Tout par l'opium, ou Juliette et Purgono

Tout par l'opium, ou Juliette et Purgono, parodie en trois actes et en vaudevilles, de Souriguère de Saint Marc, 21 juillet 1792.

Théâtre de Mlle. Montansier.

Titre :

Tout par l'opium, ou Juliette & Purgono

Genre

parodie en vaudevilles de Tout pour l’amour, ou Roméo et Juliette

Nombre d'actes :

3

Vers / prose

prose, avec des couplets en vers

Musique :

vaudevilles

Date de création :

21 juillet 1792

Théâtre :

Théâtre de Mademoiselle Montansier

Auteur(s) des paroles :

Souriguère de Saint Marc

L’Esprit des journaux français et étrangers, 1792, volume 10 (octobre 1792), p. 318-320 :

[Le compte rendu s'ouvre sur le constat d'un faible succès, parce que la parodie est trop gentille, ce qui lui enlève beaucoup de son intérêt. Les auteurs (le critique pense qu'ils sont deux) ont eu peur de froisser Monvel, l'auteur de l'œuvre parodiée. Leur pièce manque de ce fait de sel, et elle va jusqu'à écrire des couplets en son honneur. Il les invite à se proposer décrire « des ouvrages plus importants » en y consacrer «  tout le tems & tout l'esprit dont ils sont doués ». L'article s'achève sur un des couplets remarquables de la pièce.]

THÉATRE DE MLLE. MONTANSIER.

Cette piece n'a pas eu beaucoup de succès sur ce théatre. Elle n'offre pas toujours le vaudeville & ce persifflage malin & piquant, qui doit caractériser la parodie. Celle-ci n'est qu'une espece d'imitation de l'ouvrage original. Il paroît que les deux auteurs, par estime pour M. Monvel, s'étoient imposé la loi d'éviter toute satyre, toute critique (la parodie peut se permettre la satyre & la critique, sans perdre de vue la décence & l'honnêteté ; c'est une mesure dont il n'est pas aisé de saisir la juste nuance), & cette loi les a privés de répandre, dans leur ouvrage, tout le sel dont il étoit susceptible. Il est terminé par des couplets très-agréables & très-justes, en l'honneur de M. Monvel, ce qui prouve au moins la modestie des deux auteurs de cette parodie, qui, tous deux, ont d'ailleurs des talens très-estimables. Nous les engageons à créer des ouvrages plus importans, en y mettant tout le tems & tout l'esprit dont ils sont doués. Parmi plusieurs couplets ingénieux, nous avons distingué celui-ci que chante le bedeau :

AIR : Du menuet d'Exaudet.

      Mais, vraiment,
      C'est charmant :
      Quel dommage,
D'enterrer, dans un caveau,
Ces rubans, ce chapeau,
Et tout cet étalage !
      De sa mort,
      Quand le sort
      Est la cause,
Elle est morte de bon cœur,
   En mourant en couleur
        De rose.
Ah ! bon Dieu, quelle est charmante !
   Quelle fraîcheur éclatante !
      Tant d'attraits
      sont-ils faits
      Pour la biere !
Eh quoi, tout ce que je voi,
Iroit, dans ce convoi,
       Sous terre.
      En jupon
      De linon,
      Qu'elle est belle !
C'est pour la premiere fois,
   Moi, bedeau, que je vois
   Une morte en dentelle.
      J'avouerai,
      Oui, malgré
      Ma surprise,
Qu'on ne peut, aux sombres bords,
   Aller trouver les morts
      Mieux mise.

La base César nomme l’auteur, Souriguère de Saint Marc, et donne une liste de 13 représentations, du 21 juillet 1792 au 16 février 1793.

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