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Statira, ou les Frères ambitieux

Statira, ou les Frères ambitieux, mélodrame en trois actes et à grand spectacle, de Louis Ponet, musique de Taix, ballet d'Adam, 8 mai 1806.

Théâtre de la Gaîté.

Sur la page de titre de la brochure, à Paris, chez Fages, 1806 :

Statira, ou les Frères ambitieux, mélodrame en trois actes, en prose,et à grand spectacle, Par M. Louis Ponet, Musique de M. Taix ; Ballets de M. Adam ; mis en scène par M. Ribié. Représenté, pour la première fois, à Paris, sur le Théâtre de la Gaité, le 8 Mai 1806.

Liste de spersonnages :

PERSONNAGES.

Acteurs.
MM.

ARTABAN,
ADELTER,

Fils du Roi assassiné et de Myrtha.

Marty.
Lafargue.

IDAMOR, autre Fils du Roi et de Statira.

St. Victor.

OSCAR, ancien Chef de Tartares, attaché au parti des deux Frères, puis à celui de Statira.

St. Jules.

ACHMET, Capitaine des Gardes.

Camel.

ALI, Officier du Palais.

Genest.

UN MAGE.

Ferdinand.

UN TARTARE.

Houdebert.

Mmes.

STATIRA,

Cousin, fe Picard.

ALMINE, jeune esclave, attachée à Statira.

Rivet.

UNE ESCLAVE.

Leblanc.

ESCLAVES, du Palais.

SOLDATS, des deux Frères.

TROUPES, d'Idamor.

PEUPLES.

MAGES.

La Scène est à Ispahan.

Décors :

Acte 1 : Le Théâtre représente un Palais.

Acte 2 : Le théâtre représente un jardin du palais, à gauche, une estrade ou trône.

Acte 3 :Le théâtre représente une cour du palais. Dans le fond, à gauche, une tour ; à droite un grand pavillon, s'ouvrant à deux battants.

Courrier des spectacles, n° 3381 du 9 mai 1806, p. 2 :

[Après une précision historique un rien pédante peut-être (qui savait, en 1806, que Darius avait laissé une veuve en mourant ?), une belle exécution en règle de l'auteur, responsable de l'invention d'une « intrigue si compliquée » qu'elle a provoqué des marques d'« improbation » dès l'acte 1, le ballet de l'acte 2 est mal exécuté, et l'acte 3 où l'énigme a été résolue, n'a pas apaisé le public qui ne l'a pas non plus accueilli favorablement. On apprendra toutefois à la fin de l'article que les auteurs, paroles (mais il est resté anonyme), musique, ballets, ont été demandés et ont été nommés. Pourtant, le sujet était susceptible de « produire de grands effets. Mais l'auteur n'en a pas tiré parti, et de plus le style est mauvais. Le critique entreprend ensuite de résumer l'intrigue, une histoire située en Perse, mettant aux prises deux frères qui veulent prendre le pouvoir que détient leur belle-mère, Statira au profit de son fils. La pièce développe ce double conflit familial, les deux frères contre leur belle-mère et leur demi-frère, et les deux frères entre eux, un traître de mélodrame, le chef des Tartares, tirant profit des dissensions entre les deux frères pour assurer le pouvoir du fils de Statira. Le bilan que le critique tire ensuite n'est guère positif : responsabilité de l'auteur, mais aussi celle des comédiens (une seule a donné satisfaction, les autres étant « ou ridicules ou sans mémoire » et celle des danseurs (seuls deux danseurs à l'acte 2 ont mérité des applaudissements. Quant ua débutant venu de province, dont on attendait beaucoup, il n'a pas convaincu.

Théâtre de la Gaîté.

Statira, ou les Frères ambitieux.

Cette Statira n’est pas la veuve de Darius ; elle doit sa naissance à l'imagination de l’auteur ; c’est lui qui a créé les caractères des deux frères, du fils héritier légitime du trône de Perse, et du fidèle Oscar qui le lui conserve. C’est lui qui a engagé en même tems ses personnages dans une intrigue si compliquée, que le public, dès le premier acte, a murmuré contre l’écrivain énigmatique qui l’avoit conduit dans ce labyrinthe, sans lui offrir les moyens d’en sortir.

Le second acte n’a guères été plus satisfaisant ; le ballet qu’on y a introduit a encore augmenté le désordre par sa mauvaise exécution ; et enfin le troisième acte, tout en donnant le mot de l’énigme, a été assez mal accueilli des spectateurs.

Le sujet, s’il avoit été mieux conçu, offroit un plan vaste et capable de produire de grands effets ; mais l’auteur a mieux aimé se mettre lui et les auditeurs à la torture ; il a en outre écrit sa pièce sans songer qu’il écrivoit pour des Français.

Le lieu de la scène est à Ispahan, capitale de la Perse. Deux frères veulent profiter de la mort de leur père pour s’emparer du trône et en chasser Statira leur belle-mère, qui le conserve à Idamor sou fils. Celui-ci s'avance contre Ispahan, à la tète d’une armée. Les deux pretendans déjà rivaux et indisposés l’un contre l'autre, se réunissent pour arrêter ses progrès. Ils ont besoin pour cela des secours d’Oscar, chef des Tartares, qui s’est voué secrettement à la dêfense de la Reine et de son fils ; il feint de partager la haine des deux frères contre Idamor, mais il se pro pose de le servir.

Cependant la bataille se livre : Idamor vaincu, est chargé de fers, et enfermé dans une tour ; Oscar profile des dissentions qui s’élèvent entre les deux frères, et qui se terminent par la mort de l'un, pour délivrer le jeune prince, et pour le faire proclamer roi.

Si ce mélodrame n’a pas eu tout le succès qu’on pouvoit en attendre, la faute en est surtout à l’auteur, ainsi que nous l’avons dit plus haut ; mais les acteurs aussi, et tous ceux qui ont concouru à le représenter, ne sont guères plus exempts de reproches. Mad. Picard seule a joué le rôle de Statira d’une manière convenable ; les autres étoient ou ridicules ou sans mémoire. Quant aux ballets du second acte, M. Renauzi et Mlle. Cheza ont aussi été les seuls que le public ait jugé à-propos d’applaudir. On avoit annoncé un débutant comme venant d’un grand Théâtre de province. Les départemens n’ont pas fait un grand présent à Paris en lui envoyant ce virtuose.

Malgré les improbations que les spectateurs se sont permises, on a désiré connoître les auteurs. Celui des paroles est resté dans un prudent incognito ; celui de la musique est M. Taix, et celui des ballets , M. Adam.

Le Journal de Paris, du 1er mai 1806 au 31 août 1806 comporte 8 annonces de représentations de Statira ou les Frères ambitieux : 8, 9, 10, 12, 13, 18, 20, 29 mai (sans certitude d'exhaustivité : recherche arrêtée au 10 juin).

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