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Santeuil et Dominique
Santeuil et Dominique, pièce anecdotique en trois actes, en prose, mêlée de vaudevilles, de Piis. 20 brumaire an 5 [10 novembre 1796].
Théâtre du Vaudeville.
Almanach des Muses 1798.
Traits connus de la vie de Santeuil. Ni amour, ni intrigue. De l'esprit, des couplets agréables et bien tournés. Quelques calembourgs.
Sur la page de titre de la brochure, à Paris, chez les Libraires des Théâtre du Vaudeville et de Molière, an Ve :
Santeuil et Dominique, pièce anecdotique en trois actes, en prose, mêlée de vaudevilles, Représentée pour la première fois, sur le Théâtre du Vaudeville, le 20 Brumaire, an 5, 11 Novembre, vieux style. Par A. P. A. Piis.
Castigat ridendo mores.
Santeuil.
Le 20 brumaire an 5 correspond, non au 11, mais au 10 novembre 1796.
Mercure de France, historique, politique et littéraire, tome XXVI, n° 9, décadi 30 Frimaire, l'an cinquième de la République (Mardi 20 décembre 1796, vieux style), p. 168-170 :
Théâtre du Vaudeville.
C'était une entreprise hardie et qui exigeait beaucoup de talens, que de faire au Vaudeville un ouvrage en 3 actes avec trois acteurs et sans femme. Cette entreprise, le cit. Piis l'a tentée avec succès dans la piece de Santeuil et Dominique, On connaît la scene que Dominique fit un jour au poëte de Saint-Victor, et au moyeu de laquelle il lui arracha, pour en faire sa devise, ces mots fameux, qui sont depuis devenus la devise de la comédie, et qui devraient être aussi celles de tous les auteurs qui travaillent pour le théâtre : Castigat ridendo mores.
A cette anecdote, l'auteur de Santeuil en a joint beaucoup d'autres : il importe peu qu'elles soient vraies ; on les conte depuis long-tems et elles sont gaies, c'est ce qu'on exige au théâtre.
Voici la fable de la piece.
Dominique se présente à Santeuil sans en être connu, et lui demande un vers pour mettre au bas de son portrait, Santeuil qui, comme on sait, attachait un grand prix à ses vers, trouve la demande indiscrette. Et puis que peut offrir de piquant le nom de Dominique ? D'ailleurs, le poëte est de très-mauvaise humeur ; il sort du sermon d'un de ses amis, qui a manqué de mémoire dès l'exorde ; ce n'est pas le sermon qu'il regrette, mais bien la collation qui devait le suivre, s'il eût été achevé, Quand il apprend que Dominique est comédien, c'est bien pis encore ; îl entre en foreur et le chasse, en lui reprochant la vie de ses pareils ; il les accuse d'aimer le jeu, la fillette et le carafon.
Dominique promet de se venger ; le portier du couvent, à qui la veille Santeuil a fait un assez mauvais tour, s'engage à le seconder. L'acteur se déguise en gascon, fait jouer Santeuil, et lui gagne 600 liv. qu'il venait de recevoir pour le prix d'une hymne : il paraît ensuite en chanteur italien, loue beaucoup le chanoine , le fait boire et l'enivre.
Enfin, il se travestit en femme, et se montre au parloir. Santeuil, oubliant qu'il n'a pas le caractere nécessaire pour recevoir une confession, consent à l'écouter. Arlequin le prie de l'interroger : par où voulez-vous que je commence, demande Santeuil. — Eh ! répond la. fausse pénitente, par les sept péchés capitaux ; et voilà qu'elle lui fait toute la confession d'Arlequin, qui ne laisse pas de paraître étrange dans la bouche d'une femme ; Santeuil lui saisit la main et la baise.
Elle se fâche, et le menace d'aller le dire au prieur ; faites cela, lui répond-il, moi j'irai le dire à votre mari. Il rentre dans sa chambre ; mais Arlequin y entre en même-tems par la fenêtre ; cette fois il a son habit et son masque, Santeuil le prend pour le diable, et l'exorcise. On s'explique : Arlequin rend à Santeuil sa leçon, et lui fait voir qu'un chanoine peut aussi quelquefois être fragile et céder aux séductions du jeu, du vin et d'une jolie pénitente.
Il obtient le vers qu'il demandait et mène Santeuil à la comédie.
