La Vivandière, comédie-vaudeville en un acte, de Sewrin, 23 avril 1813.
Théâtre des Variétés.
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Titre
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Vivandière (la)
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Genre
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comédie-vaudeville
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Nombre d'actes :
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1
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Vers / prose ?
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prose avec des couplets en vers
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Musique :
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vaudevilles
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Date de création :
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23 avril 1813
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Théâtre :
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Théâtre des Variétés
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Auteur(s) des paroles :
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M. Sewrin
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Sur la page de titre de la brochure, à Paris, chez Fages, 1813 :
La Vivandière, comédie en un acte, mêlée de couplets ; Par M. Sewrin. Représentée, pour la première fois, à Paris, sur le Théâtre des Variétés, le 23 avril 1813.
Journal de Paris, n° 114 du 24 avril 1813, p. 1-2 :
[Le compte rendu accorde une large place au résumé de l'intrigue, moyennement originale. Il s'agit de l'histoire d'une vivandière qui se croit veuve, est prête à convoler en de nouvelles noces, et retrouve son mari. Plus de nouveau mariage pour elle, mais celui qu'elle devait épouser n'est pas rancunier : il laisse ce qu'il a donné à la vivandière e t sa nombreuse famille, ce qui permet à sa fille aînée d'épouser son beau grenadier. Le jugement porté sur la pièce est soigneusement balancé ; « du naturel et de la gaieté dans quelques détails grivois », mais aussi beaucoup de négligence dans les couplets, en particulier dans les rimes dont le critique donne quelques exemples. Mais le public a su se montrer indulgent, d'autant que la pièce est fort bien interprétée, au point qu'une des actrices se voit décerner d'adjectif « parfaite », « ce n’est point une actrice, c’est le personnage même ». Sewrin, dont le nom a été demandé et proclamé, a obtenu un beau succès, un vendredi, occasion de rappeler une autre pièce du même, ce Monsieur Crédule de la pièce récente de Martainville, qui se moque de ce genre de préjugé superstitieux (mais rien ne démontre que Sewrin le partage !).
THÉATRE DES VARIÉTÉS.
Première représentation de la Vivandière.
Marotte, vivandière d’un camp d’observation près de la Rochelle, a quatre enfans qui tous l’aident dans son commerce ; 1'un colporte du rogomme, l'autre des pipes et du tabac, le troisième des gâteaux et des tartelettes dont il lui arrive quelquefois de manger plus que le treizième, c'est le seul dans la comptabilité duquel il se trouve un deficit. Louise, l'aînée de la famille, a une occupation de plus que ses frères et sœur, celle de faire l'amour avec M. Joli-Cœur, grenadier au régiment de Béarn.
Marotte est veuve, ou du moins elle croit l'être . Jean Lerond son mari, matelot de profession, et ivrogne par goût, a été emporté, dit-on, d'un boulet de canon, et pour donner un père a ses enfans, elle est sur le point d’épouser Laquille, vieux pilote-côtier. Le gaillard est cossu et fait les choses en Cresus. Il confie à sa future sa bourse avec carte blanche, et pour présent de noces, chaque marmot a un habit neuf, et Louise quelque chose de mieux, son grenadier avec une dot.
Marotte arrive pomponée, tout est prêt pour la noce ; la table est mise ; mais le témoin que le père Laquille a choisi, et avec qui il vient de faire connaissance en trinquant, trouble toute la cérémonie : c'est Jean Lerond lui-même qui a bien eu effectivement quelque chose à démêler avec un boulet de canon ; mais il en a été quitte pour sa jambe qu’il a troquée contre une bonne pension. Marotte, la plus accommodante de toutes les femmes, prenait un nouveau mari avec plaisir, et revoit l’ancien sans chagrin. Le père Laquille, réduit au rôle d’ami, devient le bienfaiteur de toute la famille à laquelle il assure son bien, et la fête à laquelle il n’y a de changé que le rôle d’un acteur principal, se termine par un renouvellement de noces entre Marotte et Jean Lerond, et par le mariage de Louise et de Joli-Cœur.
Il y a du naturel et de la gaieté dans quelques détails grivois de cette petite pièce ; mais les couplets n’en sont pas la partie brillante ; plusieurs sont écrits et rimés avec une négligence que ne peuvent faire excuser les licences les plus étendues accordées à ce genre d’ouvrages. Dans aucun cas on ne peut faire rimer, par exemple, Bayard et Béarn : hommes et phantômes : pieds et souliers ; niais le public ne s’est pas montré rigoriste, et il a accordé à la pièce des applaudissement dont les acteurs peuvent revendiquer la meilleure partie. Bosquier a fort bien joué le père Laquille, et Mlle Elomire a été excellents dans le rôle de la vivandière Marotte. Si l’idée et le mot de perfection ne semblaient pas répugner à s’appliquer au genre de pièces dans lesquelles joue Mlle Elomire, je dirais qu’elle est souvent parfaite ; ce n’est point une actrice, c’est le personnage même.
Malgré le préjugé qu’a conçu contre le vendredi M. Crédule, qu’on donnait précisément hier avant la pièce nouvelle, M. Sewrin dont le nom a été demandé et proclamé, a dû se convaincre qu'on pouvait obtenir un succès le vendredi, et même à assez boa marché.
A.
