Une vengeance de l'Amour

Une vengeance de l'Amour, ballet-pantomime en un acte, de E.-F. Varez et Thierry, musique de Lanusse, mars 1813.

Théâtre de l'Ambigu-comique.

Ballet-pantomime à ne pas confondre avec Diane et les satyres ou Une vengeance de l’Amour, pantomime en deux actes de Franconi jeune, musique de Darondeau, divertissements de Jacquinet (Théâtre du Cirque Olympique, 15 février 1815).

Journal des arts, des sciences et de la littérature, treizième volume (avril à juillet 1813), n° 216 du 10 avril 1813, p. 43 :

[Ouvert par des généralités dignes d'une introduction de dissertation lycéenne, le compte rendu annonce un ballet dans lequel l'Amour joue le rôle anacréontique de l'archer qui perce le cœur des jeunes filles indifférentes. Le résumé de l'intrigue montre une jeune Théophanie qui dédaigne son amant. L'amour trouve un joli moyen de la convaincre d'aimer : un bouquet de fleurs contenant une flèche de l'Amour, et la jeune fille « reconnaît enfin qu'il n'est pas de bonheur, de plaisir sans l'amour » : le ballet finit par un mariage. La fin de l'article décrit un ballet aux « tableaux […] frais et gracieux » et fait l'éloge des très jeunes interprètes venus de l'école de danse du théâtre (certains ont sept ou huit ans) Par contre, rien sur la musique.]

THÉATRE DE L'AMBIGU-COMIQUE.

Une Vengeance de l'Amour, pantomime de MM. Varez et Thierry, musique de M. Lanusse.

L'Amour joue un grand rôle au théâtre et dans le monde ; ses caprices, ses travers, sa vengeance, inspirent à nos poëtes des in-folio, des vers, et des ouvrages de toute espèce. On a vu quelquefois l'Amour exercer sa vengeance d'une manière tragique ; mais, dans la pièce nouvelle, cette vengeance n'a rien de barbare, puisqu'il ne s'agit que de réduire un cœur indifférent. C'est un sujet tout à fait anacréontique, et qui fait une heureuse diversion avec le sombre mélodrame.

Irrité contre la bergère Théophanie, qui méconnaît l'empire de l'amour, le fils de Vénus prend sous sa protection l'amant. dédaigné de cette bergère, Il se déguise en paysan, et distribue des bouquets aux compagnes de Théophanie. Celui qu'il réserve à la belle indifférente renferme une de ses flèches, et devient l'instrument de sa vengeance. La bergère, moins inhumaine, reconnaît enfin qu'il n'est pas de bonheur, de plaisir sans l'amour ; aussi l'amour l'unit-il à son berger.

Ce petit ballet-pantomime a complètement réussi ; les, et les pas fort bien dessinés. Il a été exécuté avec une précision qui surprend d'autant plus que ces jeunes artistes-danseurs expriment ce qu'ils ne peuvent encore éprouver. Ils sont tous élèves de l'école de danse établie par le directeur, M. Labenette Corsse. On doit surtout citer avec éloge Mlles. Solmon, Adam, le jeune Maurice, et la petite Gilbert, qui, à sept ou huit ans, fait déjà l'amour comme une grande personne.

S.          

Il y a 7 représentations signalées dans le Journal de l'Empire, du 8 avril au 17 mai. Mais je n'ai pas trouvé la date de la création.

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