Voltaire a dit que 1a vie des gens de lettres était dans leurs ouvrages ; il a voulu faire entendre par là qu'une fois morts, on devait oublier leurs faiblesses, pour ne voir que leurs talens. Ceux de Santeuil sont trop oubliés dans la piece ; on n'en dit rien que ce qu'il en dit lui-même, et ses hymnes remplies de grandes beautés, et qui l'ont placé au premier rang des poëtes latins, méritaient au .moins un couplet.
Le second acte de cette piece languit peut-être un instant. Du reste, elle fait le plus grand plaisir. Les situations sont comiques ; le dialogue vif et gai et les couplets pleins d'esprit et d'originalité. Elle est très-bien jouée par les citoyens Rosiere, Carpentier et Laporte : ce dernier mérite d'autant plus d'éloges, qu'il ne paraît que dans une scene sous l'habit d'Arlequin, et qu'il remplit d'abord 4 rôles à visage découvert : après le talent qu'il y a montré et les applaudissemens qu'il y a recueillis, nous oserons dire que le public l'a reconnu, quoiqu'il n'eût pas son masque.
Magasin encyclopédique, ou Journal des sciences, des lettres et des arts, seconde année (an V, 1796), tome quatrième, p. 391-394 :
Santeuil et Dominique. Le sujet étoit piquant, et il est bien traité. L'auteur a habilement profité des mots et des anecdotes du Santeuilliana et de l'Arlequiniana. Dominique vient sous un nom meprunté pour éprouver Santeuil ; il feint de lui demander des vers pour son portrait. Santeuil, apprenant que c'est un comédien, le chasse, en lui reprochant que les comédiens sont des êtres immoraux et que
Jouer en cachette,
Aimer la fillette
Et le carafon,
Ah ! c'est la vie, la vie, la vie
Ah ! c'est la vie
Que les comédiens font
Dominique, sous divers déguisemens, fait tomber Santeuil dans les excès qu'il lui a reprochés, et enfin il lui prouve
Que jouer en cachette,
Aimer la fillette
Et le carafon,
Ah ! c'est la vie, la vie, la vie
Ah ! c'est la vie
Que les chanoines font
Santeuil se lie d'amitié avec Dominique, et lui donne cette belle devise : Castigat ridendo mores.
Cette petite pièce du citoyen Piis, dont l'effet est original, et dont les couplets sont piquans, attire beaucoup de monde. Voici ceux que nous citerons au hasard. Le premier rappelle une anecdote connu ; c'est Courtois, le portier de l'abbaye Saint-Victor, qui chante :
Sur l'air : Nous avons une terrasse, etc.
Santeuil voulant à la nuit noire
Rentrer au couvent,
Frappe à mon contrevent ;
Afin d'en tirer pour boire,
En riant,
Je lui dis : néant.
Par le guichet, à ces paroles,
Il me glisse quelques pistoles ;
Mais vous allez voir s'il est franc.
Je crois, me dit-il en rentrant,
Que j'ai laissé tomber mon gant ;
Va voir dehors, mon cher enfant.
On est crédule, et sur-tout obligeant.
Hors de ma loge un sot zèle m'emporte.
Sur les pavés je cherche en tâtonnant ;
Crac, sur mon dos il referme la porte ;
A m'ouvrir en vain je l'exhorte
En jurant,
Il répond : néant.
Je sens ma bévue ;
Plus l'heure est indue,
Plus il s'évertue
A me voir dans la rue.
Quel parti prendre ?
De crainte d'esclandre
Il m'a fallu rendre,
En enrageant,
L'argent.
L'autre est chanté par Dominique quand il demande des vers à Santeuil pour son portrait.
Air du Petit Matelot.
Nos portraits, vous pouvez m'en croire,
Diffèrent beaucoup en ce jour ;
Le vôtre est enfant de la gloire,
Le mien n'est fils que de l'amour ;
Le vôtre se vend à la ronde,
Le mien, caché, n'en vaut que mieux ;
Le vôtre est fait pour tout le monde,
Et le mien n'est fait que pour deux.
Nous regrettons que l'auteur ait sacrifié le caractère de Santeuil au plaisir de faire rire les spectateurs. Il l'a rendu par trop ridicule, et il finit par lui faire donner des coups de ceinturons. Cela n'empêche pas que cet ouvrage ne soit gai et piquant. Il est très-bien joué par les citoyens Rozières, Laporte et Carpentier.
