Vert-vert, divertissement en un acte, mêlé d’ariettes, texte de M. Desfontaines, musique de M. Dalayrac, 11 octobre 1790.
Théâtre Italien.
-
Titre :
|
Vert-vert
|
Genre
|
divertissement mêlé d’ariettes
|
Nombre d'actes :
|
1
|
Vers / prose ?
|
prose, avec des couplets en vers
|
Musique :
|
oui
|
Date de création :
|
11 octobre 1790
|
Théâtre :
|
Théâtre Italien
|
Auteur(s) des paroles :
|
M. Desfontaines
|
Compositeur(s) :
|
M. Dalayrac
|
L’Esprit des journaux français et étrangers, 1790, tome XI (novembre 1790), p. 345-346 :
[Compte rendu sévère d’une pièce jugée mauvaise : « un ouvrage chargé d'invraisemblances, de longueurs & de traits de mauvais goût ». Et le critique se contente de résumer l’intrigue pour nous en convaincre.]
THÉATRE ITALIEN.
Le lundi 11 octobre, on a donné la premiere & la derniere représentation de Vert-vert, divertissement en un acte, mêlé d'ariettes.
Ce n'étoit pas une petite entreprise que de mettre le charmant Vert-vert de Gresset sur la scene, Le public, qui avoit prévu cette difficulté, s'étoit porté en foule au spectacle ; qu'a-t il vu ? Un ouvrage chargé d'invraisemblances, de longueurs & de traits de mauvais goût.
La scene est chez les visitandines de Nevers : on attend Vert-vert que l'on a envoyé à Nantes ; il arrive ; mais quel changement ! La mere Sainte-Luce, une de ces vieilles au marcher symmétrique, apprend les forfaits de son éleve : qu'il entre, qu'il paroisse, s'écrie-t-elle ! On l'apporte en effet, dans sa cage ; mais le méchant pince la vieille jusqu'au sang, adresse à chacune son paquet, & ne répond que par des jours de Dieu ! par la corbleu ! &c. &c. &c. On remporte le criminel ; mais soudain on vient annoncer qu'il vient de tomber sur un tas de dragées ; que Vert-vert EXPIRE. (Le parterre a saisi cette application) : alors le tonnerre gronde, alors des éclairs multipliés embrasent les cieux ; alors l'amour descend en frere quêteur ; alors Vert-vert ressuscité, traverse le théatre & s'envole pour l'isle de Cythere ; alors enfin, la toile tombe & la piece aussi.
Mercure de France, tome CXXXIX, n° 48 du samedi 27 novembre 1790, p. 149 :
[Troisième nouveauté dans un article de rattrapage. Son sort est vite scellé.]
L'étendue que nous avons donnée à cet Ouvrage [Euphrosine, ou le Tyran corrigé], nous force à nous resserrer sur les autres. La troisième Nouveauté est Ververt, sujet peu fertile & traité sans succès.
Correspondance littéraire de Grimm, nouvelle édition, tome quinzième (1831), p. 191 :
[L’adaptation du poème de Gresset a échoué : Desfontaines n’a pas su conserver l’esprit de son modèle. La musique, qui a bénéficié d’une bonne interprétation de l’acteur Solier, est moins mauvaise. Grimm note qu’elle pourrait être jugée impie, mais que l’impiété est aujourd’hui (en 1790) limitée aux attaques contre la révolution.]
Vert-Vert, divertissement nouveau en un acte, en prose, mêlé d'ariettes, paroles de M. Desfontaines, musique de M. Dalayrac, a été représenté sur le Théâtre Italien pour la première et dernière fois le lundi 11.
Le fonds de ce charmant poëme de Vert-Vert, traité par tout autre, a dit M. d'Alembert, n'eût été qu'une plaisanterie insipide et monotone. Il serait difficile de le prouver mieux que ne l'a fait M. Desfontaines, en se bornant tout platement à mettre en dialogue et en ariettes une grande partie des traits qu'on avait le plus applaudis dans le poëme, parce qu'ils y sont placés avec goût, préparés avec adresse, et surtout avec cette juste mesure de badinage si difficile à saisir dans un sujet de ce genre.
L'action du drame commence au moment où les religieuses de Nevers attendent avec inquiétude des nouvelles du retour de l'oiseau voyageur ; on le voit rapporter enfin dans une belle cage dorée. Son nouveau langage scandalise, comme on sait, tout le couvent ; les jeunes sœurs croient qu'il parle grec ; on le proscrit. Sa conversion suit de près son exil, car avant la fin de l'acte on vient annoncer sou repentir et sa mort.
La musique offre quelques morceaux agréables, et que le sieur Solier, qui joue un rôle de jardinier, a fait valoir avec beaucoup d'intelligence. Le compositeur s'est avisé de mêler dans son ouverture des phrases entières d'un saint cantique, O Filii, o Filiæ, avec celles d'un vaudeville très-profane, Quand je bois du vin clairet, etc. ; cette licence musicale eût passé autrefois pour une impiété scandaleuse, mais aujourd'hui nous sommes plus indulgens, du moins pour tout ce qui ne contrarie pas le sens de la révolution.
D’après la base César, la pièce, de Desfontaines et Dalayrac, a été jouée le 11 octobre 1790 au Théâtre Italien.
Ajouter un commentaire