Zozo ou la Lampe merveilleuse, pièce (mélodrame) féérie en trois actes, de Ribié et Maurin de Pompigny, musique de Leblanc, ballet de Hullin, 2e jour complémentaire an 12 [19 septembre 1804].
Théâtre de la Gaîté
Sur la page de titre de la brochure, à Paris, 1817 :
Zozo, ou la Lampe merveilleuse, pièce féerie en trois actes, à grand spectacle, Ornée de Danses, Combats, Pantomime, etc., Tirée des Mille et Une Nuits ; Par M. Pompigny ; Musique de M. Leblanc ; Ballets de M. Hullin. Représentée, pour la première fois, à Paris, sur le Théâtre de la Gaîté, en 1804 ; Et reprise au même Théâtre, le 4 Juin 1817.
Liste des personnages :
BARABELLA, magicien.
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M. Edouard.
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ZOZO, fils du tailleur d'Ormus.
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M. Duménil.
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ZARUKMA, mère de Zozo.
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Mme. Clément.
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Le Sultan D'ORMUS.
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M. Bignon.
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Célarine, sa fille.
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Mlle. Millot.
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NOURADIN, prince d'Achem.
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M. Alexandre.
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Le prince de Balsora.
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NADINE, jeune fille.
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Mlle E. Hugens.
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ZOROASTRE.
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Le Capitaine des gardes.
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Un Génie noir.
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M. Héret.
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Un Génie rouge.
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M. Leroy.
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Le chef des Eunuques.
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Soldats Turcs.
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Sodats Arabes.
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Suite du Sultan.
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Danseurs, Danseuses.
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La scène se passe à Ormus et dans les environs.
Chaque acte a son propre décor :
Acte 1 : « Le Théâtre représente un lieu aride, entouré de hautes montagnes. »
Acte 2 : « Le Théâtre représente un jardin superbe ; indépendamment des arbres qui forment une grande allée, il y a trois arbres détachés à droite, et trois à gauche ; entre ces arbres, de chaque côté, sont trois statues imitant le marbre blanc, voilées et ayant les bras croisées sur la poitrine ; les arbres sont de la hauteur d'un homme, ils forment comme des espèces de lilas touffus par en bas, les fruits sont en haut ; ces fruits sont des diamans, des rubis, des topasses, des ametystes, des émeraudes, et des saphirs, en tout six statues et six arbres. Dans le fond, d'un côté et d'autre et plus saillant, sont deux rosiers, un blanc et un rose. Au fond est une niche de marbre blanc. Au côté gauche de l'acteur, est un banc de gazon, surmonté d'une feuillée mêlée de fleurs ; vis-à-vis, au premier plan, deux colonnes contre les arbres annoncent l'entrée d'un appartement. »
Acte 3 : « Le théâtre représente une caverne de deux plans. »
C'est sous le titre de la Lampe merveilleuse que la première représentation de Zozo ou la Lampe merveilleuse, est annoncée dans le Courrier des spectacles, ce qui a l'inconvénient de ne pas distinguer la pièce de la Lampe merveilleuse de Faur, créée à la fin de l'année 1804.
Courrier des spectacles, n° 2763 du 3e jour complémentaire an 12 [20 septembre 1804], p. 2 :
[Encore une « féerie », vue aussi comme un mélodrame (de l'action + de la musique...). Elle appartient à ce genre de pièces dont le Théâtre de la Gaîté semble détenir le secret de production. Vite montées, le critique regrette qu'elles ne comportent pas toujours « autant d’intérêt que de pompe et de magnificence : le plus souvent, ce sont des pièces froides, dont le succès dure peu ». C'est le cas de cette « lampe merveilleuse », faite de « jolis tableaux », mais qui ne tiennent pas vraiment ensemble. Autre particularité, le rôle principal, sérieux dans le conte qui en est la source, est ici tenu par un acteur comique (on est au « Théâtre de la Gaité »), et l'essentiel du succès a tenu à cet interprète. Le résume de l'intrigue plonge le lecteur dans l'univers des Mille et une nuits, avec tous les éléments de ce genre de pièce : un trésor que Zozo doit sortir de terre au profit d'un magicien, mais qu'il utilise à son profit. Cette lampe magique lui permet à la fois de séduire une belle Odalisque et d'échapper au prince d'Ormutz qui veut le faire arrêter. Tout finit bien sûr par s'arranger, pour Zozo et son Odalisque, comme pour le prince et l'amant de la Princesse. L'essentiel n'est toutefois pas dans l'intrigue : ce que le critique invite à admirer, c'est « la beauté et la fraîcheur des décorations », et la qualité des ballets. Les combats ont été décevants, mais la musique est particulièrement bien choisie. L'auteur est nommé.]
Théâtre de la Gaîté.
Première représentation de la Lampe Merveilleuse.
Un coup de baguette suffit aux magiciens pour opérer des prodiges ; il semble aussi suffire aux auteurs des Boulevards pour produire un .mélodrame, et au directeur du Théâtre de la Gaîté pour en monter la représentation ; car chaque nouveauté qu’il offre au public est établie avec un soin tout particulier, et avec une promptitude étonnante. Heureux si les sujets qu’il fait représenter comportoient autant d’intérêt que de pompe et de magnificence. Ils sont ordinairement froids, et le plaisir des jeux passe bien vite.
Le mélodrame représenté hier a obtenu du succès ; on ne peut cependant se dissimuler qu’il ne soit une espèce de lanterne-magique qui présente des tableaux jolis, sans doute, mais qui ne semblent tenir à l’action que pour allonger la pièce. Le sujet est tiré des Mille et une Nuits.
Une grande affiche nous l’apprenoit ce matin par une espèce de programme détaillé qui la couvroit toute entière. On nous instruisoit que le rôle principal, quoique sérieux dans le conte, seroit confié à un Comique dans la pièce, le tout afin de justifier le titre de Théâtre de la Gaité, et l’on a fait sagement, car ce rôle a fait presque seul toute la fortune de la pièce.
Un magicien voulant s’approprier des trésors cachés sons terre, qu’il ne peut tenir que de la main d’un homme du peuple qui se décidera à y descendre, engage Zozo, fils d’un tailleur d'Ormutz, à servir ses desseins, et lui ouvre la route des souterrains. Zozo doit y trouver une lampe qui a la vertu de donner des richesses immenses ; et en effet, le pauvre garçon devient possesseur de cette lampe ; et au-lieu de la livrer au Magicien, il la fait servir à ses propres intérêts. Avec les trésors qu’elle lui procure, il fait demander la fille du Prince d’Orrmutz en mariage ; mais il découvre bientôt, à l’aide des Démons familiers que la lampe met à son service, qu’elle en aime un autre, et il s’attache à une jeune Odalisque qui lui a conservé un anneau auquel est attachée une partie de sa destinée. Cependant le Prince d’Ormutz a découvert que les présens envoyés par Zozo étoient faux ; il le fait arrêter : mais celui-ci, par la vertu de sa lampe, change la face des choses. Il épouse son Odalisque, et parvient à rétablir la paix entre le Prince d’Ormutz et l’amant de la Princesse.
Le second acte de ce mélodrame mérite d’être vu, tant pour la beauté et la fraîcheur des décorations, que pour l'exécution des ballets qui ont été très-applaudis. Les combats n’ont pas fait le même plaisir, mais la musique a été généralement goûtée pour le choix des airs que l’on a adaptés aux diverses situations. L’auteur de cette production est M. Pompigny.
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