Santeuil et Dominique, pièce anecdotique en trois actes, en prose, mêlée de vaudevilles, de Piis. 20 brumaire an 5 [10 novembre 1796].
Théâtre du Vaudeville.
Almanach des Muses 1798.
Traits connus de la vie de Santeuil. Ni amour, ni intrigue. De l'esprit, des couplets agréables et bien tournés. Quelques calembourgs.
Sur la page de titre de la brochure, à Paris, chez les Libraires des Théâtre du Vaudeville et de Molière, an Ve :
Santeuil et Dominique, pièce anecdotique en trois actes, en prose, mêlée de vaudevilles, Représentée pour la première fois, sur le Théâtre du Vaudeville, le 20 Brumaire, an 5, 11 Novembre, vieux style. Par A. P. A. Piis.
Castigat ridendo mores.
Santeuil.
Le 20 brumaire an 5 correspond, non au 11, mais au 10 novembre 1796.
Mercure de France, historique, politique et littéraire, tome XXVI, n° 9, décadi 30 Frimaire, l'an cinquième de la République (Mardi 20 décembre 1796, vieux style), p. 168-170 :
Théâtre du Vaudeville.
C'était une entreprise hardie et qui exigeait beaucoup de talens, que de faire au Vaudeville un ouvrage en 3 actes avec trois acteurs et sans femme. Cette entreprise, le cit. Piis l'a tentée avec succès dans la piece de Santeuil et Dominique, On connaît la scene que Dominique fit un jour au poëte de Saint-Victor, et au moyeu de laquelle il lui arracha, pour en faire sa devise, ces mots fameux, qui sont depuis devenus la devise de la comédie, et qui devraient être aussi celles de tous les auteurs qui travaillent pour le théâtre : Castigat ridendo mores.
A cette anecdote, l'auteur de Santeuil en a joint beaucoup d'autres : il importe peu qu'elles soient vraies ; on les conte depuis long-tems et elles sont gaies, c'est ce qu'on exige au théâtre.
Voici la fable de la piece.
Dominique se présente à Santeuil sans en être connu, et lui demande un vers pour mettre au bas de son portrait, Santeuil qui, comme on sait, attachait un grand prix à ses vers, trouve la demande indiscrette. Et puis que peut offrir de piquant le nom de Dominique ? D'ailleurs, le poëte est de très-mauvaise humeur ; il sort du sermon d'un de ses amis, qui a manqué de mémoire dès l'exorde ; ce n'est pas le sermon qu'il regrette, mais bien la collation qui devait le suivre, s'il eût été achevé, Quand il apprend que Dominique est comédien, c'est bien pis encore ; îl entre en foreur et le chasse, en lui reprochant la vie de ses pareils ; il les accuse d'aimer le jeu, la fillette et le carafon.
Dominique promet de se venger ; le portier du couvent, à qui la veille Santeuil a fait un assez mauvais tour, s'engage à le seconder. L'acteur se déguise en gascon, fait jouer Santeuil, et lui gagne 600 liv. qu'il venait de recevoir pour le prix d'une hymne : il paraît ensuite en chanteur italien, loue beaucoup le chanoine, le fait boire et l'enivre.
Enfin, il se travestit en femme, et se montre au parloir. Santeuil, oubliant qu'il n'a pas le caractere nécessaire pour recevoir une confession, consent à l'écouter. Arlequin le prie de l'interroger : par où voulez-vous que je commence, demande Santeuil. — Eh ! répond la. fausse pénitente, par les sept péchés capitaux ; et voilà qu'elle lui fait toute la confession d'Arlequin, qui ne laisse pas de paraître étrange dans la bouche d'une femme ; Santeuil lui saisit la main et la baise.
Elle se fâche, et le menace d'aller le dire au prieur ; faites cela, lui répond-il, moi j'irai le dire à votre mari. Il rentre dans sa chambre ; mais Arlequin y entre en même-tems par la fenêtre ; cette fois il a son habit et son masque, Santeuil le prend pour le diable, et l'exorcise. On s'explique : Arlequin rend à Santeuil sa leçon, et lui fait voir qu'un chanoine peut aussi quelquefois être fragile et céder aux séductions du jeu, du vin et d'une jolie pénitente.
