Le Tuteur fanfaron, ou la Vengeance d'une femme, comédie en un acte et en vers, de Gaugiran-Nanteuil, 21 germinal an 11 [11 avril 1803].
Théâtre Français, rue de Louvois
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Titre :
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Tuteur fanfaron (le), ou la Vengeance d’une femme
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Genre :
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comédie
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Nombre d'actes :
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1
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Vers / prose
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vers
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Musique :
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non
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Date de création :
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21 germinal an 11 [11 avril 1803]
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Théâtre :
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Théâtre Français, rue de Louvois
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Auteur(s) des paroles :
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Gaugiran-Nanteuil
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Almanach des Muses 1804
Un tuteur fanfaron, et sa femme, vieille coquette, s'opposent à l'union de leur pupille avec sa maîtresse. Celle-ci se déguise en cavalier, effraie le tuteur, à qui elle enlève son épée, feint d'être amoureux de la vieille coquette, l'enchante, et obtient son aneau [sic] pour gage de son amour. Elle reparaît ensuite sous les habits de son sexe. Le tuteur et sa femme rougissent de leur faiblesse, et souscrivent au bonheur des amans, à condition qu'ils garderont le secret.
Sujet traité un peu lestement. Demi-succès.
Sur la page de titre de la brochure, à Paris, chez Barba, an XI – 1803 ;
Le Tuteur fanfaron, ou la Vengeance d’une femme, comédie en un acte et en vers. Par M. Ch. Gaugiran-Nanteuil. Représentée, pour la première fois, sur le théâtre Louvois, le 21 germinal an XI.
Courrier des spectacles, n° 2228 du 22 germinal an 11 [12 avril 1803], p. 2 :
[Une pièce à tuteur, c’est obligatoirement un problème de mariage. Ici, c’est le jeune neveu du « tuteur fanfaron » qui doit obliger son oncle de consentir à son union avec Elise, contractée secrètement. La jeune femme s’habille en homme et joue à séduite la femme du tuteur et à provoquer ce fanfaron, lâche comme le sont tous les fanfarons. Ayant compromis tout le monde, elle obtient la reconnaissance de son mariage. Le jugement porté en début d’article n’est guère favorable : c’est « une bluette sans intérêt, dans laquelle la raison, le goût et la morale ne sont pas toujours respectés », mais elle a réussi « grâces à quelques traits de gros comique, et à un travestissement.]
Théâtre Louvois.
Le Tuteur Fanfaron est une bluette sans intérêt, dans laquelle la raison, le goût et la morale ne sont pas toujours respectés. Cette piece a cependant réussi, grâces à quelques traits de gros comique, et à un travestissement très-bien joué par mademoiselle Beffroy. L’auteur a été demandé et Picard est venu nommer le cit. Nanteuil.
Derbois, gascon d’origine, et ancien procureur, vient d’être nommé commandant de la garde bourgeoise d’Amboise. Cette nouvelle dignité ajoute à son caractère fanfaron. Son épouse est une coquette surannée, qui voit un amant dans chaque homme qui la regarde. Notre brave militaire est en même-tems tuteur d’un neveu qui, tant qu’il sera garçon, ne pourra jouir de son revenu que jusques à concurrence de trois mille livres par un, et qui ne peut se marier qu’avec le consentement de son oncle. Charles, c’est le nom de ce neveu , a fait un choix, il est même uni secrètement avec Elise. Derbois qui ne sait pas que les choses sont si avancées, se propose d’empêcher ce mariage, et prévient son neveu, que plutôt d’y consentir, il provoquera en duel un proche parent de sa jeune maitresse.
Mad. Derbois emploie un autre moyen, c’est d'effrayer Charles en répandant des calomnies sur le compte d’Elise. Celle-ci arrive sous l’habit d’homme. Instruite des mauvaises dispositions de M. et de Mad. Derbois à son égard, elle forme le projet de s'en venger. Sous son habit de jeune cavalier , elle feint de l’amour pour mad. Derbois , qui par parenthèse ne peut s’empêcher d’y répondre et de lui laisser son anneau pour gage de ses sentimens. Bientôt après, ayant envain voulu forcer le commandant de la garde bourgeoise de mettre l’épée à la main, Elise l’oblige de lui abandonner son arme. Munie de ces deux gages de sa double victoire, elle revient ensuite sous ses habits de femme forcer ses deux ennemis à consentir à son mariage par la crainte où chacun est qu’elle ne divulgue ce qui s’est passé.
