Une nuit de la Garde nationale, comédie nouvelle en un acte et en prose.
Il règne une certaine confusion autour de ces nuits passées à monter la garde : en 1814, Une Nuit de la Garde nationale, jouée au Théâtre de l'Odéon, dont les auteurs ont gardé l'anonymat, en 1815, Une nuit au corps de garde ou du corps de garde,. de Scribe et Delestre-Poirson
Ce que je crois comprendre :
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qu'il y a bien Une nuit de la garde nationale, jouée le 16 juin 1814 au Théâtre de l'Odéon ; elle est annoncée comme une « comédie nouvelle en un acte et en prose » autre représentation le 17 juin ; mais, le même jour, p. 3, un court article fait savoir que « la pièce donnée hier à l'Odéon sous le titre d'une Nuit de la garde nationale n'a pas réussi. Le goût et le talent de l'auteur n'ont pas répondu à ses intentions. Il a rendu ridicule ce qu'il voulait célébrer. Il a commis un sacrilège….. involontaire. » Promesse d'un article pour le lendemain, d'une « pièce que, sous plusieurs rapports, il conviendrait d'effacer du répertoire ». C'est le 19 qu'un encore plus court article est venu sceller le sort de la pièce : « L'auteur de la dernière pièce tombée à l'Odéon, sous le titre d'Une Nuit de corps de garde, vient confirmer lui-même le jugement du public en retirant sa pièce. Cet acte de modestie doit désarmer la critique ; nous nous dispenseront d'en faire remarquer les défauts. »
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que le 4 novembre 1815, le Théâtre du Vaudeville crée une pièce intitulée Une nuit de corps de garde, que le Journal de Paris annonce comme Une nuit de Corps-de-Garde de la Garde nationale. Deuxième représentation annoncée le 5 novembre, sous le titre de Une nuit de corps-de-garde, et publication d'un compte rendu sous le titre de Une Nuit au corps-de-garde, présenté comme « tableau-vaudeville en un acte ». La carrière de la pièce se poursuit le 6 novembre. Le 8, c'est sous le titre Une nuit de la garde nationale qu'elle est annoncée et qu'elle va poursuivre sa carrière (15, 16, 22, 29 novembre, 4, 5, 10, 13, 16, 18, 25 décembre : la recherche de représentations s'est arrêtée au 31 décembre). Ce même 16 décembre, le Journal de paris publie le compte rendu de Encore une nuit de la garde nationale, joué à la Porte Saint-Martin, et qui est également de Scribe et Delestre-Poirson.
Conclusion : il y a deux pièces intitulées Une nuit de la Garde nationale, l'une qui n'a été jouée qu'une ou deux fois en juin 1814 (la deuxième représentation n'est pas certaine), l'autre jouée 15 fois en novembre et décembre 1815, sous un titre fluctuant, Une nuit au/de corps de garde ou Une nuit de la garde nationale.
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