Tarare

Tarare, mélodrame en 5 actes avec un prologue,de Beaumarchais, musique de Salieri, représenté pour la première fois sur le Théâtre de l'Opéra, le 8 juin 1787. Repris sous le titre du Couronnement de Tarare le 3 août 1790.

Fortement modifié en 1790, il l'est encore plus en 1795, puis en 1802 (mais Beaumarchais n'est plus à la manœuvre). La pièce suit manifestement les mouvements de l'histoire.

En 1790, Tarare est couronné roi.

En 1795, le peuple d'Ormuz préfère proclamer la République.

Il y aura même en 1819 une version dans laquelle Tarare rétablit Atar sur le trône, et le peuple lui prête serment de fidélité (une sorte de Restauration ?).

Voir sur ces diverses versions de Tarare l'article de Francine Lévy, « Tarare : l'opéra de Beaumarchais dont Mozart n'a pas écrit la musique », Bulletin de l'Association Guillaume Budé, n°1, mars 1992. pp. 87-99. Disponible sur Internet, www.persee.fr/doc/bude_0004-5527_1992_num_1_1_1493

Les indications de la base César concernant Tarare et ses avatars ne sont guère fiables.

La collection Marandet de l'Université de Warwick propose en ligne l'édition de 1790 de la pièce :

TARARE,

MÉLODRAME

EN CINQ ACTES,

REPRÉSENTÉ pour la premiére fois

sur le Théâtre de l'Opéra, le 8 Juin 1787.

TROISIÈME ÉDITION

AUGMENTÉE du Couronnement de TARARE,

représenté le 3 d'Auguste 1790.

Poëme de PIERRE-AUGUSTIN CARON, cidevant

BEAUMARCHAIS.

Musique de M. SALIERI.

 

A GENEVE,

Chez PIERRE LALLEMAND, Grande-Rue, n. 4.

A PARIS,

Chez les Marchands de Pièces de Théâtre.

M. D C C. X C.

Mercure universel, tome 15, n° 442 du mardi 15 mai 1792, p. 239 :

[En 1792, ce n'est bien sûr pas une pièce nouvelle. C'est simplement une reprise par la toute nouvelle Académie de Musique, qui a cessé d'être royale. Le spectacle est remarquable par sa pompe et sa richesse des costumes. Les ballets sont repris d'un autre opéra, Adrien, et sont de Gradel dont la réputation n'est plus à faire. Méhul a écrit des airs « délicieux ». L'allusion au « regret qu’éprouvent tous les amateurs d'être privés d’une production, etc. » fait allusion aux difficultés que l'opéra de Hoffman et Méhul a rencontrées et qui ont empêché sa création.. La fin de l'article est consacrée aux interprètes, chanteurs, danseurs dont le critique dit qu'ils « font assaut de force, d'a plomb, de légèreté, de graces et de talens » : énumération des qualités attendues d'un danseur...

Adrien, opéra d’Hoffman et Méhul, devait être joué en mars 1792 sur la scène de l’Académie Royale de Musique sous le titre d’Adrien, empereur de Rome. Il ne l'a été qu'en 1799.]

Academie de musique.

La maniere dont on vient de remettre 1'opéra de Tarare, fait l’éloge de la nouvelle administration de ce spectacle. Il n’est pas possible de voir plus de pompe et plus de richesse dans les costumes Le grand succès de cette [sic] ouvrage, paroît vouloir se perpétuer. On a adopté les ballets destinés à l’opéra d'Adrien, ils sont de la composition de M. Gardel et justifient la réputation qu'il s’est acquise en ce genre ; les airs sont de M. Méhul, ils ont paru délicieux : ils doublent le regret qu’éprouvent tous les amateurs d'être privés d’une production ou [sic] sans doute M. Méhul a déployé toutes les ressources du genre musical.

M. Chéron fait briller sa belle voix dans le rôle d’Atar, qu’il joue de manière à dégoûter des tyrans et de la tyrannie.

M. Renaud a succédé avec succès à M. Lainez dans le rôle de Tarare. Les premiers sujets de la danse exécutent les pas les plus difficiles ; MM. Vestris, Gardel, Didelot, Melles. Rose, Miller, font assaut de force, d'a plomb, de légèreté, de graces et de talens.

 

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