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Amélie, ou le Protecteur mystérieux (Friedelle)

Amélie, ou le Protecteur mystérieux, mélodrame en trois actes, de madame *** [madame Alexandre Friedelle], musique de Taix, ballets de Hulllin ; 11 juin 1807.

Théâtre de la Gaieté.

Le titre de la pièce de madame Alexandre Friedelle a été appliqué à tort à la pièce de Merville, Amélie, ou l'Héritage mystérieux (1815) par Goizet dans son Dictionnaire universel du Théâtre en France et du théâtre français de Goizet , Volume 1, p. 98

Titre :

Amélie ou le Protecteur mystérieux

Genre

mélodrame

Nombre d'actes :

3

Vers ou prose ,

en prose

Musique :

oui

Date de création :

11 juin 1807

Théâtre :

Théâtre de la Gaieté

Auteur(s) des paroles :

Madame Alexandre Friedelle

Compositeur(s) :

Taix

Chorégraphe(s) :

Hullin

Almanach des Muses 1808.

Sur la page de titre de la brochure, à Paris, chez Hénée et Dumas et d’autres, 1807 :

Amélie, ou le Protecteur mystérieux, mélodrame en trois actes, à spectacle, Par Madame ***, Musique de M. Taix, Ballets de M. Hullin ; Représenté pour la première fois à Paris, sur le Théâtre de la Gaîté,, le 11 juin 1807.

Madame ***, c’est madame Alexandre Friedelle.

L'Esprit des journaux, année 1807, tome VIII, mois d'août 1807, p. 287-288 :

[Après avoir situé la pièce dans la foule des pièces du même genre (toujours un peu suspect) du mélodrame, le critique en donne l’analyse. Il juge qu’il a « beaucoup d’intérêt », mais qu’il vaut surtout par « un ballet de nègres », des habitants de Saint-Domingue. La suite du compte rendu est consacré à faire l'éloge du ballet, « d'un effet très-piquant et très-singulier », de son exécution, et surtout de son auteur, qui a imaginé pour ce ballet « un agrément tout-à-fait neuf » que malheureusement on ne donne pas la description (il vaut mieux le voir...). Plus largement, c’est toute l’activité du théâtre de la Gaîté qui est mise en avant : haut lieu de la danse, c’est aussi le berceau du mélodrame, et ses progrès sont de nature à inquiéter les autres théâtres.]

Théâtre de la Gaîté.

Amélie, ou le Protecteur mystérieux.

Ce mélodrame, que l'on attribue à une femme, a quelque rapport avec celui de la Muette de Senez, joué il y a deux ans environ aux Jeunes-Artistes : le ton en est plus noble et plus sévère que celui du Pied de Mouton et de la Queue du Diable. Le protecteur mystérieux est un homme qui aurait lui-même grand besoin de protection : il est accusé, condamné, proscrit, comme ayant tué le père de sa maîtresse, Amélie. Un intendant scélérat, auteur de ce meurtre, prétend épouser cette intéressante orpheline, qui n'a pour appui qu'un brave marin, ami de la famille. L'amant introduit dans la maison comme muet, sous le déguisement le plus propre à inspirer la pitié et à prévenir la défiance, réussit à déconcerter, par des avis donnés à propos, la scélératesse de l'intendant, et finit par épouser Amélie, après l'avoir sauvée. Ce mélodrame a beaucoup d'intérêt ; mais ce qui fait sa fortune, c'est un ballet de nègres ; car la scène se passe dans une habitation de Saint-Domingue.

Ce ballet, d'un effet très-piquant et très-singulier, a été applaudi avec transport : c'est une nouvelle preuve du talent de M. Hullin, artiste de l'Opéra et maître des ballets au théâtre de la Gaîté. Le talent consiste à trouver de nouveaux ornemens propres à rajeunir les sujets usés. M. Hullin a imaginé de relever sa danse de nègres, chose assez commune, par un agrément tout-à-fait neuf, qu'il est assez difficile de décrire, et qu'il vaut mieux voir. Cette danse a été exécutée avec une précision qui atteste les soins et le goût du maître. Au reste, il y a long-temps que ce théâtre est connu pour être une espèce de séminaire de danse : c'est-là que Mme. Gardel, sous le nom de Mlle. Miller, a préludé aux triomphes qu'elle a obtenus sur un théâtre plus digne d'elle ; c'est- là que le grand Duport a fait ses premières pirouettes ; c'est de cette école que sont sorties Mlle. Langlois, Mlle. Duchemin, Mlle. Chevigny ; c'est aussi sur ce théâtre, véritable métropole du Boulevard, qu'a été donné, par Ribié, le premier de tous les mélodrames, intitulé la Prise de Mitylène. Ribié est le patriarche des Boulevards, le créateur, le fondateur des mélodrames, des pantomimes, soit muettes, soit dialoguées, des divertissemens, ballets, et autres agrémens et améliorations qui, par degré, ont épuré et anobli le genre des petits spectacles, au point de donner de l'inquiétude et d'exciter l'envie.

La Prise de Mitylène [sic] de Ribié est caractérisé par James L. Smith dans Melodrama comme une innovation marqué par la transformation de la pantomime en pantomime dialoguée via l’introduction de fragments de dialogue : c’est une étape vers le mélodrame (1783).

 

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