Saint Aubin ou le Bienfait et la reconnaissance

Saint Aubin ou le Bienfait et la reconnaissance, comédie en trois actes, en vers, de Rouhier-Deschamps, 10 mars 1790.

Théâtre du Palais Royal.

Le Modérateur, n° 70 du jeudi 11 mars 1790, p. 280 :

THÉATRE DU PALAIS-ROYAL.

Le conte charmant d'un petit Jacquot, marchant d'aiguilles, à qui un particulier prête une somme d'argent, à condition que, s'il fait fortune, il lui remettra la moitié de son bénéfice, a fourni le fonds de la jolie comédie donnée hier sur ce théâtre, sous le titre de Saint-Aubin, ou le bienfait & la reconnoissance, comédie en trois actes, en vers, qui a été applaudie avec transport. Saint-Aubin, qui est ce petit Jacquot, devenu riche sur ses vieux jours, trouve son bienfaiteur, veut lui remettre la moitié de sa fortune ; celui-ci la refuse, & cette moitié est accordée à Blaise & à Lise, que Saint-Aubin avoit d'abord demandée en mariage, mais qui lui avoit avoué qu'elle aimoit le jeune Blaise. On trouve dans cet ouvrage des épisodes bien amenés, un style pur & peut être un peu trop soigné, des vers heureux, des scènes bien filées ; enfin cette pièce est du genre de la bonne comédie, & fait honneur au goût des directeurs, qui n'oublient rien pour donner à ce théâtre de la décence et de l'intérêt.

M. Monvel, qui a joué le rôle de Saint-Aubin avec le talent qu'il fait briller partout, est venu dire que la pièce étoit de M. Rouillé-Deschamps, auteur de Marianne & Dumont.

[Marianne et Dumont est une comédie en trois actes, de Rouhier-Descamps, créée sur le Théâtre du Palais-Royal le 18 octobre 1788.]

D'après André Tissier, les Spectacles à Paris pendant la Révolution, tome 1, p. 107, la pièce a connu 9 représentations.

La base César connaît aussi 9 représentations, du 10 mars au 10 septembre 1790, au Théâtre du Palais Royal

Dans le Spectateur national, n° du 13 mars 1790, le critique Le Vacher de Charnois note avec surprise qu'à la différence de tout ce qui se joue au théâtre, la pièce de Rouhier-Deschamps ne fait aucunement allusion aux événements du temps : « C'est la première nouveauté où l'on n'ait trouvé aucun trait relatif aux circonstances. La distance, l'inégalité entre le seigneur et les paysans ; les noms de monseigneur et de votre grandeur ont paru des choses surannées, et tout à fait gothiques. Nous sommes, tout à coup, devenus si vieux ! » (cité par Michel Briard, la Scène bâtarde : entre Lumières et romantisme, 2004, p. 194).

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