Il obtient le vers qu'il demandait et mène Santeuil à la comédie.
Voltaire a dit que 1a vie des gens de lettres était dans leurs ouvrages ; il a voulu faire entendre par là qu'une fois morts, on devait oublier leurs faiblesses, pour ne voir que leurs talens. Ceux de Santeuil sont trop oubliés dans la piece ; on n'en dit rien que ce qu'il en dit lui-même, et ses hymnes remplies de grandes beautés, et qui l'ont placé au premier rang des poëtes latins, méritaient au .moins un couplet.
Le second acte de cette piece languit peut-être un instant. Du reste, elle fait le plus grand plaisir. Les situations sont comiques ; le dialogue vif et gai et les couplets pleins d'esprit et d'originalité. Elle est très-bien jouée par les citoyens Rosiere, Carpentier et Laporte : ce dernier mérite d'autant plus d'éloges, qu'il ne paraît que dans une scene sous l'habit d'Arlequin, et qu'il remplit d'abord 4 rôles à visage découvert : après le talent qu'il y a montré et les applaudissemens qu'il y a recueillis, nous oserons dire que le public l'a reconnu, quoiqu'il n'eût pas son masque.
Magasin encyclopédique, ou Journal des sciences, des lettres et des arts, seconde année (an V, 1796), tome quatrième, p. 391-394 :
Santeuil et Dominique. Le sujet étoit piquant, et il est bien traité. L'auteur a habilement profité des mots et des anecdotes du Santeuilliana et de l'Arlequiniana. Dominique vient sous un nom meprunté pour éprouver Santeuil ; il feint de lui demander des vers pour son portrait. Santeuil, apprenant que c'est un comédien, le chasse, en lui reprochant que les comédiens sont des êtres immoraux et que
Jouer en cachette,
Aimer la fillette
Et le carafon,
Ah ! c'est la vie, la vie, la vie
Ah ! c'est la vie
Que les comédiens font
Dominique, sous divers déguisemens, fait tomber Santeuil dans les excès qu'il lui a reprochés, et enfin il lui prouve
Que jouer en cachette,
Aimer la fillette
Et le carafon,
Ah ! c'est la vie, la vie, la vie
Ah ! c'est la vie
Que les chanoines font
Santeuil se lie d'amitié avec Dominique, et lui donne cette belle devise : Castigat ridendo mores.
Cette petite pièce du citoyen Piis, dont l'effet est original, et dont les couplets sont piquans, attire beaucoup de monde. Voici ceux que nous citerons au hasard. Le premier rappelle une anecdote connu ; c'est Courtois, le portier de l'abbaye Saint-Victor, qui chante :
Sur l'air : Nous avons une terrasse, etc.
Santeuil voulant à la nuit noire
Rentrer au couvent,
Frappe à mon contrevent ;
Afin d'en tirer pour boire,
En riant,
Je lui dis : néant.
Par le guichet, à ces paroles,
Il me glisse quelques pistoles ;
Mais vous allez voir s'il est franc.
Je crois, me dit-il en rentrant,
Que j'ai laissé tomber mon gant ;
Va voir dehors, mon cher enfant.
On est crédule, et sur-tout obligeant.
Hors de ma loge un sot zèle m'emporte.
Sur les pavés je cherche en tâtonnant ;
Crac, sur mon dos il referme la porte ;
A m'ouvrir en vain je l'exhorte
En jurant,
Il répond : néant.
Je sens ma bévue ;
Plus l'heure est indue,
Plus il s'évertue
A me voir dans la rue.
Quel parti prendre ?
De crainte d'esclandre
Il m'a fallu rendre,
En enrageant,
L'argent.
L'autre est chanté par Dominique quand il demande des vers à Santeuil pour son portrait.
Air du Petit Matelot.
Nos portraits, vous pouvez m'en croire,
Diffèrent beaucoup en ce jour ;
Le vôtre est enfant de la gloire,
Le mien n'est fils que de l'amour ;
Le vôtre se vend à la ronde,
Le mien, caché, n'en vaut que mieux ;
Le vôtre est fait pour tout le monde,
Et le mien n'est fait que pour deux.
