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Sophie de Pierrefeu ou le Désastre de Messine

Sophie de Pierrefeu ou le Désastre de Messine, fait historique en trois actes, de Révéroni Saint-Cyr, musique de Martini, pièce reçue au théâtre Feydeau le 8 décembre 1795.

Non représentée.

Sur la page de titre de la brochure, à Paris, chez Ballard, an 13 [1804] :

Sophie de Pierrefeu, ou le Désastre de Messine, fait historique, en trois actes, Paroles de Mr. R. S.-C., Musique de Mr. Martini ; Pièce reçue au Théâtre Feydeau, le 8 décembre 1795.

Le fait historique concernant la marquise de Spadara; fille de M. Pierrefeu, date de 1783. Il s'agit du tremblement de terre de Calabre, qui a touché le sud de l'Italie, en Calabre comme au nord est de la Sicile. Voilà ce qu'en dit la Gazette de Cologne du 14 mars 1783 (repris dans la Gazette de France du 28 mars 1783, p. 117) :

Dans les détails qui nous sont venus de Messine, on raconte la mort cruelle de la marquise de Spadara, fille du sieur Pierrefeu, gentilhomme provençal. Cette dame au moment du tremblement de terre s’était évanouie, et avait été emportée par son époux, qui était parvenu à l’emporter jusqu’au port ; mais tandis qu’il faisait les dispositions pour embarquer, cette dame revenue à elle-même et s’appercevant que son fils n’étoit point avec elle, profita pour s’échapper du moment où son mari étoit trop occupé pour veiller sur elle : elle court à sa maison, qui n’étoit point encore tombée, elle monte et se saisit de son fils au berceau ; l’escalier croule devant ses pas et lui ferme la retraite ; elle fuit de chambre en chambre toujours poursuivie par les éboulements successifs, et elle arrive sur un balcon devenu son seul asile ; elle implore du secours en montrant son fils ; mais dans le désastre public, la pitié pour autrui se tait, et tremblant pour soi même, chacun ne voit que son propre danger, le feu prend au reste de la maison, et au milieu des flammes et des débris, cette malheureuse victime de l’amour maternel tombe écrasée, tenant encore dans ses bras l’objet de sa tendresse et la cause de sa mort

Le texte de la pièce est précédé d'un avis, puis de la liste des personnages :

AVIS.

Une ancienne Gazette de France, qui rapportait les détails du tremblement de terre de Messine et le dévouement maternel de madame de Pierrefeu, fournit, il y a dix ans, à l'auteur de cette pièce, l'idée de mettre en scène l'histoire d'une famille célèbre et malheureuse, et d'y joindre un spectacle neuf et curieux. Il sentit la difficulté de faire entrer dans son sujet une intrigue amoureuse ; mais on lui observa qu'en ces climats brûlans, où les passions sont vives et les plaisirs la principale affaire, on s'occupe fort peu du voisinage des volcans ; qu'une éruption plus ou moins forte ne peut allarmer que les étrangers, et n'interrompt à Naples et à Messine, ni les fêtes ni les intrigues d'amour ; qu'enfin cette objection n'aurait du poids qu'en des pays où cette catastrophe aurait été imprévue et sans cause apparente et journalière, comme à Lisbonne, à Malaga, etc., où il n'y a pas de volcans, et où le désastre fut subit et le bouleversement total. L'auteur crut pouvoir se rendre à ces motifs ; sa pièce fut reçue au théâtre Feydeau le 8 décembre 1795. Un compositeur célèbre en fit la musique, et le magique Dégotti allait commencer les décorations lorsque ce théâtre fut fermé. Depuis ce tems, d'autres théâtres se sont emparés de ce spectacle ; et sans attacher de prétention à un tableau tracé rapidement, l'auteur fait imprimer cette pièce, uniquement pour n'être pas taxé de plagiat, dans le cas, vraisemblable, où elle serait reprise, ne fût-ce que pour entendre l'excellente musique de M. Martini.

ACTEURS.

DORIA, Amiral au service de Naples.

SCALVINI, Seigneur Sicilien, richement vêtu.

SOPHIE DE PIERREFEU, Française, épouse de l'Amiral.

CARLOS, jeune Marin, parent de l'Amiral, vêtu à l'Espagnole et richement.

MARIO, Valet de Scalvini, vêtu à la Sicilienne.

PÉDRO, Jardinier.

LAZARONIS.

PEUPLE DE MESSINE.

La Scène est à Messine.

Le décor est indiqué au début de chaque acte.

Acte premier :

Le théâtre représente les jardins de l'Amiral. A droite, une aile de la maison. A gauche, une terrasse sur la mer, un bosquet de rosiers surmonté de trois arbres et quelques statues. Dans le fond la mer et le golfe de Messine. De l'autre côté du golfe, dans un grand lointain, le sommet de l'Etna, jettant de tems en tems une fumée noire.

Acte second :

La décoration reste la même, et la musique de l'entr'acte annonce une fête Sicilienne dans les jardins éloignés.

Acte troisième :

Le théâtre représente le dessous des ruines du palais ; une voûte de cave très-basse et lézardée occupe toute la largeur de la scène. Des meubles épars et renversés annoncent le bouleversement de la maison. Dans le fond, la scène est fermée par un mur en ruine et par deux poutres à demi-brisées et recroisées dans leur chûte, qui empêchent l'entier éboulement du plancher supérieur, déjà à demi-tombé ; plus près, on voit un éboulis de décombres, et une crevasse formée par le tremblement de terre.

Archives littéraires de l'Europe ou Mélanges de littérature, tome cinquième, 1805, Gazette littéraire, janvier 1805, p. xxvij :

[La brève notice consacrée à la pièce de Révéroni de Saint-Cyr et de Martini manifeste des regrets de la non représentation de Sophie de Pierrefeu, sans en indiquer la cause (la fermeture du Théâtre Feydeau ou une interdiction de représentation ?).]

Sophie de Pierrefeu ou le Désastre de Messine, fait historique en trois actes, paroles de M. R. S. C. musique de Martini, pièce reçue au théâtre Feydeau le 8 décembre 1795. Chez Ballard et Henrichs. Prix 1 fr. 20 c. Il est à regretter que les circonstances qui ont empêché la représentation de ce drame lyrique, ayent privé les amateurs d'entendre la musique d'un compositeur célèbre, qui depuis longtems ne travaille plus pour le public.

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