Journal des arts, des sciences et de la littérature, n° 219 (Quatrième année), 25 Avril 1815, p. 114-115 :
[Compte rendu très sévère : la pièce n’est qu’une « froide intrigue », mal composée, et d’un niveau de comique très bas. Les couplets sont sans valeur. La description de la fin de la représentation montre bien les disssenssions entre divers clans, chacun essayant d’imposer son point de vue, réussite ou échec.]
Théâtre des Variétés.
La Vivandière, vaudeville en 1 acte, de M. Sewrin.
On s'attendait à un tableau militaire, qui pouvait être gai et animé, on n'a vu qu'une de ces froides intrigues qui traînent sur tous les théâtres, à laquelle on a cousu, pour atteindre la durée ordinaire, quelques scènes de remplissage.
Marotte, vivandière de l'armée des côtes (et qui pourrait être toute autre chose, car son état, qui fait le titre de la pièce, ne sert en rien à l'intrigue), se croit veuve du matelot Jean Lerond, qui, depuis plusieurs années, n'a pas reparu en France. En conséquence, elle va épouser le premier pilote de La Rochelle, M. Laquille. Louise, sa fille, doit se marier le même jour au grenadier Jolicœur. Jean Lerond arrive. Laquille et Jolicœur, qui ne le connaissent point, se prennent d'amitié pour lui, et l'invitent à leur noce. Le matelot les laisse faire leurs apprêts et leurs présens de mariage, après quoi il se fait reconnaître de sa femme, à laquelle le père Laquille renonce en enrageant. Pour Jolicœur et Louise, leur mariage a toujours lieu, et voilà une pièce et presque un succès de plus.
Le comique de l’ouvrage est dans un langage lardé de termes de marine, et dans des plaisanteries du plus mauvais genre, , dont voici un échantillon : « Votre défunt payait en nature. - Oui, ces quatre marmots en sont la preuve. »
Marotte, en parlant de sa parure, dit que,
« De la tête aux pieds,
» Tout est neuf.... excepté la femme. »
Quelques sifflets ont voulu faire justice du gross el de la Vivandière, mais une artillerie de bravos, parfaitement servie, les a réduits au silence. Cependant les couplets sont tellement insignifians, que les amis ont eu la pudeur de n'en redemander aucun.
Bosquier a joué le rôle du père Laquille avec un talent beaucoup plns original que la pièce. S.
Magasin encyclopédique, ou journal des sciences, des lettres et des arts, 18e année, 1813, tome III, p. 174 :
[Le compte rendu, plutôt réticent, souligne surtout la minceur de cette pièce, au fonds « peu piquant », avec de la gaieté et « des détails assez francs ».]
THÉATRE DES VARIÉTÉS.
La Vivandière, comédie-vaudeville en un acte, jouée le 20 avril.
Cette petite pièce a été faite pour faire valoir les talens de Mademoiselle Elomire qui joue si naturellement les rôles d'une nature un peu triviale.
La Vivandière, qui se croit veuve, et qui est prête à convoler en secondes noces, retrouve son mari au moment de signer son nouveau contrat. Le futur en est pour les dépenses qu'il a faites, afin de plaire à la Vivandière. Ce fonds, peu piquant, est soutenu par de la gaieté et des détails assez francs. La pièce est de M. Sewrin.
Mémorial dramatique, ou Almanach théâtral pour l’an 1814; VIIIe année, p. 161—163 :
[Une pièce digne du théâtre qui la crée : son succès tient moins à ses qualités qu’à l’indulgence du public des Variétés, qui n’est pas exigeant.]
LA VIVANDIÈRE, vaudeville en un acte, par M. Sewrin. (23 avril.)
Marotte, vivandière d'un camp d'observation près de la Rochelle, a quatre enfans qui tous l'aident dans son commerce ; l'un colporte du rogomme, l'autre des pipes et du tabac, le troisième des gâteaux et des tartelettes dont il lui arrivent [sic] quelquefois de manger plus que le treizième, c'est le seul dans la comptabilité duquel il se trouve un déficit. Louise, l'aînée de la famille, a une occupation de plus que ses frères et sœurs, celle de faire l’amour avec M. Joli-Cœur, grenadier au régiment de Béarn.
Marotte est veuve, ou du moins elle croit l'être ; Jean Lerond son mari, matelot de profession a éte emporté, dit-on, d'un boulet de canon et pour donner un père à ses enfans, elle est sur le point d'épouser Laquille, vieux pilote-côtier Le gaillard est cossu et fait les choses en Crésus. Il confie à sa future sa bourse avec carte blanche, et pour présent de noces, chaque marmot a un habit neuf , et Louise quelque chose de mieux son grenadier avec une dot.
Marotte arrive pomponée, tout est prêt pour la noce ; la table est mise ; mais le témoin que le père Laquille a choisi, et avec qui il vient de faire connaissance en trinqnant , trouble toute la cérémonie : c'est Jean Lerond lui-même qui a bien eu effectivement quelque chose à démêler avec un boulet de canon ; mais il en a été quitte pour sa jambe qu'il a troquée contre une bonne pension. Marotte, la plus accommodante de toutes les femmes, prenait un nouveau mari avec plaisir, et revoit l'ancien sans chagrin. Le père Laquille, réduit au rôle d'ami, devient le bienfaitenr de toute la famille à laquelle il assure son bien, et la fête à laquelle il n'y a de changé que le rôle d'un acteur principal, se termine par un renouvellement de noces entre Marotte et Jean Lerond, et par le mariage de Louise et de Joli-Cœur.
Cette bluette a eu du succès, quoique tous les couplets soient plus que négligés, mais aux Variétés on n'y regarde pas de si près.
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