Soyez plutôt Maçon, comédie en un acte en prose, de Dumaniant, 12 germinal an 12 [2 avril 1804].
Théâtre de la Porte Saint-Martin
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Titre :
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Soyez plutôt Maçon
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Genre
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comédie
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Nombre d'actes :
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1
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Vers / prose
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prose
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Musique :
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non
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Date de création :
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12 germinal an 12 (2 avril 1804)
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Théâtre :
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Théâtre de la Porte Saint-Martin
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Auteur(s) des paroles :
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Dumaniant
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Almanach des Muses 1805
Sur la page de titre de la brochure, Paris, chez Barba, an XII (1804) :
Soyez plutôt maçon, comédie en un acte, en prose, Par M. Dumaniant. Représentée, pour la première fois, sur le théâtre de la Porte St.-Martin le 12 germinal an xii.
Courrier des spectacles, n° 2593 du 13 germinal an 12 [3 avril 1804], p. 2 :
[Il s’agit dans la pièce d’illustrer le conseil de Boileau de ne pas s’attaquer à une tâche au-delà de ses forces, en particulier dans le domaine littéraire. On y montre un jeune auteur de drame tout fier de sa pièce qu’on va jouer. Quelqu’un tente de le raisonner : écrire un drame, c’est être inutile à la société, et contribuer « à la dégradation d’un art dont mille et une monstruosités semblables à la sienne précipitent la décadence » (le drame n’est pas bien considéré !). Bien sûr, le drame échoue. La pièce profite de l’occasion qui lui permet de se moquer pour caricaturer un journaliste célèbre (que je n’identifie pas : il est appelé Pathos). Le jugement porté sur la pièce de Dumaniant est positive : elle est bien écrite, et elle a eu du succès, bien qu’elle soit un peu sérieuse. « L’auteur a été vivement demandé ».]
Théâtre de la Porte Saint Martin.
Soyez plutôt maçon. …
Cet hémistiche devenu proverbe comme beaucoup d'autres vers de Boileau, est un de ceux qui reçoivent plus souvent leur application dans la socièté. Il y a tant de gens qui font tout le contraire de ce qu’ils devroient faire, qu’on est tenté de leur dire : Soyez plutôt maçon. Mais c’est sur-tout aux barbouilleurs éphémères de papier, aux écoliers à qui un drame informe ou hideux donne l’orgueil de se croire passés maîtres, qu’il s’adresse particulièrement : c’est aussi pour eux qu’est écrite la comédie, ou pluôt la satyre en action représentée hier à ce théàtre.
La scene se passe dans un café. Francval et un de ses amis lisent les nouvelles et s'entretiennent des spectacles
Près d’eux est un jeune auteur, qui a l’œil fixé sur un manuscrit qu’il paroit lire avec complaisance, entend la proposition que l’un des deux fait à l’autre d’aller voir jouer le nouveau mélodrame aux Boulevards. Il est auteur de cette piece, et il a en poche des exemplaires, et sur-le-champ il en offre un dans lequel il cherche à faire remarquer les passages les plus pathétiques,
Francval, ami du vrai beau, admirateur de Molière, blâme tout, jusqu’au goût de l’auteur qui au lieu d’être utile par ses talens à la société suit une carriere pour laquelle il n’est point fait, et contribue par là à la dégradation d’un art dont mille et une monstruosités semblables à la sienne précipitent la décadence.
Cependant la piece s’est jouée, et les sifflets en ont fait justice. Francval profite de ce moment pour détourner le jeune auteur d'une profession où
Il n’est point de degré du médiocre au pire.
On a amis [sic] en scène un journaliste faux ami de l’auteur, et quoiqu’il eût un nom supposé, tout le monde a reconnu Brnnot [?], et a ri de la carricature.
Cet ouvrage offre des tirades très-bien écrites et a fait beaucoup de plaisir, quoiqu’il soit dans un genre un peu sérieux.
L’auteur a été vivement demandé ; M. Philippe qui avoit joué avec chaleur le rôle de l’auteur du mélodrame, est venu nommer M. Dumaniant
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