Nous regrettons que l'auteur ait sacrifié le caractère de Santeuil au plaisir de faire rire les spectateurs. Il l'a rendu par trop ridicule, et il finit par lui faire donner des coups de ceinturons. Cela n'empêche pas que cet ouvrage ne soit gai et piquant. Il est très-bien joué par les citoyens Rozières, Laporte et Carpentier.
Annales dramatiques, ou dictionnaire général des théâtres, tome 8 (1811), p. 245-246 :
[On retiendra de ce compte rendu, qui puise largement dans l'article du Mercure de France ci-dessus, la vision de la société d’ancien régime, et l’état de la culture supposée des lecteurs du début du XIXe siècle (qui est censé connaître Santeuil).]
SANTEUIL ET DOMINIQUE, pièce anecdotique en trois actes, en prose, mêlée de vaudevilles, par M. de Piis, au Vaudeville, 1798.
La plupart de nos lecteurs connaissent, sans doute, la scène que Dominique fit un jour au poëte Santeuil, et au moyen de laquelle il lui arracha, pour en faire sa devise, ces mots fameux : Castigat ridendo mores, que l'on vit depuis sur le rideau de la Comédie Italienne, et qui auraient dû y rester ; ceux qui ne la connaissent point la retrouveront toute entière dans cette pièce, qui renferme beaucoup d'autres anecdotes. La voici:
Dominique se présente à Santeuil, sans en être connu, et lui demande un vers pour mettre au bas de son portrait. Santeuil qui, comme on sait, attachait un grand prix à ses vers, trouve la demande indiscrète ; et puis, que peut offrir de piquant le nom de Dominique D'ailleurs, il est de fort mauvaise humeur. Il sort du sermon d'un de ses amis, qui a manqué de mémoire dès l'exorde. Ce n'est pas le sermon qu'il regrette, mais la collation qui devait le suivre, s'il avait été achevé. Lorsqu'il apprend que Dominique est comédien, c'est bien pis encore ; il entre en fureur, et le chasse, en lui reprochant la vie de ses pareils, qu'il accuse d'aimer le jeu, le vin et les femmes.
Dominique sort avec le projet de se venger. Le portier du couvent, à qui Santeuil a joué un assez mauvais tour, s'engage à le seconder. Peu d'instans s'écoulent; Dominique revient, déguisé en Gascon, fait jouer Santeuil, et lui gagne six cents livres qu'il venait de recevoir pour le prix d'un hymne. Bientôt après, il paraît en chanteur italien, loue beaucoup le chanoine, le fait boire , et l'enivre.
Enfin il se travestit en femme, et se montre au parloir. Santeuil, oubliant qu'il n'a pas le caractère nécessaire pour recevoir une confession, consent à l'écouter. Arlequin le prie de l'interroger. Par où voulez-vous que je commence , lui demande Santeuil ? Eh ! répond la fausse pénitente, par les sept péchés capitaux. Alors elle lui fait toute la confession d'Arlequin, qui ne laisse pas que de paraître étrange dans la bouche d'une femme. Santeuil lui prend la main et la baise ; elle se fâche , et le menace d'aller le dire au prieur. Faites cela, lui répond-il, moi, j'irai le dire à votre mari. Il rentre dans sa chambre ; mais Arlequin y entre en même-tems par la fenêtre. Cette fois, il a son habit et son masque, Santeuil le prend pour le diable, et l'exorcise. On s'explique. Arlequin obtient les vers qu'il demandait, et emmène Santeuil à la comédie.
Cette pièce renferme des situations comiques, un dialogue vif et piquant, et des couplets pleins de sel et d'originalité.
La base César donne deux auteurs à cette pièce, Pierre-Yvon Barré et Pierre-Antoine-Augustin de Piis ; elle a été joué 84 fois au Théâtre du Vaudeville et 2 fois dans d'autres théâtres (15 fois en 1796, à partir du 11 novembre ; 38 fois en 1797 ; 24 fois en 1798 ; 9 fois en 1799)
La base César donne deux auteurs à cette pièce, Pierre-Yvon Barré et Pierre-Antoine-Augustin de Piis ; elle a été joué 84 fois au Théâtre du Vaudeville et 2 fois dans d'autres théâtres (15 fois en 1796, à partir du 11 novembre ; 38 fois en 1797 ; 24 fois en 1798 ; 9 fois en 1799)
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