom-Jones à Londres, etc., a été représenté, pour la première fois, à Paris, le 15 avril 1790, sur le théâtre Beaujolais, qui fut acheté, quelque temps après, par mademoiselle Montansier. C'est Baptiste cadet qui créa le rôle de Danières. Cette pièce, jouée très-souvent, sur plusieurs théâtres à la fois, pendant toute la période révolutionnaire, était longue et diffuse ; une foule de personnages, inutiles à l'action, faisait perdre le fil de l'intrigue principale, qui est réellement piquante et n'a pas vieilli. En outre, la marche des scènes était, alors, interrompue par des déclamations plus ou moins philosophiques, que débitait le citoyen Doliban, raisonneur sérieux, d'une loquacité fatigante. Le personnage de Danières a été rempli, après Baptiste cadet, ou en concurrence avec lui, par Brunet et Potier, aux théâtres Montansier et des Variétés ; puis, par Legrand, au Gymnase, en 1824. Ce dernier, pour qui la pièce avait été habilement réduite et arrangée en un acte, y déployait un talent original. D'autres acteurs, à Paris, et surtout en province, ont dénaturé entièrement l'ouvrage par des charges de tréteau du plus mauvais aloi.

Au théâtre de l'Opéra-Comique, une mise en scène, aussi soignée qu'intelligente, vient de donner à cette ancienne pièce, entièrement transformée, une vie nouvelle. Là, de véritables artistes ont su, en gardant une juste mesure, allier le bon goût à la plaisanterie, et les charmantes mélodies d’Adolphe Adam assurent à cet opéra-bouffe une longue existence musicale.

On retiendra d’abord l’affirmation de la date de la première représentation, située au Théâtre des Beaujolais, puis la mise en avant du caractère idéologique de la pièce, du moins aux yeux d’un lecteur de 1855.

La pièce a connu un grand succès : le site César cite pour la période 1790-1799 un très grand nombre de représentations. Le compte rendu du livre de Kennedy et autres, Theatre, Opera and Audiences in Revolutionary Paris dans la Revue d'Histoire littéraire de la France, 1998-05, p. 415, dit qu'elle est la pièce la plus jouée de la décennie, avec 463 représentations, signe parmi d'autres de la prédominance du répertoire de divertissement sous la Révolution.

Sur la page de titre de la brochure, Paris, chez Deperne, 1793 (mêmes mentions dans une autre édition, Paris, chez les Marchands de Nouveautés, an IIIe :

Le Sourd, ou l'auberge pleine, comédie, en trois actes, en prose. Par le Citoyen Desforges.

Sur Internet, on trouve de nombreuses éditions à dates diverses : 1802, 1811, 1830.

En 1802 (à Paris, chez Barba) :

Le Sourd, ou l'auberge pleine, comédie en trois actes et en prose, Par Desforges. Nouvelle édition Corrigée et augmentée par les bons mots des citoyens Batiste et Brunet. Représentée à Paris, pour la première fois, sur le théâtre de la Montansier en 1790 ; au théâtre de la République en l'an 2 ; reprise sur le théâtre de la Montansier en l'an 4.

En 1811 (Avignon, chez Alphonse Berenguier) :

Le Sourd, ou l'auberge pleine, comédie en trois actes et en prose, Par M. Desforges.

L'édition de 1830 est celle du Répertoire du Théâtre français à Berlin, à Berlin, chez Ad. Mt. Schlesinger.

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