La Décade philosophique, littéraire et politique, onzième année de la République, IIIe trimestre, n° 21, 30 Germinal, p. 188 :
Théâtre Louvois.
Le Tuteur fanfaron, ou la Vengeance d'une femme ; en un acte, en vers.
Un original faisant le capitan et tremblant devant le moindre mirmidon ; son épouse, coquette surannée, ont formé le projet d'empêcher leur pupille d'épouser la personne qu'il aime. Elle, l'apprend, vient en cavalier voir ses deux persécuteurs, propose le duel au tuteur fanfaron qui consent à lui abandonner son épée, fait ensuite la cour à la vieille coquette, et parvient à se rendre maître de son anneau : forte de ces deux monumens de son triomphe et de la faiblesse de ses adversaires, elle reparaît sous ses habits, se déclare l'épouse de leur neveu, et ne rend l'épée à l'un, l'anneau à l'autre que sous la condition de leur consentement, dont le silence de Julie doit être le prix. Ce motif les détermine, et le tuteur consent à tout.
La conception de cet acte semble véritablement être du tems, des Jodelet ; c'est la même couleur de comédie et le même genre de plaisanteries. On ne peut se dissimuler que l'auteur n'ait montré du talent, mais dans un genre détestable. Cependant, à la faveur de quelques mots plaisans et d'une marche, assez rapide, la pièce a réussi. L'auteur annonce trop d'esprit pour n'être pas lui-même un peu honteux de son succès. C'est M. Nanteuil, déjà connu par quelques jolis actes du répertoire de ce théâtre, dont il a partagé la composition et la, réussite. L. C.
Magasin encyclopédique, ou journal des sciences, des lettres et des arts, 8e année, 1803, tome VI, p. 269-270 :
[Comment deux pièces qui n’ont pas rapporté assez ont permis à une troisième pièce de manifester la générosité de l’auteur (ou des auteurs ?) envers les descendantes de Corneille.]
Voir à la Suite du Menteur.
Annales dramatiques, ou Dictionnaire général des Théâtres, tome neuvième, p. 234-235 :
TUTEUR FANFARON (le), ou la Vengeance d'une Femme, comédie en un acte, en vers, par M. Nanteuil, à Louvois, 1803.
M. Vertbois est l'oncle et le tuteur de Charles, qu'on croyait mort : il vit ; quel coup pour M. et Mad. Vertbois ! Mais ce jeune homme, en vertu d'une clause du testament de son père, ne peut se marier qu'au gré de son tuteur, qui, jusque là, n'est tenu de lui donner que mille écus par an. M. Vertbois, qui trouve fort agréable de jouir de la fortune de son neveu, et qui serait fort embarrassé de lui rendre compte de sa tutelle, n'a plus d'autre ressource que de rejeter toutes les femmes qui lui seraient présentées ; mais Charles n'a point jugé à propos de consulter le goût de son tuteur ; et, sans lui en faire part, a épousé une jeune veuve qui lui est restée fidèle. Il arrive à Amboise le jour même que M. Vertbois vient d'être nommé commandant de la garde bourgeoise. Il va lui déclarer son mariage; mais il s'en garde bien, lorsqu'il connaît les honnêtes dispositions du tuteur. Celui-ci, quoique procureur et gascon, s'avise de faire le brave, et menace de couper les oreilles à quiconque lui parlera du mariage de son neveu. Il s'agit de forcer ce dur procureur et sa tendre moitié à ratifier le mariage. C'est l'épouse de Charles, c'est Elise qui s'en charge. Elle s'habille en homme ; et, d'accord avec Agathe, vieille gouvernante de la maison, elle parvient à compromettre la fidélité de Madame et la bravoure de M. Vertbois. Ceux-ci, pour payer son silence, consentent à son mariage.
Nous nous croyons dispensés de faire des réflexions sur le fonds de cette pièce : son peu de solidité peut être remarqué par les moins clairvoyans. Il ne faut pas être jurisconsulte pour décider que la clause du testament, qui en est le pivot, est nulle. En admettant qu'elle fût susceptible d'interprétation, que resterait-il à faire au jeune homme ? A mettre M. Vertbois en demeure , en lui faisant sommation de lui choisir une femme, à la charge par lui d'épouser celle qui lui serait présentée, etc., etc.
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